Rendez-vous de l’Histoire 2018 : merci pour ces moments !


RETOUR SUR La croisette blésoise a battu son plein du 10 au 14 octobre. Oui car il paraît que face au succès croissant des RDVH, Blois, c’est un peu comme le festival de Cannes en automne ! Mais où sont les palmiers ? Nous les avons cherché, en vain. Les « stars » étaient elles bien là et cette année, la météo agréable fut digne des températures de la Côte d’Azur. Ces frivoles considérations mises à part, nous avons capturé deux temps forts de cette 21e édition présidée par le dessinateur de presse, Plantu, consacrée à la puissance des images. Des paillettes et… surtout de la politique. Avant l’Italie, thème retenu pour 2019.

Les copains d’abord…

Le vendredi 12 octobre marquait une nouvelle étape sur le chemin de croix du Parti socialiste. C’est ce jour-là que le PS quittait définitivement son siège rue de Solférino, cet hôtel particulier cossu, à deux pas de l’Assemblée nationale, où François Mitterrand l’avait installé en 1980. Certains de ses « amis », avec lesquels il avait une histoire d’amour depuis quarante ans, n’ont pas eu envie de l’aider à porter les cartons. Pour ne pas le vexer, car ce sont de vraies camarades et qu’ils le chérissent par-dessus tout, chacun a rivalisé d’excuses justifiant leur absence ce jour-là. Jack Lang s’est rendu aux Rendez-vous de l’histoire de Blois qu’il a créés et contribués à populariser. Il est donc arrivé ce vendredi 12 octobre à la ville dont il fut maire de 1989 à 2001 et a écouté le discours de Frédérique Vidal, ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. M. Lang s’est trop rapidement éclipsé de l’hémicycle de la Halle aux Grains séchant de la sorte la conférence inaugurale de l’historien Michel Pastoureau sur les couleurs. Dès le lendemain matin, escorté par son ancien directeur de cabinet Christophe Degruelle [aujourd’hui président d’Agglopolys], l’ancien maire s’est offert une déambulation dans la ville ponctuée de rencontres imprévues. « Je revois beaucoup des gens que je connais », a-t-il déclaré aux journalistes. « Je suis toujours à Blois par l’esprit, par le cœur, par les amis que j’y ai gardés ». Il s’est rendu ensuite au théâtre de la Maison de la magie afin de retracer l’action publique et les combats qu’il a menés en faveur de la culture en tant que ministre de François Mitterrand de 1981 à 1986. Une petite heure d’échanges avec un public clairsemé mais chaleureux et le voilà trop vite reparti vers l’Institut du monde arabe qu’il dirige et « où il a beaucoup à faire ». Ainsi, il n’a pas pu se libérer jusqu’à dimanche pour accueillir François Hollande qui l’avait porté à la tête de l’institution place Mohammed-V. Le président « normal » s’était, lui aussi, défaussé du déménagement du PS pour se rendre à Blois. Une occasion inespérée de s’offrir un bain de foule et reprendre des racines populaires pas loin de Paris.
ARP

François, cet « humaniste » Hollandien…


Populaire, il l’est, l’ex Président de la République, maintenant qu’il n’est plus le pilote dans l’avion du pays. Il assume carrément sa « normalité » (en préparant un millassou, sorte de gâteau-flan, lors du dernier comice de Tulle par exemple) et en même temps, regrette de ne pas avoir su choisir le bon vocabulaire exprimant au plus juste sa pensée de l’époque. « En parlant de présidence normale, si c’était à refaire, je dirai plutôt humaine, » a-t-il commenté dans le texte, de passage à Blois dimanche 14 octobre à l’occasion d’une conférence sur les crises culturelles et politiques de 1958 à 2018 – et aussi et surtout dans le cadre de la promotion de son livre « les leçons du pouvoir ». «C’est-à-dire pas hautaine, qui est proche sans pour autant être familière. » Toute ressemblance avec des personnages réels ne peut être (que) fortuite… L’ancien chef d’Etat a poursuivi. « Il faut remettre du lien commun face à une culture de l’entre-soi et du tout seul, une montée de l’individualisme avec les réseaux sociaux. Tout est su sans être connu, l’individu a toutes les informations sans les clés de compréhension. C’est pourquoi l’Europe est encore en crise, car nous ne sommes plus capables de définir du commun. Nous avons besoin d’une démocratie nouvelle. La démocratie est le régime de la raison.» François Hollande, lanceur d’alerte ? Cela pourrait peut-être faire s’esclaffer ses détracteurs et d’ailleurs en parlant de rigolade, l’intéressé aura laissé libre court à son humour légendaire à plusieurs reprises, taclant la Macronie à l’Elysée sans jamais expressément citer son successeur. « Cette conférence ne durera qu’une heure, c’est ainsi dire mission impossible, tout comme ça l’est pour tout réaliser en 5 ans! (…) L’impopularité ne m’a jamais empêché d’agir, et oui je me sens moins désormais moins seul, on va créer un club ! » Sinon, pas de scooter en vue à Blois, ni même de pluie avant ou après le déplacement de François Hollande… Décidément, tout se perd.
Emilie Rencien


FAN ▶


Entre deux pirouettes, pendant ce temps-là, d’un livre à l’autre, le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, lui, affichait des lectures saines en compagnie de Michèle Dassas, auteur chez Marivole, un éditeur derrière lequel se cache votre journal préféré. Lequel était le plus heureux ?
E. R.