National Limousine, la rafle des Benoit


Les visiteurs du National Limousine ont été bluffés par la qualité de l’organisation castelroussine. Et les éleveurs locaux ont obtenu une belle moisson de podiums.
Pierre Belsoeur

Les Benoit de Palluau et Guillot-Patureau d’Eguzon, des éleveurs qui
totalisent six podiums dont le prix d’honneur des génisses et le 1er prix des jeunes taureaux en qualité bouchère. Hip hip hip…

Une vente aux enchères de bovins devant la mairie, une vache limousine pour donner le coup d’envoi de la rencontre de ligue 2 Berrichonne-Béziers (elle revient quand elle veut, les Castelroussins l’ont emporté) mais surtout une organisation sans faille au parc des expositions de Belle-Isle : l’édition 2018 du National restera dans les mémoires. Une semaine plus tard, malgré le travail des services municipaux et en particulier des balayeuses, la bulle de Belle-Isle n’avait pas complètement perdu le souvenir olfactif du stationnement de 450 bovins de concours pendant trois jours. Le salon de la maison d’automne avait un petit fumet de campagne.
Ceux en tout cas qui garderont un souvenir ému de ce salon de Châteauroux, c’est Rikke, Vincent et Marius Benoit. « Le Petit Berrichon » les avait choisi pour présenter le National, dans notre précédente édition. Leur avons nous porté chance ou est-ce tout simplement nous qui avons eu de la chance, en tout cas Rikke avait des étoiles dans les yeux en servant le champagne à ses amis dimanche midi, au terme du troisième et dernier concours. « ça dépasse toutes nos espérances : trois animaux présentés, trois podiums et surtout le prix d’honneur de la meilleure génisse pour Malou , c’est exceptionnel. »

Des vaches de luxe vendues aux enchères devant l’hôtel de ville.
Le National Limousine avait investi Châteauroux.

Vingt minutes d’extrême tension
Effectivement, pour avoir assisté au concours des génisses « qualité bouchère » le dimanche matin, la performance est de taille. Imaginez: quinze superbes bêtes qui entrent dans le ring, un juge unique qui les observe sous toutes les coutures. Vincent et sa casquette N°312 tient Minute à la corde et échange avec Rikke, sur le banc des seconds. Cette dernière le guide pour présenter leur génisse dans les meilleures conditions, faire saillir les filets et les quartiers arrières. Pour l’emporter il faut beaucoup de viande sur un squelette le plus fin possible. Ca y est le juge fait sa première sélection. Elle ne sont plus que dix et Minute est toujours dans la course. Le juge leur fait faire un tour de ring pour juger la qualité de leurs appuis dans les déplacements. Nouvelle observation au terme du déplacement, il élimine six nouvelles bêtes en justifiant son jugement pour chacune tout en félicitant les éleveurs. Mais là on est dans le très haut de gamme et chaque détail compte. Minute est dans le dernier carré. Elle termine finalement troisième, derrière une autre génisse de l’Indre, celle d’Anthony Guillot-Patureau, d’Eguzon et la championne, venue de la Corrèze. ça n’a duré que vingt minutes, mais ce jugement de bétail est d’une intensité rare. « Vous voyez, commente Rikke, nous misions davantage sur Minute et c’est Malou qui obtient le meilleur résultat. Mais avec la troisième place de notre taureau Guevara en section recommandée, le résultat est exceptionnel. » D’autant plus remarquable que les Benoît ne sont pas des compétiteurs. « Evidemment nous allons communiquer sur nos performances, mais voici onze ans que nous n’étions pas revenus au National et je ne pense pas que nous nous y présenterons de nouveau. C’est une grosse mise de fonds et beaucoup de temps à consacrer à nos futurs champions… sans savoir si le résultat sera à la hauteur de l’investissement. »
En tout cas ce national aura fait un heureux: Marius, à l’aise comme un poisson dans l’eau au milieu des bêtes de concours, expliquant aux visiteurs la signification du ruban tricolore ornant les flancs de Malou et commentant la performance de Minute en qualité bouchère. Etonnant petit bonhomme de neuf ans . « C’est vrai qu’il est passionné reconnait Vincent , papa du futur éleveur, mais il lui reste pas mal de choses à apprendre. »