Une offre d’hébergement pour les apprentis et bien d’autres publics


Le Premier ministre Bernard Cazeneuve a visité fin janvier le nouveau CFA BTP de Blois. Accolée à l’établissement d’enseignement, une résidence hôtelière à vocation sociale permet de loger les élèves mais pas que.

Le bâtiment à la façade bicolore, sorti de terre en 2015 et ouvert depuis juillet 2016, est immanquable dans la rue Bernard-Darada, juste avant le CFA Bâtiment. Sur la grille d’entrée, un nom est apposé, Valoria. « Oui, nous sommes une filiale du groupe de blanchisserie, nous sommes une entreprise privée,» précise Corinne Champigny, la directrice qui nous guide dans ces lieux. Elle a dirigé pendant dix-sept ans un autre centre d’hébergement, le CRJS de Blois, et gère aujourd’hui cette résidence hôtelière à vocation sociale d’une main ferme dans un gant de velours. Elle tient d’ailleurs d’emblée à faire une mise au point. «Nous possédons 76 studios meublés (espaces de sommeil et de travail, placards, kitchenette, sanitaires, Wifi, etc.), certains sont d’une surface de 17 m² et d’autres 21 m² ; nous avons aussi une salle commune où les gens peuvent se retrouver ou se restaurer.  Nous ne sommes pas un foyer de jeunes travailleurs ni un internat ! S’il est exact que l’accueil des apprentis du CFA BTP et du CFA de la Chambre de métiers et de l’artisanat de Loir-et-Cher (CMA 41) est prioritaire au sein de la résidence, elle est un hébergement d’intérêt général souple et économique pour les alternants d’une manière générale, les étudiants, les jeunes salariés, les personnes en formation et/ou en insertion, les professionnels en mobilité, les travailleurs « pauvres », les saisonniers, les comités d’entreprise, les touristes qui empruntent la Loire à vélo… Nous accueillons au sein de la résidence des étudiants de l’INSA, de l’IUT de Bourges et d’Orléans, de l’IFSI de Blois, du lycée Dessaignes de Blois, du CFA Agricole de Blois, des jeunes sportifs de haut niveau, etc. » En résumé, si le site permet de loger toute l’année des étudiants, le profil du public qui est accueilli dans ces murs se veut plus large, venant à Blois pour les affaires, les loisirs, un voyage éducatif, seul ou en groupe, pour une ou plusieurs nuits.  « Nous recevons  de plus en plus de demandes de familles ainsi que de groupes scolaires, » confirme Corinne Champigny, en répétant. « C’est une solution d’hébergement économique. Nous sommes les seuls présents sur le Loir-et-Cher et sans doute sur la région Centre ; vous pouvez trouver une résidence similaire à la nôtre à Bordeaux, par exemple. Les gens peuvent rester une journée, une semaine, un mois. La location peut être sèche ou avec un linge de lit fourni et d’autres services. Nous avons deux garages à deux roues, un parking privatif… Nous avons de plus noué un partenariat avec le CFA BTP depuis le mois de septembre 2016 pour la partie restauration et proposer une pension complète, nous travaillons également avec traiteurs et restaurants du coin pour la livraison de repas. Notre mission est de proposer une réponse adaptée aux souhaits et demandes des clients. Le démarrage est très satisfaisant et notre résidence correspond à un besoin du territoire, nous espérons la développer.»

Des emplois disponibles et des élus interpellés

Ceci étant expliqué, la directrice en profite sur le pas de la porte pour faire passer plusieurs autres messages. La résidence qui fonctionne actuellement avec une équipe de trois personnes affiche des besoins de personnels et recrute (*). Un(e) réceptionniste de jour ainsi qu’un veilleur de nuit sont recherchés. Les transports constituent l’objet de la seconde requête formulée. « Il existe de vrais problèmes de liaison du côté des bus urbains, » s’indigne Corinne Champigny, jetant un pavé de colère dans la mare blésoise. «Rien le dimanche soir après 19 heures et je suis régulièrement obligée d’aller chercher avec mon propre véhicule les jeunes de la résidence bloqués à la gare. Sinon, le trajet s’effectue à pied ou en taxi ! Le même souci est rencontré pour les touristes. Un arrêt supplémentaire serait le bienvenu. Nous sommes conscients des difficultés et des contraintes mais il faut une cohérence entre les discours tenus et les conditions réellement proposées. Demain, il y aura un nouveau CFA interprofessionnel et donc de nouveaux besoins. Ce sont autant d’atouts pour la ville de Blois et Agglopolys. Il faut donner des moyens ! Et engager un travail pour faire émerger des solutions de compromis.» Alors, à bon entendeur… Action, réaction ?

É.Rencien

(*) Contact : 02.54.78.55.00 et valoriaresidence@outlook.fr