Depuis 2014 et jusqu’en mars 2020, il est maire de Villeherviers et vice-président de l’intercommunalité du Romorantinais et du Monestois . Et après ? Le candidat de la droite et du centre brigue maintenant la capitale de la Sologne. Questions, réponses.
Vu de l’extérieur, il peut être difficile de saisir pourquoi le premier élu de la commune de Villeherviers souhaite briguer la direction de la ville d’à côté, Romorantin en l’occurence. Pourquoi, donc ?
« Avec mon épouse et mon fils, nous avons décidé de ne pas retourner en campagne sur Villeherviers. Parce que je suis chef d’entreprise dans l’informatique, après un CAP de pâtissier-chocolatier-glacier-confiseur
et une allergie à la farine. Parce qu’en tant que maire de Villeherviers, je consacre plus de 35 heures au minimum à ma municipalité contre seulement 560 euros par mois; je dois donc faire tourner ma boîte en même temps pour gagner ma vie. Si je suis maire de Romorantin, l’enjeu est différent, important, et par conséquent, j’abandonnerai mon métier pour m’y consacrer.”
Justement, l’enjeu est de taille, avec l’intercommunalité, une future agglomération également peut-être. Vous seriez “différent” ? Soyons sérieux, un peu d’ego quand même dans votre choix ?
“ Non, non ! Je n’ai pas d’ambition de carrière, juste celle de transmettre mon expérience. Je veux apporter des changements pour les citoyens, c’est mon seul but. Au début, quand le député LR Guillaume Peltier m’a soumis l’idée, j’ai refusé pour tout vous dire. La deuxième fois, j’ai fini par accepter le challenge fabuleux d’un bassin de vie aux enjeux importants. J’ai envie de casser les codes ! Pour cela, j’ai d’ailleurs les soutiens politiques de Guillaume Peltier, donc, mais aussi de Patrice Martin-Lalande, d’Isabelle Hermsdorff et au département, de Nicolas Perruchot. Je suis le candidat de la droite, du centre, et même de l’UDi. Plus largement, je suis ouvert.»
À 44 ans, vous vous lancez dans l’arène romorantinaise face à Jeanny Lorgeoux et ses 35 ans de mandature municipale. L’ombre de la fermeture de l’usine Matra automobiles plane parfois encore lourdement dans l’atmosphère romorantinaise. Même pas peur ?
« Je souhaite que les choses progressent et que Romorantin se développe. Le bassin de vie est important et pour m’être déplacé sur le forum des associations le 7 septembre à la fabrique Normant, je vois beaucoup d’atouts, d’énergies, de volontés et de dynamisme sur la capitale de Sologne. Il faut avoir une vision à long terme et assurer l’avenir de nos enfants et petits-enfants; il faut rendre cette partie du territoire attractive, attirer les entreprises, et faire que Romorantin soit à nouveau la capitale de la Sologne. Le rôle du maire n’est pas de faire de la politique politicienne; être maire, ce n’est pas non plus que du paraître; les élus ne sont que de passage. Être maire, c’est au contraire être un chef d’orchestre qui est en capacité d’expliquer et de dialoguer. Mon coeur de cible, c’est la population. J’ai par exemple passé un weekend avec les Gilets jaunes pour comprendre, il y a beaucoup de souffrances. Mais Romorantin a encore une fois tant d’atouts ! Il convient de solliciter l’avis des gens, dans un mode participatif, sans tirer la couverture vers soi. Sinon comment prendre les bonnes décisions en connaissance de cause ? Je ferai une consultation si je suis élu pour être constructif. La ville doit disposer de comptes en béton et il faut régler la dette qui ne cesse de grossir, nous devons nous montrer responsables. Une agglo ? Grandir ? Essayons déjà d’avoir une intercommunalité qui fonctionne. Je veux, en tant que maire, être un facilitateur avec une vision sur le long terme afin que le territoire et les citoyens dans leur quotidien y gagnent.»
Propos recueillis par É. Rencien