Orléans : Pas de concert en novembre


Pour fêter leur vingtième anniversaire, les Folies Françoises, fondées et dirigées par le violoniste Patrick Cohën-Akenine, proposaient deux concerts à Orléans en novembre autour de la musique baroque française, mais le confinement a mis fin à ce projet qui sera sans aucun doute reporté après la crise sanitaire.
« Malgré la crise sanitaire et l’instauration du couvre-feu à Orléans, nous souhaitions maintenir nos concerts prévus en novembre en les programmant plus tôt que l’horaire initial, afin que les gens soient rentrés chez eux pour l’heure du couvre-feu, explique Patrick Cohën-Akenine, car il est important pour nous musiciens de continuer à nous produire devant notre public, en maintenant la convivialité et les échanges entre artistes et spectateurs. En cette période de crise sanitaire, les gens doivent continuer à profiter de la culture afin d’éviter la frustration et le repli sur soi. »
Le premier concert « Apothéose en musique » qui devait se tenir le 8 novembre à la Scène nationale reprenait de larges extraits du disque Portraits croisés sortis en 2018 pour célébrer le 350e anniversaire de la naissance de François Couperin. « Nous avons enregistré ce disque en prévision de notre vingtième anniversaire et ce concert sera un hommage à François Couperin qui est notre parrain (Les Folies françoises est le nom d’une pièce de clavecin composée par Couperin, ndlr), précise le directeur artistique de l’ensemble baroque. Nous ne pouvions pas fêter notre vingtième anniversaire sans mettre à l’honneur notre parrain et ce concert était l’occasion de mettre en valeur la richesse des Folies Françoises grâce à des musiciens d’exception qui mettront en valeur la richesse et les couleurs de la musique de Couperin. Nous devions aussi jouer des pièces de Corelli et de Lully qui ont été les maîtres de Couperin, afin de montrer la synthèse artistique qu’a réalisé François Couperin qui a su incorporer dans la musique française des courants artistiques d’autres pays voisins comme l’Italie, tout comme l’a effectué Jean-Sébastien Bach en Allemagne. Pour moi, François Couperin est l’apothéose de la musique baroque française, d’où le titre du concert, dont le programme était riche et coloré instrumentalement avec la présence de huit musiciens de notre ensemble : flûte traversière, deux violons, hautbois pour la partie de dessus et clavecin, viole de gambe, théorbe et basse de violon pour la basse continue. »
Initialement prévu le 29 mars, mais déprogrammé pour cause de confinement, « Vous dansiez ? Eh bien jouez maintenant ! », devait avoir lieu le 14 novembre à la Salle de l’Institut, où les trois membres fondateurs des Folies Françoises, la claveciniste Béatrice Martin, le violoniste Patrick Cohen-Akenine et le violoncelliste François Poly avaient prévu de présenter un programme autour de la musique française des XVIIe et XVIIIe siècles, des musiques de danse de style Louis XIV à des compositions plus galantes et italianisantes du temps de Louis XV. « Il nous paraissait important dans le cadre de notre vingtième anniversaire de proposer un concert où nous serions tous les trois, nous qui sommes à l’origine des Folies, indique Patrick Cohen-Akenine. Le titre du concert était un clin d’œil au célèbre fabuliste français Jean de la Fontaine dont nous fêterons le 400e anniversaire l’an prochain. La programmation montrait l’évolution du style musical entre la fin du XVIIe et le début du XVIIIe siècle. En effet, au XVIIe siècle,le violon était un instrument qui servait principalement à accompagner les danses et au début du XVIIIe siècle, il a été mis à l’honneur grâce aux sonates à quatre mouvements dont le style a été initié par Corelli puis connu en France grâce au Régent qui était très musicien et amoureux de la musique italienne.  La première partie était consacrée à la musique de danse avec des œuvres de Lully, Rebel et Couperin et la deuxième partie à des œuvres d’influences italiennes composées par des musiciens allés en Italie comme Leclerc et Mondeville. » À noter qu’en avant-première de ce concert, les musiciens du conservatoire d’Orléans devaient interpréter avec les Folies des extraits de l’Europe Galante de Campra.
En attendant la possibilité de pouvoir retourner au concert, vous pouvez retrouver les Folies Françoises sur leur chaîne Youtube. Entre interviews et extrait du concert final tenu à huis clos le 15 juillet à la Salle de l’Institut, Série Baroque reprend en vingt épisodes les temps forts de la résidence où les musiciens des Folies se sont retrouvés pour un travail sur la sonate en trio, interprétée par deux violons et une basse continue, véritable squelette de LA musique ancienne, autour d’œuvres de compositeurs de l’Europe du Nord, comme Haendel et Purcell mais aussi Goldberg qui fut l’élève de Jean-Sébastien Bach .
« L’utilisation d’outils du XXIe siècle, comme la vidéo et internet, est aussi un moyen de faire partager au plus grand nombre cette musique que je défends depuis de nombreuses années et qui a été composée lors d’une période historique qui me passionne, où Louis XIV a fait rayonner la culture française dans le monde entier, en ayant mis en avant un type de pensée qui fait toujours partie de notre culture, indique Patrick Cohen-Akenine.
F.M.
https://foliesfrancoises.fr/.