Pierre Limet, rémouleur des temps modernes


Pierre Limet

Pierre Limet

Limet-et-son-public-IndreL’ancien chaudronnier de Matra a réussi sa reconversion. Il s’éclate dans son métier d’artisan et, dix ans plus tard, peut envisager d’en vivre correctement.

Lorsqu’une boite ferme et qu’un plan social est mis en oeuvre, il est parfois tentant de monnayer le plus cher possible son départ et vivre des indemnités en attendant l’âge de la retraite. Pierre Limet n’a pas choisi cette option. D’abord parce qu’il n’avait que 44 ans à la fermeture de Matra, à Romorantin, et qu’il aimait travailler l’acier. Il a donc préféré choisir un stage de reconversion et il est parti apprendre son nouveau métier en Haute-Saône auprès d’un coutelier d’art. «C’est rare quelqu’un qui possède une telle envie de transmettre. Tout le monde ne livre pas ses secrets de fabrication».

Du coup, le chaudronnier soudeur, habitué du laminé marchand, a rencontré le nickel et les aciers spéciaux, chacun jouant son rôle dans la création d’un motif, l’obtention d’une lame particulière.

«Je me suis installé en micro-entreprise, comme artisan d’art. C’était excitant sur un plan intellectuel, mais pas forcément un bon choix économique. Les commandes qui m’arrivaient me permettaient de fabriquer de belles choses, mais viser uniquement la clientèle des esthètes est un peu trop aléatoire».          

Le couteau berrichon

Il fallait donc revenir aux bases. Mais Pierre n’avait pas quitté la chaudronnerie industrielle pour faire de la série. «Je n’en ai ni l’envie, ni l’équipement». Il a donc vérifié que le couteau berrichon n’existait pas et il a dessiné un couteau robuste, à lame repliable, équipé éventuellement d’un tire bouchon. Né en 2012, le couteau berrichon, précise son cahier des charges déposé le 19 septembre, est une arme de sixième catégorie dont la lame est en acier carbone, le fourreau en assemblage de nickel et le manche en loupe d’orme, frêne ou noyer, essences de la région. Un tel couteau réclame trois heures de travail lorsque l’on possède l’équipement et le coup de main de notre créateur d’art.

Un couteau robuste, qui n’en jette pas, mais qui a en particulier séduit les chasseurs, des clients réguliers de l’atelier de Pierre, installé aux Blanchardières, sur la commune de Lye, dans l’Indre.

Un équipement de rémouleur

Pierre y accueille volontiers les écoliers ou collégiens qui viennent découvrir son travail. S’il n’a pas de magasin, Pierre va à la rencontre d’une clientèle potentielle en participant à différentes manifestations, à commencer par les salons de chasse, mais aussi en proposant un service de rémouleur. «On trouve encore ce genre de matériel. Je l’ai installé dans mon camion de démonstration. En général mon passage est annoncé et je vois arriver une clientèle toute heureuse de pouvoir faire affûter couteaux et ciseaux pour quelques euros». Ceux-là risquent de penser à Pierre Limet lorsqu’ils auront besoin d’un couteau personnalisé.

Vous pourrez rencontrer Pierre Limet sur le marché de Saint-Août le 13 août.

Pratique : Pierre Limet, 
créateur du couteau régional «Le Berrichon». 
1, les Blanchardières – Lye 36600 :
pierre.limet@wanadoo.fr