En Marche s’installe en Berry


On le crédite de 20 %, peu ou prou, d’intentions de votes même si ses votes sont plus volatiles qu’ailleurs. A l’inverse d’autres candidats, les certains de voter pour lui sont moins nombreux que les incertains. On le prévoit dans le trio de tête pour le premier tour des élections présidentielles même si les sondages indiquent un mouvement de croisement des uns et des autres candidats. On le place au coude-à-coude avec François Fillon, juste sur les talons du parti de la Droite de la Droite. On, c’est Emmanuel Macron et son mouvement social-libéral En Marche. 

Une dizaine de comités de soutien locaux dans l’Indre, un peu plus dans le Cher, le Berry n’échappe pas à la montée en puissance du mouvement En Marche lancé par Emmanuel Macron en avril dernier. En quelques mois l’organisation s’est mise en place. En quelques mois, au rythme des moyens classiques de tractages et d’affichages, mais aussi à coups de réseaux sociaux, les adhésions se sont additionnées puis multipliées. Un effet Noria dans un mouvement que l’on espère sans fin du côté des partisans de l’ancien locataire de Bercy. Pour l’heure cela ne semble pas se tarir même si le flot du début s’est mué en un courant plus régulier mais aussi plus constant.

Objectif 500 adhérents pour l’Indre

Alors qu’il estimait son capital adhérents-sympathisants à une centaine d’unités en novembre dernier, dans un département de l’Indre difficile dans son approche géo-politique, Pascal Maître, le référent départemental 36, revendique d’ores et déjà les 250 adhérents, soit tout juste la moitié du nombre qu’il espère atteindre avant le premier tour des présidentielles, dans un contexte favorable d’évolution générale permanente. « Emmanuel Macron peut nous préparer aux défis à venir pour la France. Il donne de l’espoir aux gens » insiste Pascal Maître qui explique par ailleurs que les nouveaux adhérents viennent de tous les horizons « de la société civile comme du milieu associatif ou d’organisations politiques différentes. C’est très diversifié, très éclectique. On retrouve des gens qui ont été déçus politiquement, d’autres dont c’est le premier engagement. C’est tant mieux et démontre que c’est ouvert à tous. »

Une équipe de campagne est en place. Elle s’active sur les places et marchés mais aussi dans l’activation de ses réseaux. « Le 11 mars nous serons en mesure de tracter dans tout le département en même temps, le 30 nous ferons une réunion publique à Issoudun et le 6 avril nous ferons une autre réunion publique, à  Châteauroux cette fois, avec un intervenant dont nous ne voulons pas encore divulguer le nom … »  confie celui qui a postulé à l’investiture dans la 2e circonscription de l’Indre (cantons d’Ardentes, pour 11 des 12 communes, Argenton-sur-Creuse, La Châtre, Issoudun, Levroux pour 33 des 34 communes, Neuvy-saint-Sépulcre, Saint-Gaultier, pour 2 des 34 communes, et Valençay). Une demande qui ne vaut pas encore candidature aux législatives, tout comme celle de Carole Bodin, sur la première circonscription (1 commune du canton d’Ardentes, l’ensemble du canton du Blanc, de Châteauroux, de Buzançais, et 32 des 34 communes du canton de Saint-Gaultier).

Dans le Cher   

Si le quinquagénaire Pascal Maître était déjà inscrit en politique locale avec son élection de conseiller municipal de Saint-Marcel depuis les dernières élections municipales, le référent d’En Marche dans le Cher, présente un profil différent. Pour le trentenaire Loïc Kervran c’est le premier engagement dans la vie politique. « Dans mon cursus, rien ne me prédestinait à faire ce que je fais aujourd’hui … » explique celui qui a vécu toute son enfance à Contres, dans un village de 34 habitants au dernier recensement, près de Dun-sur-Auron. « Le projet d’Emmanuel Macron est un projet d’émancipation qui privilégie l’éducation, la formation. C’est ce qui me plaît dans la démarche .» Fort de ses 430 adhérents  et de ses 13 comités de soutien, dans des villes comme Bourges, Vierzon ou Saint-Amand mais aussi en campagne comme à Arcomps, le mouvement connaît une grosse dynamique depuis janvier. « Beaucoup plus qu’en décembre grâce aux gros meetings qui ont parfaitement inscrit le mouvement dans l’univers politique français. Nous avons aussi, sur le terrain, eu un regain d’intérêt pour Emmanuel Macron qui n’était pas là jusqu’alors. C’est devenu un rassemblement trans-partisans assez large » explique le référent 18 fier de compter dans ses rangs l’ancien ministre, sénateur, et député-maire de Bourges, Serge Lepeltier.

Là aussi c’est le terrain qui prime à raison de « 7 à 8 tractages par semaine », et de réunions publiques à thème. « En février nous en avons fait une, à Vierzon, sur l’éducation. Une autre aura lieu sur le commerce et la revitalisation des centre-villes. » Quant aux investitures, Loïc Kervran préfère que l’on laisse aux instances le soin des désignations. «  Plein de gens s’engagent pour la première fois. Nous avons des candidatures pour les trois circonscriptions… Pour le moment, les jeux sont ouverts ! »

Quant au programme d’Emmanuel Marcon, c’est à l’aune des meetings qu’il se décline : Nevers pour la santé, Quimper pour la culture, Lille pour l’éducation. « Des dizaines de mesures sont inscrites dans ce programme. Tout est chiffré et ce sont des mesures du terrain. Peut-être avons nous un problème de visibilité jusqu’à maintenant parce que l’on ne pose pas de questions sur le programme mais sur les à-côté de la campagne… Nous avançons à notre rythme, avec nos convictions. » légitimise Loïc Kervran.

Sans un regard sur les sondages, probablement un petit coup d’œil de temps en temps tout de même, sans s’occuper du « qu’en dira-t-on » traditionnel, En Marche en Berry s’inscrit dans la ligne de conduite nationale : moderne, incisive sur la toile, présente sur le terrain et même parfois naïve.

Une ligne qui peut séduire un électorat désormais peu enclin à laisser la part trop belle aux partis classiques.

Fabrice Simoes