Politique – Nicolas Perruchot réaffirme son style



Feuille de route, épisode II. Après des vœux aux personnalités puis au personnel, le président du conseil départemental a présenté les siens à la presse mi-janvier, en petit comité. L’occasion de revenir sur les chevaux de bataille de son mandat en cours.
Les grandes lignes du programme Perruchot finissent par rentrer a force de répétition en conférence de presse : numérique et fibre, tablettes dans les classes et circuits courts favorisés dans les assiettes des collèges, emploi, tourisme (avec des sites comme Chaumont-sur-Loire dont les portes vont être ouvertes gracieusement pendant un mois, à l’automne), pas d’augmentation de la fiscalité mais des investissements. Tout ça dans un climat apaisé. Pour rappel, les 30 élus départementaux ont voté à l’unanimité en décembre 2017 le budget 2018 dans une période de disette angoissante. « Dans un département de notre taille, nous ne pouvons pas nous payer le luxe d’être divisés, » a répété Nicolas Perruchot. « La division est inopérante. » Le président résume alors sa méthode en deux mots : « réalisme et innovation ». Job41 en est un exemple. Première plateforme collaborative réservée aux allocataires du RSA, elle favorise un retour à l’emploi direct et pérenne : près de 200 personnes ont retrouvé une activité grâce à cette application lancée il y a un an. Cette année, le défi se voudra encore dans l’ère du temps : une MDPH (maison départementale des personnes handicapées) en ligne. Le Département expérimentera en effet à partir de juin prochain un nouvel outil qui permettra de faire sur le Web toutes les démarches liées au handicap. Il sera également possible d’avoir un suivi en direct, sur le Net, de l’état d’avancement de son dossier et donc de gagner du temps sur les longueurs des procédures version papier. Sur ce sujet précis, Nicolas Perruchot certifie que les personnels en place seront maintenus en dépit de cette dématérialisation du service et que l’athlète handisport Marie-Amélie le Fur pourrait être la marraine de ce nouveau dispositif hyperconnecté.

La bourse contre des médecins
Et sinon, à part ça ? Pendant ce temps-là, le maire de Contres, Jean-Luc Brault, est en déplacement d’observation en Roumanie, pays où les études de médecine s’avèrent moins longues, sans numerus clausus ni sélection draconienne, et de fait, prisé par les jeunes Français, souvent recalés au concours hexagonal. Nicolas Perruchot a d’ailleurs soulevé l’idée d’une possible bourse pour pallier au vieillissement démographique et à la désertification médicale. Ce qui n’est cette fois pas détonant : il y a quelques mois, le conseil départemental de la Sarthe a lui aussi envoyé une délégation sur place, avec le même projet, à savoir une bourse contre un engagement des futurs diplômés à rester au moins cinq ans sur le sol sarthois. Vraie aubaine ou cadeau empoissonné ? L’avenir le dira. Nos confrères de l’Express posaient en tout cas l’an passé la question en alertant sur les travers de cette filière roumaine alléchante, notamment en termes de scandales de corruption, sans parler de retours d’étudiants en France parfois plus ou moins bien accueillis.
E. Rencien