Après l’enregistrement espion du président du Conseil départemental, Nicolas Perruchot, le roman politique continue avec un départ forcé, et même du 03harcèlement sexuel. Petites histoires déconfinées entre amis-ennemis.
En Loir-et-Cher, Delpech avait raison dans sa mélodieuse ritournelle. “Ces gens ne font pas de manières…” et de facto, les échéances électorales départementales, qui devront être déconfinées, s’annoncent peu mièvres. Les deux communiqués de presse reçus lundi 19 octobre à 2 heures d’intervalle par courriel donnent la sonorité de la partition qui va se jouer. Ainsi, la vice-présidente du Conseil départemental (CD 41), Christina Brown, qui fut par ailleurs candidate LR à la mairie de Selles-sur-Cher cette année 2020, a annoncé sa décision de “quitter le groupe politique UPLC” (Union Pour le Loir-et-Cher) ” à cause de “pratiques peu orthodoxes (…) des comportements machistes, virulents même violents vis-à-vis des femmes de la part de certains conseillers sans aucune réaction de l’exécutif.“ De son côté, ledit groupe, présidé par Pascal Bioulac, maire de Lamotte-Beuvron et vice-président départemental, confirme “l’exclusion de Mme Christina Brown du Groupe UPLC” du fait d’ “une rupture de confiance entre Madame Brown et le groupe majoritaire.” La tempête ne commençant qu’à souffler, dans la foulée, Christina Brown, démise en sus de ses fonctions au bureau LR 41, a par conséquent jeté totalement le pavé dans la mare en accusant un autre élu départemental de harcèlement sexuel à son encontre; pavé en sus décoché par la vice-présidente du CD 41, Isabelle Gasselin, maire de la Ferté-ilmbault, se confirmant elle-même victime de cet abus désigné. Et comme l’histoire ne saurait s’arrêter là, dans l’assemblée, à leur tour, Catherine Lhéritier, Maryse Persillard, Claire Foucher-Maupetit, Monique Gibotteau, Florence Doucet, Isabelle Hermsdorff-Bachelier, Marie-Pierre Beau et Dominique Chaumeil écrivent. “Aujourd’hui, comme hier et demain, nous restons très vigilantes au respect de l’intégrité des femmes en toute circonstance. En l’espèce, il n’y a pas lieu de confondre une situation individuelle, qu’il convient de ne pas minimiser et sur laquelle seule la justice peut se prononcer, avec de prétendues manifestations machistes ou misogynes qu’aucune de nous n’a constaté.” Et il y a des rebondissements chaque semaine quasiment, passionnant ! L’union semble seulement désormais dans le titre…
Un feuilleton départemental, en passant par un dossier Agglopolys
Cela atterrit dans un panier de crabes, où tout le monde finit par dénoncer tout le monde, ce qui jette davantage d’opprobre sur un petit univers impitoyable, entre collusions et trahisons. Les femmes, les journalistes, les sources… Pas joli ce mode #balanceen41. Et surtout, quel arbre en vérité cache la forêt ? Pendant ce temps-là, c’est peu évoqué en localité mais le nom de Christophe Degruelle, président PS d’Agglopolys, la Communauté d’agglomération de Blois, agrémente par ailleurs ces derniers jours les choux gras de la presse étrangère et par ricochet, nationale. L’affaire semble opaque : Jack Lang, ancien ministre et maire de Blois, a été appelé à expliciter un don de 57 897 dollars reçu du défunt homme d’affaires américain connu pour des frasques sexuelles, Jeffrey Epstein, pour la production avancée d’un énigmatique film “sur la culture dans les années 1980 et 1990”. Un “cadeau” US réalisé par la fondation Gratitude America au profit d’une mystérieuse association française, donc liée à Lang, et gérée par d’ex-collaborateurs et proches, parmi lesquels on trouve Christophe Degruelle, président de ladite ténébreuse structure née en 2018, précédemment notamment également chef de cabinet de Jack au ministère de l’Éducation nationale de 2000 à 2002. Définitivement, en ces temps covidesques, le Loir-et-Cher conserve, sans ennui, au top de l’actualité, la santé !
Émilie Rencien