L’ouverture générale de la chasse est toujours un événement. Le 19 septembre dans le Loiret, le 26 dans le Loir-et-Cher. Les administrateurs cherchent avant tout à faire respecter les droits des chasseurs, en évitant à tout prix les conflits stériles. Entretien avec François Lecru, secrétaire général de la fédération loirétaine de la chasse.
Le Petit Solognot : Comment la chasse se remet-elle de l’année chaotique passée ?
François Lecru : Plutôt bien. En Loiret, il y a 430 inscrits cette année au nouveau permis, contre 250 à 300 habituellement. Plus d’urbains et plus de femmes, ce qui marque le besoin de se retrouver et de partager la nature. C’est la convivialité de la chasse, certainement l’effet des confinements.
Le Petit Solognot : Sur le terrain, quel a été l’impact de la crise la saison dernière ?
François Lecru : La chasse de loisir a été stoppée nette quelques temps, on s’en souvient, mais ce n’est qu’une légère baisse des permis que l’on a observée.
La chasse de régulation des animaux soumis au plan de chasse a continué.
Lorsque la chasse a pu reprendre, souvenez-vous que les instructions ministérielles et fédérales ont été claires quant à la façon d’organiser les chasses, sans repas partagé, avec le port du masque dans les transports, etc. Il n’y a pas de cluster à notre connaissance, preuve que les chasseurs ont suivi les consignes.
Le Petit Solognot : Et le gibier ?
François Lecru : On espère que celui qui n’a pas été chassé sera profitable à la saison qui s’ouvre. Le comptage, notamment des lièvres, est engageant. Pour le grand gibier, 16 000 sangliers ont été prélevés tout de même, c’est bien. Les 15 jours de perdus ne se rattrapent pas, mais la pratique de la passion reste, on en est ravis.
Le Petit Solognot : L’actualité de la rentrée, c’est aussi la manifestation vendredi dernier dans les grandes villes de France…
François Lecru : Oui, sans mauvaise humeur, à Orléans, juste un rassemblement devant la préfecture de Région. Madame la préfète nous a reçu, nous lui avons remis une motion signée des six présidents de la fédération pour le ministère. Il s’agit de la demande du rétablissement de certaines libertés, comme le quota de prélèvement de tourterelle des bois. En le ramenant à zéro, c’est une chasse qui s’en va. Idem avec la chasse à la glu traditionnelle du Sud-Ouest. Il faut arrêter ces privations régulières dans les différentes régions de France.
Nous ne sommes pas directement concernés dans nos territoires du Centre, mais c’est un mouvement que l’on veut national et de grande ampleur pour faire front contre toutes les petites atteintes à notre loisir de chasse et de pêche. On ne veut pas subir le dictat de quelques-uns.
Rappelons que la chasse est légale et extrêmement règlementée. On veut la défendre. Je comprends qu’on puisse y être opposé, mais je ne veux peux qu’on nous l’interdise.
En mars 2022, c’est un appel national à manifester à Paris qui est déjà lancé.
Le Petit Solognot : Un mot de la « formation sécurité » qui débute cette année ?
François Lecru : Les premières, le 7 septembre pour 30 personnes (1/2 journée).
Les sujets abordés portent sur l’accidentologie (pourquoi, comment, quelles sont les bonnes pratiques, comment éviter), et les règles élémentaires de sécurité. Il faut sortir des habitudes qui perdurent et sont dangereuses pour certaines. On ne doit plus entendre : « J’ai toujours fait comme ça ».
Nous devons former 1 500 chasseurs par an pendant dix ans. Cette obligation est faite à tous les chasseurs, une fois tous les dix ans.
Ils sont conviés par année de naissance. Cette année est celle des 1 (1951, 61, 71, etc.). On mélange de cette façon les générations lors de ces rendez-vous, ce qui permet de faire se rencontrer les chasseurs qui n’ont jamais passé de permis, ceux qui l’ont fait (depuis 1976), et ceux qui ont eu la pratique (depuis 15 ans).
Cinquante sessions seront proposées d’ici la fin d’année. Le chasseur reçoit une convocation avec des propositions multiples.
Propos recueillis par Stéphane de Laage