Politique – Jacqueline Gourault, ministre en Loir-et-Cher


La sénatrice prend du galon. Elle vient d’entrer au gouvernement Philippe
en devenant ministre auprès du ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb.

Mme Jacqueline Gourault, sénatrice UC de Loir-et-Cher

Alors que la fête de la musique commençait à essaimer ses premières notes dans les rues sous une chaleur étouffante et après des démissions gouvernementales en cascade (Ferrand, Bayrou, De Sarnez et Goulard), la nouvelle est tombée sans surprendre outre mesure. Jacqueline Gourault, ministre ! La rumeur avait déjà circulé en début d’année pendant la campagne présidentielle. De par son implication, on avait d’abord parlé du secrétaire général du Modem, Marc Fesneau, possible ministrable ; il sera finalement député « en marche » sur la première circonscription de Loir-et-Cher dimanche 18 juin. Ce printemps, le nom de Jacqueline Gourault, proche du modémiste François Bayrou, ancienne enseignante d’histoire-géographie à Blois, entrée en politique en 1974 avec la campagne de Valéry Giscard d’Estaing, avait ensuite rapidement émergé dans les pronostics. Le pressentiment fut d’autant plus fort quand le visage souriant de la sénatrice de Loir-et-Cher était apparu en gros plan sur le petit écran dimanche 14 mai pendant la passation de pouvoir avec François Hollande, suivi d’une poignée de main franche et sincère, yeux dans les yeux, avec le nouveau président de la République française, Emmanuel Macron. Dans une interview datée du 15 mai donnée à nos confrères du quotidien la Nouvelle République, l’intéressée avait déclaré se sentir sénatrice de Loir-et-Cher et vice-présidente du Sénat. Elle avait cependant ajouté : « pour moi, ministre n’est pas une fin en soi. Si un jour on me le propose, je verrai déjà si c’est dans mes cordes… » Ce mercredi 21 juin, l’intuition a été confirmée par le secrétaire général Alexis Kholer derrière un micro sur le perron de l’Élysée et le job est visiblement en adéquation car Jacqueline Gourault a accepté le poste servi sur un plateau ministériel.

Félicitations virtuelles

Sur les réseaux sociaux, Facebook et Twitter, les félicitations n’auront pas tardé, toujours accompagnées d’une photographie de la sénatrice croisée ici et là : le conseiller départemental Louis de Redon s’est déclaré « heureux », postant une photo de son mariage célébré par celle qui était jadis encore maire de la Chaussée-Saint-Victor (*). « Nous serons bien représentés, Jacqueline est quelqu’un de droit, je suis content, » nous a-t-il confié en sus à Romorantin mercredi 21 juin. Pour Christophe Degruelle, président d’Agglopolys, un simple « bravo », tandis que le maire PS de Blois, Marc Gricourt, a écrit : « nous nous adresserons à quelqu’un que l’on connaît bien ! » Le fraîchement élu député Marc Fesneau a précisé « accompagner et soutenir @j_gourault comme l’ensemble des membres du @gouvernement. » Silence radio en ligne par contre concernant deux autres personnalités politiques départementales, députés depuis le 18 juin, Guillaume Peltier (Droite forte) et Maurice Leroy (Udi). Des maires comme Sylvie Doucet (commune de Châtres-sur-Cher) soulignent quant à eux « une reconnaissance amplement méritée pour une femme aux multiples qualités tant humaines qu’intellectuelles. » Sur son propre compte Facebook, Jacqueline Gourault n’a rien posté elle non plus et sur son site Internet, jgourault.fr, la mention « sénatrice de Loir-et-Cher » ne devrait bientôt plus être longtemps en place. Après Maurice Leroy, ministre de la Ville en charge du Grand Paris sous l’ère Sarkozy de 2010 à 2012, le Loir-et-Cher entre à nouveau par la grande porte, représenté à la capitale en 2017 par Jacqueline Gourault désormais engagée dans les hautes sphères étatiques.

Émilie Rencien

(*) Dans l’ordre, Jacqueline Gourault fut conseillère régionale (1992-2001), conseillère générale de Loir-et-Cher (1998-2001), maire de la Chaussée-Saint-Victor (1989-2014), présidente de la communauté d’agglomération de Blois-Agglopolys (2001-2008), présidente de la Délégation sénatoriale aux collectivités territoriales et à la décentralisation (2011-2014), vice-présidente du Sénat depuis 2014 et sénatrice de Loir-et-Cher depuis 2001. Elle a soutenu Alain Juppé lors des primaires des Républicains avant de choisir Emmanuel Macron pour l’élection présidentielle de 2017.


Jeanny Lorgeoux « content pour Jacqueline »

Le sénateur maire de Romorantin n’a pas de compte Facebook, il a choisi le réel à l’hyper-connecté en nous confiant ces quelques mots en face-à-face jeudi 22 juin lors d’une inauguration en rapport avec la ministre Jacqueline Gourault. « Je suis très content pour elle, ça honore notre département. Tout le monde sait que nous nous apprécions, même si je suis de centre-gauche laïc et qu’elle est plutôt de centre-droite chrétien. Je n’ai pas été étonné de l’annonce. C’est une spécialiste des collectivités territoriales, une femme du Modem et il y a eu les démissions de Bayrou et de Sarnez. En bref, Jacqueline a été the right woman in the right place ! Les circonstances favorables étaient réunies, un créneau s’était libéré. Pour le reste, sinon, oui, elle va sans doute se présenter aux sénatoriales et son suppléant prendra le relais. »


Emmanuel Macron viendra-t-il nous rendre visite ?

Suite à la nomination de Jacqueline Gourault au gouvernement, on se dit que le président de la République pourrait avoir davantage l’envie de visiter notre beau département lors d’un déplacement officiel. Le zoo de Beauval ? François Hollande l’avait déjà visité en son temps ; l’inauguration de la clinique vétérinaire ainsi que de la Terre des lions a de plus eu lieu le 23 juin. La biscuiterie St-Michel à Contres ? Bien que son maire, Jean-Luc Brault, soit identifié REM depuis les dernières législatives, cela a été fait aussi. La nouvelle usine Caillau en train de sortir de terre à Romorantin alors ? Pourquoi pas, surtout en sachant qu’il y a quelques mois, Emmanuel Macron, alors simple candidat « en marche » a failli se déplacer sur le chantier….