Pourquoi le ministre de l’agriculture a choisi l’Indre


Pourquoi le ministre de l’agriculture a choisi l’Indre

Stéphane Travert avait promis à Guido Barilla qu’il viendrait visiter son usine de Châteauroux. Promesse tenue à l’occasion de la journée de visite des ministres dans vingt-neuf départements.
Lors d’une rencontre à Paris, Guido, l’un des trois frères Barilla à la tête de la plus grosse entreprise italienne de l’agroalimentaire, avait attiré l’attention du ministre de l’agriculture à propos de la démarche du fabriquant de pain pour produire une nourriture qui respecte les consommateurs et les producteurs. Dans son usine de Châteauroux en particulier, la plus grosse unité de production française du groupe. Stephane Travert avait promis de venir voir sur place et l’envoi des ministres dans vingt-neuf départements pour une mission d’explication de la politique gouvernementale, lui a donné l’occasion de tenir parole.
Ce n’est pas Guido Barilla qui l’a accueilli mais une haie d’honneur de représentants des 543 salariés du site et Miloud Benrouda, le président de Barilla Europe de l’Ouest.
Ce dernier a rappelé que si Barilla était connue pour ses pâtes, le fondateur était un boulanger de Parme… tout comme le fondateur de Harrys, entreprise rachetée par les Italiens était picard, boulanger castelroussin. Les pains et viennoiseries restent commercialisés sous la marque Harrys.
« La boulangerie représente en fait la moitié de la production de Barilla et le point commun entre le pain et les pâtes… c’est le blé. Et notre slogan : Good for you, good for the planet, good for the community, nous essayons de le mettre en pratique. D’abord nous avons exclu l’huile de palme de nos compositions depuis 2013, nous n’utilisons que les œufs de poules élevées au sol, nous avons divisé par deux la liste des ingrédients entrant dans la composition de nos produits, excluant l’ajout de sucre, diminuant les doses de sel. Nous passons désormais, en partenariat avec les producteurs à la mise en place d’une filière française innovante en échange d’une juste rémunération des agriculteurs ».

Les pains extra moelleux 750 vont rejoindre la salle grise pour le tranchage et l’ensachage.

C’est ce discours qui a séduit Stéphane Travert « Je ne vous ai pas choisi par hasard. Je souhaite rencontrer les entreprises qui font ce que nous attendons. Et j’ai bien conscience des blocages qu’il faut faire sauter en leur permettant de répercuter leur innovations dans leurs marges commerciale. Je suis très heureux de venir mettre des visages sur vos collaborateurs dont vous m’avez vanté les mérites. Ici vous réussissez ce que nous souhaitons porter : une nourriture saine, durable à un prix qui permette la juste rémunération des producteurs ».
Après quelques chiffres présentés par le DRH de l’unité de Montierchaume ( 1) les visiteurs enfilèrent blouse et charlotte pour assister aux différentes phases de production.

Cuisson lente et secrets de fabrication
« Trente millions d’euros ont été investis dans l’agrandissement de l’usine de Montierchaume qui a accueilli la totalité de la production, après la fermeture du site de Châteauroux. Trois nouvelles chaines de production automatisées ont été mises en place avec une cuisson à base température. » nous a expliqué Aurélie, responsable sécurité, qui guidait la visite .Elle nous a présenté une boulangerie XXL où se succèdent les opérations traditionnelles de boulangerie : pétrissage, division, boulage, détente et façonnage. L’opération la plus longue est le refroidissement du pain, après la cuisson dans l’étuve. Les spectaculaires tours de refroidissement ont laissé place à un espace clos. Mais ce refroidissement est indispensable pour pouvoir procéder au tranchage en salle grise et à l’ensachage des pains. Ils seront conditionnés et mis en palette après passage entre les mains du contrôle qualité.
« C’est notre service recherche et développement qui a trouvé les solutions pour conserver la qualité et le goût de nos pains tout en éliminant le sucre, les exhausteurs de goûts et autres excipients. Comment ? Là, c’est notre secret de fabrication.»
Stéphane Travert avait aussi à son programme une table ronde avec les agriculteurs avant la réunion publique à Saint-Maur
Pierre Belsoeur


Barilla Montierchaume en chiffres
– Une emprise 149.000 m2 dont 35.000 consacrés aux huit lignes de production de l’entreprise
– une production représentant 60% du volume français de Barilla
– 120 gammes de pains de mie et viennoiseries, 543 salariés ( dont 69 emplois temporaires) , 70 boulangers de métier au sein de l’entreprise)