Dans le quartier Blois Vienne, quel chantier…


La circulation sera à sens unique pendant un an.

Des travaux ont commencé lundi 15 janvier pour une première tranche de douze mois. La mairie se veut rassurante tandis que les commerçants s’apprêtent à serrer les dents et les automobilistes à prendre leur mal en patience.
L’aménagement Coeur de Ville-Loire, débuté en 2014, se poursuit à Blois. Après le centre-ville, la partie Vienne et son avenue Wilson entendent en ce début d’année 2018 à leur tour, à nouveau, résonner le bruit des engins et des pelleteuses (*), à l’occasion cette fois de renouvellement des réseaux et d’autres aménagements à venir (bordures et caniveaux pavés en calcaire, trottoirs en béton décoratif, zones 20 et 30, mobilier urbain, installations paysagères, 7 places de stationnement supplémentaires, etc.). L’adjoint au maire en charge de la voirie, Jérôme Boujot, a rappelé que le chantier s’étendra de la place de la Libération au carrefour, avec la rue Pierre Trinqueau. Un sens unique de circulation Nord-Sud, c’est-à-dire du centre-ville vers Blois Vienne, sera également observé pendant cette année de perturbations ; un rétablissement dans les deux sens est prévu pour le mois de décembre. Inutile de se voiler la face, des bouchons, ou tout au moins des ralentissements, seront sans doute à prévoir à certaines heures de la journée à Blois, avec un trafic reporté sur les autres voies et ponts blésois… Côté stationnement, la municipalité prévoit des poches d’arrêt pour les livreurs et songe à rendre accessible le parc des expositions aux véhicules, mais rien n’est encore décidé. Parlons aussi de la durée. Un an et deux phases, la première courant du 15 janvier à fin mai 2018, la seconde de fin mai à début décembre 2018. Il était ensuite convenu de laisser souffler les commerçants et, au passage, leur trésorerie. Pourtant, un retour au schéma initial pourrait être envisagé, avec des travaux qui se poursuivraient dans la foulée, concernant la portion de la rue Cobaudière jusqu’au parc des expositions. Ici encore, rien n’est acté. Les propos de Jérôme Boujot, lors d’un point presse le 9 janvier, semblent néanmoins confirmer un sens plus qu’un autre, à savoir arracher le pansement d’une traite plutôt que par petits morceaux. « Les marchés publics sont ouverts jusqu’en 2 021 mais certains commerçants sont plutôt favorables à souffrir une bonne fois pour toutes et que cela soit fait. Après cette année de travaux en 2018, il resterait 3 ou 4 mois de chantier supplémentaires qui pourraient se dérouler sur 2 019 mais rien n’est encore calé au niveau des mois retenus. On ne sait si cela sera plutôt en hiver ou au printemps, en janvier ou en avril. Ceci étant dit, je comprends les craintes qui sont légitimes. Mais tout le monde est content des changements déjà opérés grâce à l’ACVL. »

Commerçants résignés, en première ligne de souffrance ?
Toujours selon l’élu, les dossiers d’indemnisation déposés, depuis le lancement en 2014, seraient « à la marge », pesant quelques milliers d’euros, avec des pertes peu flagrantes. Tout est relatif, les gérants et propriétaires de commerces affichent-ils le même ressenti ? Pas si sûr… Rappelons au passage que les boutiques de Blois Vienne restent ouvertes pendant ces opérations d’embellissement du quartier. Le défi réside là : le consommateur papillonne, n’est pas forcément fidèle et prend rapidement des habitudes une fois que celles-ci viennent à être modifiées. Les inondations à Romorantin ont prouvé que certains clients partis pendant le sinistre ne sont pas revenus. Dans le Cher, les commerçants de Mehun-sur-Yèvre, vivent actuellement la même situation de travaux, rongés par les mêmes angoisses. Blois Vienne ne fait par conséquent pas figure d’exception. Philippe Bahu, président de l’association Blois Rive gauche, à la tête de la supérette Diagonal, ne nie d’ailleurs pas l’évidence. « Nous allons accuser des baisses de chiffre d’affaires conséquentes, avec des conséquences financières ainsi que psychologiques et familiales. Pour ma part, pour mon magasin, j’estime une diminution de 20 %. Cela ne va pas être simple, il ne faut pas se faire d’illusion. Rendez-vous dans un an, si nous sommes toujours tous et toutes là pour trinquer à la fin… La manager du commerce, Amandine Billy, doit aussi venir recueillir nos doléances, nous l’attendons. Je préfère toutefois rester positif, cela ne sert à rien de se lamenter, nous allons passer le cap. Nous devons fidéliser la clientèle par le service et surtout, nous allons bientôt avoir un quartier magnifié. » Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage, écrivait la Fontaine…
Emilie Rencien

(*) Des travaux avaient déjà eu lieu en 2014-2015 dans ledit quartier.