Loir-et-Cher : Ressource eau en baisse, délinquance en hausse


Régulièrement, le préfet François Pesneau aime faire un tour d’horizon sur les sujets d’actualité avec la presse locale. Des nouvelles donc des préoccupations immédiates.
Quoi de neuf, docteur ? Des sujets principaux se détachent de l’actualité en cet instant, riches mais secs en pluie. Les informations nationales pleuvent ces derniers jours sur le thème : après un été 2022 brûlant, l’année 2023 s’annonce possiblement également compliquée, l’hiver n’ayant pour le moment pas permis comme il est coutume pourtant; d’alimenter et de réhausser les niveaux de la ressource eau et des nappes phréatiques assez bas. Le phénomène hexagonal, plus prononcé dans le Sud de la France, n’épargne pour autant pas le Centre-Val de Loire et le Loir-et-Cher. Rien d’alarmant mais l’épée de Damoclès restrictions est bien là. Les fameuses giboulées de mars arroseront peut-être les sombres prédictions. «La saison risque d’être nouveau difficile, il n’y a pas d’excédent des eaux superficielles, un mètre a été perdu pour le fleuve Loire, et peut-être que je devrais prendre un arrêté plus tôt que prévu, dès avril, mais il est prématuré pour appeler à la vigilance,» a tempéré le préfet Pesneau mi-février (depuis, la donne a changé et ne s’améliorant pas, le 6 mars, le représentant de l’État a indiqué qu’il prendrait sans doute un arrêté en mars, au lieu du mois de mai, avec des restrictions qui suivront, ndrl). Côté délinquance, la parole se libère (notamment pour les femmes et les agressions inhérentes) et de l’eau a là aussi coulé sous les ponts depuis la pandémie, mais pas toujours forcément dans le bon sens, puisque outre les vols, cambriolages et les stupéfiants, la hausse est régulière concernant notamment des incivilités de rue et les AVIP, Atteintes volontaires à l’intégrité physique des personnes (2 500 en 2019, 3 000 en 2021, 2 700 en 2022 dans le 41. Le meurtre d’une professeure d’espagnol à Saint-Jean-de Luz par son élève en février peut constituer un cas dramatique d’illustration; la résultante de confinements et d’informations déprimantes, entre guerre et inflation ?). Côté sécurité … routière, prévention (opérations auprès du jeune public, entre autres actions de sensibilisation) et répression (radars mobiles, fixes et embarqués) rythment les dispositifs dans le but « de retrouver une dynamique baissière des chiffres, » selon le préfet à Blois. Moins de blessés et d’accidents corporels en 2021, 3 décès de plus, plus de modération sur les routes, mais « on ne peut être satisfait en tant que représentant de l’Etat que si un jour, nous atteignons le zéro. » En Loir-et-Cher, à lire le cumul communiqué pour l’année 2022, ont été enregistrés 25 534 infractions par des voitures-radars externalisées, 99 314 relevées via des radars fixes. Parmi les causes d’accidents, l’âge (personnes âgées et jeunes, 20%), la vitesse et la conduite sous produits illicites (alcool, drogues; l’affaire Pierre Palmade en Seine-et-Marne représente un autre cas de figure…). François Pesneau rappelle une règle de bons sens : « Il suffit de respecter les limitations, de rouler à 79 kmh sur une route à 80 kmh pour éviter le PV. » Quant aux trottinettes expérimentées à Blois, quelques chutes sans doute, mais le recul manque; la prévention est de mise, avant la répression si nécessaire en fonction de l’avancée dans le temps. «Ce n’est pas un système de l’État pour gagner de l’argent. Les sanctions tombent quand les gens n’ont pas compris, pour leur sécurité et celle d’autrui, » résume et insiste encore M. le préfet.

Des panneaux flottants sur des étangs, bientôt ?
Enfin, s’agissant des énergies dites vertes, les projets éoliens, peut-être à Contres (dossier non déposé) et à Oucques (dossier en cours d’instruction pour 6 mâts), font parfois (souvent) grincer des dents, tandis que le photovoltaïque semble un peu mieux accepté en Loir-et-Cher (obligatoirement implanté sur des terrains déjà artificialisés, pollués ou militaires : par exemple, sur des toitures, sur l’ancien Giat de Salbris et bientôt sur une carrière à Saint-Jean Froidmentel; la Loire ainsi que le trafic aérien militaire avec la base d’Orléans-Brécy (45) génèrent toutefois des zones d’exclusion pour l’implantation dans le 41). «L’installation agrivoltaïque, pourquoi pas, mais il ne suffit pas de mettre deux moutons dans une prairie, pour prouver la vertu et l’intérêt d’un projet. Une charte (*) pour le développement des parcs photovoltaïques dans le département de Loir-et-Cher, a été co-signée par l’État, la Chambre d’agriculture, l’association des Maires de France et l’association des Maires ruraux, », a souligné François Pesneau, en précisant. «La posture d’un préfet n’est pas pro, anti, ou politique sur ces sujets. L’accord ou le refus in fine ne sont pas une posture du préfet mais résulte de critères en droit. » La préfecture révèle en sus une hypothèse de travail récente, celle de l’opportunité de panneaux photovoltaïques flottants installés sur des masses d’eau et des étangs, comme ceux de Sologne …
É.R.
(*) Dotée de quatre objectifs : développer l’énergie solaire pour être en cohérence avec la programmation plurianuelle de l’énergie (PPE) et le SRADDET (schéma régional de développement durable); lutter contre l’artificialisation des sols : préserver les espace naturels, agricoles et forestiers, en privilégiant les projets de parcs solaires sur des sites dégradés en toiture, ou agrivoltaïques; encadrer les projets dans les documents d’urbanisme; assurer l’insertion paysagère, l’éco-conception et la remise en état du site.