Le député de Loir-et-Cher qui se verrait bien président de la République se rapprocherait-il de sa cordée de destinée ? Le président de la région des Hauts-de-France lui a déroulé en tout cas un tapis rouge de confiance au sommet lors d’un déplacement à Saint-Aignan-sur-Cher le 1er septembre. Cela va encore faire jaser.
Comme on le dirait en Sologne, ces deux-là semblent devenus copains comme cochons. Douze ans d’amitié avec Xavier Bertrand (ex-LR), exactement, d’après Guillaume Peltier (LR) dans les allées du zoo de Beauval le 1er septembre. Ce duo sera-t-il gagnant-gagnant ? Rien n’est jamais assuré. “C’est comme aux régionales, j’ai l’impression, cela parle beaucoup, commente. Vous savez, je suis habitué. Si participer à une présidentielle serait facile, cela se saurait,” nous a confié le président des Hauts-de-France, auprès des viticulteurs à Châteauvieux puis au zoo à Saint-Aignan. Apercevoir la truffe d’un panda au zoo de Beauval porterait-il chance ? Cela ne semblait pas avoir in situ donné la pêche aux élus de la droite et du centre. Quatre-vingt selon les organisateurs, une quarantaine au final selon les observateurs…Parmi lesquels dans la salle, Philippe Gouet (UDI), nouveau président du Département; Catherine Lhéritier, maire Udi de Valloire-sur-Cisse, première vice-présidente du Département, à la tête des maires de Loir-et-Cher; Pascal Brindeau, député Udi vendômois; Aurélien Bertrand, maire LR de Pruniers-en-Sologne; Jacques Marier, ancien conseiller départemental de Nicolas Perruchot ; Éric Doumas, président du Mouvement de la Ruralité Centre-Val de Loire; Malik Benakcha, conseiller LR d’opposition de Blois; le sénateur Udi Jean-Marie Janssens, etc. Mais sans, à droite, Raphaël Hougnon, conseiller municipal d’opposition de Romorantin; ni les anciennes vices-présidentes départementales Isabelle Gasselin et Christina Brown… Conviés dans l’un des hôtels du parc animalier, les présent(e)s ne bronchaient guère de questions face au projet présidentiable de “République des territoires » de Xavier Bertrand. Ce dernier, qui martèle qu’on doit laisser vivre les ruraux, veut être le président de la viticulture, de la santé, de la sécurité, contre les éoliennes mais pour le nucléaire, fan de zoo, etc. Il veut être en résumé, vous l’aurez compris, président de la République pour selon ses dires “redresser et débloquer le pays, et en finir avec le centralisme de Macron.” Il insiste. “Je ne suis pas un magicien. Il s’agit surtout de faire”.
Champ des possibles
En attendant, en Loir-et-Cher, les affaires liées à Nicolas Perruchot (qui ne sera pas ministre du budget face à un Bertrand étonné de l’apprendre…) au Conseil départemental de Loir-et-Cher ont laissé des marques au fer rouge et les LR faisant grise mine demeurent en ordre hébété. Alors quand un député LR ex-frontiste, conseiller départemental qui avoue “capter la lumière” et surtout qui saisit toutes les opportunités, s’associe avec un ancien LR ministre sous Fillon… Ça peut ne pas créer l’unanimité et l’euphorie d’emblée. Surtout que diverses candidatures nationales demeurent dans la course à l’échalote : Valérie Pécresse (ex-LR aussi), Éric Ciotti, ou encore le LR David Lisnard, le maire de Cannes qui a créé son mouvement Nouvelle Énergie, pour ne citer que ceux-là. “David est pressenti à la présidence de l’AMF (Association des Maires de France), donc non il n’ira pas. Ils et elles vont laisser tomber car Xavier Bertrand est le meilleur choix,” a commenté à nouveau le député Peltier. “Le pire, ce sont les fausses rumeurs. Pourquoi dire que moi je vais partir dans les Yvelines ? Pourquoi penser que je vais être président du Département ? Je ne comprends pas. Pourquoi ? Je vis dans le Loir-et-Cher, j’aime le Loir-et-Cher!” Il n’empêche que M. Peltier est amené à devenir l’homme clé de Xavier Bertrand, non pas venu remettre de l’ordre dans la droite locale mais bien pour confirmer une autre visée. “Guillaume va m’accompagner pendant toute ma campagne. Guillaume a du courage, beaucoup de talent, beaucoup d’idées. Il est dynamique et à l’envie de servir son pays. C’est l’un de mes premiers soutiens et je souhaite qu’il puisse s’impliquer pleinement, mais ne vous inquiétez pas, je vous le laisserez un peu quand même en Loir-et-Cher!” a martelé le candidat précité. Même si les compères Bertrand-Peltier ne souhaitent pas d’une primaire à droite, le favori (ou la favorite!) n’est donc officiellement pas encore désigné pour l’objectif Élysée. Tout est possible : Sans oublier là aussi les abstentionnistes…
É. Rencien
