Objets volants et créateurs identifiés


Le projet de François en pièces détachées le jeudi matin…

Les étudiants de l’école municipale des Beaux Arts de Châteauroux (EMBAC) vivent un temps fort en partenariat avec un industriel local. Une création de structure artistique est prévue en mai.
« Créez librement un objet volant sorti de votre imagination qui pourra donner lieu à une sculpture sous forme de moulage et dynamisez le hall de l’entreprise Aérocast. Vous avez une semaine » Ce pourrait-être l’énoncé du travail auquel se sont attelés la semaine dernière les dix-huit étudiants de la classe préparatoire de l’Embac. Bacheliers, ils ont entre 18 et 21 ans viennent d’un peu partout en France et utilisent cette année pour préparer les concours d’entrée des écoles d’Arts. Dans ce temps fort les responsables de l’EMBAC ont glissé leur journée portes ouvertes afin de montrer aux candidats à la prochaine année scolaire une école animée et créatrice, en plus de la traditionnelle visite des locaux installés en bordure de la place Saint-Hélène pour une partie et dans une aile du couvent des Cordeliers.
Le thème des objets volants a trouvé une oreille attentive du côté d’une entreprise de l’agglomération castelroussine, comme l’explique Nathalie Secardin. « La directrice des ressources humaines de CPP Europe Aérocast souhaitait dynamiser le hall vieillissant de l’entreprise, une fonderie à la cire perdue qui travaille en particulier pour l’aéronautique. Une ou plusieurs créations des étudiants pourraient donner lieu à des moulages qui seraient installés dans ce hall. »
Les étudiants ont été reçus à la fonderie et pourront se confronter aux contraintes techniques lorsque leurs maquettes seront réalisées.

Dans la ruche de l’Embac
En attendant, jeudi dernier, pendant les portes ouvertes, la galerie d’exposition de l’Embac bourdonnait d’activité. François avait utilisé les compétences de l’atelier municipal pour assembler les triangles d’aluminium de sa machine volante. « Une fois montée elle mesurera entre deux et trois mètres de long et un mètre de large. Elle est inspirée du « Château dans le ciel » (ndlr. film d’animation japonais réalisé par Hayao Miyazaki) mais aussi de l’avion furtif américain F117 et du Concorde, pour l’avant. »
De leur côté Samuel, Gwenaël et Hélène ont réalisé une structure ailée à partir d’une pièce de moteur d’avion. « Lorsque je l’ai vue, j’ai tout de suite pensé à un torse », détaille Samuel, qui ambitionne d’intégrer une école d’Arts supérieure à Clermont, Lyon, Bordeaux ou Toulouse.
Sur le moment l’activité est soutenue, derrière une machine à coudre, un autre élève assemble un patchwork de tissus de récupération pour confectionner un parachute.
« Lorsque j’étais enfant l’avion me faisait un peu peur et pour vaincre cette peur je rêvais d’utiliser mes vêtements en guise de parachute pour échapper au danger ». Ces vêtements, ils les a cousus en un parachute multicolore. Plus loin, une élève a peint un ciel coloré. Un fond de présentation ? « Non je vais l’équiper de hublots. » L’imagination est au pouvoir, ce qui réjouit Virginie Mathé, prof de dessin sculpture et gravure, ainsi que Laurent Petit, le prof de céramique qui réfléchissent à la façon de régler les problèmes techniques avec leurs élèves.
« Tout sera prêt à temps, affirment profs et élèves », au milieu de ce capharnaüm d’objets hétéroclites jonchant le sol de l’atelier. Effectivement, le vendredi 23 février, à 18h on vernissait l’exposition. Elle restera visible dans les locaux de l’EMBAC jusqu’au 14 mars.
Ensuite, élèves de l’EMBAC, techniciens et ouvriers d’Eurocast feront passer la maquette sélectionnée à l’état de sculpture qui prendra place en mai dans le hall d’Eurocast.
Hasard ? La Région vient de lancer un appel à projets artistiques pour commémorer le 500e anniversaire de la mort de Léonard de Vinci, qui avait lui aussi réalisé des maquettes d’objets volants.
Pierre Belsoeur

Pratique :
Exposition des travaux des élèves de la classe préparatoire de l’Embac « Les machines volantes ». Place Saint-Hélène jusqu’au 14 mars. Entrée libre.


Et pourquoi pas en faire le projet castelroussin de Viva Leonardo Da Vinci ?

Karine Ballaire et Richard Benoit représentaient Eurocast à cette inauguration.

Karine Ballaire, directrice des ressources humaines d’Eurocast, et Richard Benoit, chef de fabrication de la fonderie, étaient présents au vernissage de l’Embac. Tous deux ne cachaient pas leur surprise de voir le développement de leur idée que les élèves s’étaient appropriée. « Ils nous ont séduits par leur qualité d’écoute lorsque nous leur avons fait visiter l’entreprise et par leur vision des choses. Un élève nous a même démontré que notre hall d’accueil lui faisait penser à un cockpit d’avion. Une vision qui ne nous était jamais venue à l’esprit. » Des élèves qui les ont bluffés par leurs qualités créatives à partir du thème des machines volantes.
Ni les enseignants de l’Embac ni les responsables d’Eurocast n’avaient connaissance de l’appel à projet de la région pour son opération Viva Leonardo Da Vinci. Et pourtant cet appel à projet leur va comme un gant puisqu’on y lit : « La région Centre-Val de Loire lance un appel à initiatives destiné aux acteurs culturels, touristiques, socio-économiques régionaux, aux associations, aux collectivités (communes, intercommunalités, etc…), aux entreprises et leurs groupements, aux établissements scolaires et aux organismes de recherche et de formation publics, aux collectifs citoyens (…). Un objectif : Faire émerger des projets sur le territoire régional, ouvrir un dialogue entre histoire et avenir et soutenir l’inventivité !
Sébastien Rahon, directeur de la culture, était lui aussi présent à ce vernissage. Et ça tombait bien puisque c’est lui qui est chargé de coordonner les initiatives de l’opération Viva Leonardo Da Vinci au niveau castelroussin.
L’initiative des professeurs de l’Embac pourrait donc connaître de nouveaux développements.
P.B.