Nicolas Perruchot appuie sur le champignon de la résistance


Le président LR du Conseil départemental souhaite passer à la vitesse supérieure du bon sens et tente de faire entendre la voix de la raison locale à la capitale. Gilet jaune, foulard rouge, cri des campagnes : même combat. Chaud devant pour l’Élysée macronienne.

«On n’a jamais demandé notre avis localement ! On aurait dû…» Et ce qui devait arriver arriva, comme dirait l’autre. Dans le flot d’annonces sur les projets et priorités à venir pour le département (travaux dans les collèges et sur les routes, plateforme légumière, Observatoire de la biodiversité, seconde sortie de l’A10 à Blois toujours en projet, déviations de Chémery et de Contres sur les rails, projets hôteliers à Blois et Chaumont-sur-Loire, nouveau pont sur la Loire etc.), Nicolas Perruchot tape sur la table de Macronie. Il serait possible de penser que c’est tout à fait dans l’ordre des choses : un président de département, estampillé Les Républicains (LR), taclant la politique du camp adverse, au pouvoir de surcroît. Mais tout de même. Il y a d’abord eu le rétropédalage sur les 80 kmh, puis le grand débat national auquel personne ne semble croire, la crise des gilets jaunes qui perdure et se durcit… Les temps sont bien durs pour les rêveurs. Heureusement le Loir-et-Cher avait gardé ses galettes de limitation à 90 kmh ! Qu’il faudra possiblement incessamment sous peu ressortir des oubliettes ? Éternel recommencement, surnage dans la semoule. Oui, non, peut-être… ? Il faudrait savoir, à la fin. Car ce sont toujours les mêmes qui paient les pots cassés, et surtout la facture. D’un montant de 26 000 euros au total pour le conseil départemental. Soit 13 000 euros pour le changement de panneaux à 80 et autant pour les tags de protestation qui ont suivi sur ces derniers. «Nous n’avons déjà pas reçu le règlement de la première facture… C’est plutôt lent et ce n’est pas une paille pour nous. Nous n’allons pas en faire une affaire d’État mais c’est une question de principe. Quand l’État ne consulte pas, il doit assumer la responsabilité financière… Nous n’avons jamais été entendus. L’Elysée avait décidé de snober les élus locaux, et voilà ! Sur certaines routes à 80 kmh, il est difficile de doubler des camions, donc nous prônons le retour à 90. Beaucoup de radars ont été vandalisés, mis hors d’état de nuire, il n’y a pas davantage de morts et qui va payer encore une fois ? Dans certains secteurs, il n’est a contrario pas irresponsable de passer à 70. On aurait gagné du temps et de la grogne si les élus locaux avaient été sollicités…» Ce sera bientôt le cas, même si cela survient tardivement. Alors que le président du Conseil régional, François Bonneau a rendez-vous avec François de Rugy, ministre de l’écologie, le 14 février à Paris, concernant le sujet des grillages et du gibier en Sologne, Nicolas Perruchot lui est convié le 19 février pour s’entretenir avec le Premier ministre, Edouard Philippe.  Chaque partie pourra de fait (se) poser les « bonnes » questions. Et advienne que pourra pour sortir de cette impasse de sourds, en gardant un oeil avisé dans le rétroviseur.

 

É. Rencien