PORTRAIT : Marie Reine Wallet – Toujours l’opéra ancré au cœur


Toujours l’opéra ancré au cœur

Vrai conte de fée qu’a vécu Marie Reine Wallet Vierzonnaise à la voix exquise de soprano lyrique et colorature*.

Les années ont passé si vite que Marie Reine n’a pas beaucoup d’effort à faire pour revivre l’espace d’une interview ce que furent ces moments exquis d’une petite Vierzonnaise partie à Paris pour assouvir sa passion : le chant lyrique et l’opérette. L’année 2000 reste gravée de manière indélébile dans le cœur de celle qui fut surnommée alors : La Diva du Métro. Mais avant tout cela, que le chemin fut chaotique et pourtant passionnément fructueux. Elle s’inscrit au conservatoire d’Orléans, prend des cours de solfège et de piano à Vierzon pour mieux préparer son entrée au conservatoire. Douée, elle passe en supérieure où elle obtient le 1er Prix en chant. Tout s’enchaîne, elle quitte la province et entre au Conservatoire de Paris (1974-1978). Ce sont des années douloureuses car au sein de ce conservatoire c’est la compétition : « j’étais très renfermée, un peu sauvage et lorsqu’il fallait passer des concours je calais, perdant mes moyens. Dans les examens tout était parfait avec d’excellentes appréciations » tel ce « Très Bien » en chant remis par Mady Mesplé*. 1980-1990 est la période faste du Châtelet, elle fait partie des Chœurs et est supplémentaire à Radio France. Elle se produit dans « La Vie parisienne d’Offenbach durant six mois, enchaîne sur les saisons de Verdi, Cendrillon de Massenet, la Traviata. Viennent ensuite, trois grands spectacles à Bercy : Aïda, Carmen et Nabuchodonosor. C’est lors de ces prestations qu’elle chante aux côtés de la célèbre mezzo soprano Teresa Berganza. Anecdote croustillante : « un homme est venu vers moi et m’a tendu la main en me disant simplement « bonjour madame » : c’était Placido Domingo, ténor mondialement connu ». Après le Châtelet, elle part chanter à l’opéra de Marseille, Reims et Rennes. Elle s’inscrit à la Sorbonne passe un DEA de lettres modernes. Le décès de sa mère est une catastrophe qui va précipiter Marie Reine dans une profonde déprime. Une psychologue va la relancer en lui disant « chantez, chantez ce que vous voulez où vous voulez mais il faut que vous repreniez le chant… ». Il lui fallait du public c’est alors que germa cette idée de chanter dans le métro. En juin 1999, elle décide qu’elle irait chanter dans le métro et passe une audition auprès du service « musiciens du métro ». Avec l’accord de la RATP, elle s’installe à la station Auber avec son matériel ; un lecteur CD pour la partition orchestrale. Va commencer alors une belle aventure humaine qui la propulsera sous les projecteurs des émissions télé : reçue chez Dechavanne, Ruquier, interviewé par Marie-Laure Augry très en vogue sur les chaines publiques. Les Télés du monde entier s’intéressent à cette femme au timbre de voix qui va bouleverser bien des passants de la station Auber : « je fermais les yeux pour mieux me concentrer et lorsque j’entonnais les grands airs d’opéra comme La Norma de Bellini, l’Ave Maria de Gounod par exemple, les passants s’arrêtaient, certains restaient même pendant les deux heures. Un jour, je fus très émue lorsqu’un jeune homme m’a regardé et a fondu en larmes. Une autre fois, une jeune femme m’a dit : vous serez là demain ? car je veux que ma mère vous écoute. C’était magique et des anecdotes j’en ai à profusion tant ces rencontres m’ont apporté joie, réconfort et confiance en moi… ». Ce conte de fée débouchera sur une rencontre d’amour vrai à la Platon qui passe pour le « plus poétique et le plus puissant des amours » en la personne de Benoit qui va la sortir du métro et lui organiser des récitals. Hélas, la rupture est au bout du chemin et aujourd’hui, la soixantaine arrivée, elle écrit des contes pour enfants d’une riche beauté, sa voix a changé mais elle est toujours aussi exquise. Elle voudrait bien reprendre la route des galas et concerts, enregistrer mais aussi trouver un éditeur pour ses livres car elle a, dans ce domaine, bien du talent également. Instant magique que ce retour dans une histoire d’artiste qui a presque touché les étoiles et qui attend aujourd’hui une nouvelle main tendue pour refaire un autre chemin dans une autre vie.

Jacques Feuillet

Contact

Marie Reine Wallet

06 16 85 58 34
mail : mariereinewallet@yahoo.fr

Autobiographie à paraître : » Le chant de ma vie, la Diva du Metro » sur mariereinewallet@yahoo.fr

*Colorature : caractérise la soprano qui est capable d’une très grande virtuosité et de vocaliser aisément dans les aigus et suraigus.

*Mady Mesplé : chanteuse Lyrique soprano référente sur le plan international de l’opéra « air des clochettes de Lakmé » alors star du chant lyrique.