Monsieur le ministre,  cette école « ne compte pas pour des prunes »…


MENACE QUI PLANE

Il y a la réforme des lycées qui fait monter beaucoup de monde au créneau. Il y a aussi une école élémentaire prunelloise visée par une épée de Damoclès de fermeture. Et il y a également des parents et enseignants qui ne baissent pas les bras.

« Nous, parents élus au Conseil d’école de l’école élémentaire Victor-Hugo de Pruniers-en-Sologne, aux côtés des enseignantes et de notre mairie… » La lettre courroucée commence ainsi. Les raisons de la colère ? Une classe se trouve menacée de fermeture à la rentrée prochaine sur ladite commune. Une mauvaise nouvelle et quasiment la routine mais les manches se retroussent et prennent la plume. « Nous avons accusé réception des arguments de Mme l’inspectrice d’Académie selon lesquels le nombre d’élèves prévus à la rentrée 2019 ne serait pas suffisant pour maintenir les 6 classes de l’école ouvertes. Il semblerait que, pour l’administration, 25 ou 28 élèves par classe de primaire soit un nombre raisonnable. (…) Monsieur le ministre de l’Éducation nationale, vous nous dites que « La confiance est l’ingrédient principal pour faire réussir les enfants », qu’il doit exister un contrat de confance entre les parents, les professeurs et les élèves. Toutefois, il nous paraît étonnant que les clauses du contrat ne soient rédigées que par des personnes qui ne semblent pas comprendre que plus il y a d’élèves dans une classe, plus les risques d’échec sont importants. “Et en même temps”, ces personnes nous parlent de confiance !» La missive est savamment rédigée (consultable sur le blog spécialement dédié : https://onnecomptepaspourdesprunes.jimdofree.com/), avec des citations donc imputées au ministre Jean-Michel Blanquer, et même sourcées. Il fallait y penser, les jeux sont peut-être déjà faits mais les personnes concernées se battent, intelligemment de surcroît. « Nous avons interpellé de nombreux médias, locaux et nationaux. France Inter nous a même répondu ! » confie Cécile, parent d’élève. « On marche sur la tête et on crée des conditions d’enseignement et d’apprentissage qui vont handicaper les enfants dès le départ. On s’enterre toute et toutes ! » En effet, les chiffres sur tableau Excel et les logiques comptables pèsent de plus en plus dans la balance en dépit de l’humain et du bon sens… Une entrevue avec l’inspectrice d’académie était en cours alors nous écrivions puis imprimions ces lignes. Mobilisation à suivre, assurément.

É. Rencien