Oser réinventer le territoire


En octobre 2020 sera signé l’accord de la COP Centre-Val de Loire. Un document qui rassemblera les engagements mais aussi les actions, les réflexions et les initiatives déjà prises.
Du 6 au 9 juillet derniers s’est tenue la « semaine de la COP régionale ». Un point d’étape en quelques sortes, puisqu’il y a un an déjà, le conseil régional du Centre-Val de Loire initiait sa COP pour réagir, à son niveau, au changement climatique. La volonté était alors d’associer des citoyens volontaires à la réflexion. Alors après un an de mobilisation écologique, où en est-on ? Qu’est-il ressorti des nombreux conciliabules ?
« Cette semaine confirme l’accélération de la COP, se réjouit François Bonneau, président de la Région. On y voit des acteurs associatifs, économiques, éducatifs, citoyens, scientifiques…qui prennent part au mouvement ».
L’idée de la COP est de s’approprier les problématiques mondiales ou régionales. Et à l’échelle de la région, de favoriser la prise de conscience et pourquoi pas l’engagement politique, pour faire en sorte que dans nos comportements de citoyen ou d’acteur, l’on puisse avancer avec des engagements concrets.
Charles Fournier, vice-président en charge de l’environnement, se réjouit qu’une vingtaine de groupes travaillent ensemble sur des sujets aussi divers que les matériaux biosourcés, le circuit court, la diversification agricole ou la méthanisation. « Des citoyens tirés au sort travaillent ensemble à des sujets concrets, dit-il, mais aussi sur internet par WAG (we act for goods). Au fil du temps, 150 événements ont été labélisés dans la COP et une centaine d’engagements concrétisés ».
Mohamed Amjahdi, directeur de l’ADEME Centre, confirme : « Il y a de vraies idées pour lier le développement économique et humain avec la protection écologique, comme par exemple ce projet d’énergie hydrogène dans l’Indre, pour la mobilité ».
Ce qui est rassurant, c’est que l’on sache semble-t-il désormais faire abstraction des frontières territoriales pour mener ces projets à l’échelles de territoires. « En effet, poursuit M. Amjahdi, la question est maintenant celle de la contractualisation et de la mise à disposition d’outils techniques et financiers pour engager et faire monter en charge des actions locales ».

Panel citoyen attentif
Un panel de 30 citoyens a été tiré au sort pour participer à la réflexion. Ils sont âgés de 16 à 70 ans, trois générations qui ont travaillés ensemble au cours de quatre sessions.
J-Marc Beaufils est l’un d’eux : « Nous serons très attentifs à ce que les engagements qui auront été retenus, soient bien appliqués », dit-il. Mais Ghyslaine, une autre panéliste, s’inquiète : « Comment allons-nous modifier la gouvernance, trop pyramidale. Comment allez-vous vous y prendre pour que tout le monde s’engage » ?
La machine est lourde à mettre en route. « Oui, mais elle bouge à la lumière de spécialistes, rassure Anne Besnier, vice-présidente de la région en charge de la recherche. Quarante-neuf enseignants chercheurs sont membres conseil scientifique de la COP régionale. Ils ne donnent pas l’avis couperets de la science, mais travaillent entre experts de l’urbanisme, de la chimie, de l’architecture, de l’agriculture et des sciences humaines et sociales. Ils croisent les avis et font des recommandations ».
Green-deal
La COP semble trouver un écho au niveau européen, puisqu’elle s’est inscrite dans la réflexion et a apporté sa contribution à la consultation voulue par la commission européenne. Le Green-deal présenté en 2019 fixe les ambitions pour faire de l’Europe le leader mondial en matière d’environnement et de climat.
Dès la rentrée, la Région engagera l’opération COEPI, pour une réduction drastique de la consommation d’énergie dans les lycées. Les lycéens eux-mêmes y seront associés. La génération montante est la première concernée.

Stéphane de Laage

Pour aller plus loin sur le sujet :
www.cop.centre-valdeloire.fr
twitter : @copCVL
FB : @COPCentreValdeLoire