Résultats du grand sondage : les Solognots contre l’engrillagement


Le grand sondage organisé par l’Association des Chasseurs et Amis de la Sologne Contre l’Engrillagement (ACASCE) a remporté un vif succès. En effet, à ce jour, 1930 bulletins ont été dépouillés et les réponses sont sans appel. Jean-François Bernardin, président de l’ACASCE, nous dévoile les résultats de l’enquête.
Que ressort-il du sondage lancé dans Le Petit Solognot en septembre dernier ?
Sur les deux questions essentielles de l’engrillagement de la Sologne et de la libre circulation de la faune sauvage, les résultats sont sans appel. Plus de 93% considèrent que l’engrillagement de la Sologne est un vrai problème. Plus de 91% considèrent que la faune doit pouvoir circuler librement. Il appartient maintenant aux élus d’en tirer les conséquences réglementaires ou législatives ainsi que dans les documents d’urbanisme. Nous multiplions sur ce point les rendez-vous avec les président(e)s des communautés de communes du territoire. Tous ceux que nous avons rencontré – je pense notamment à Agnès Thibault, à Alexandre Avril ou aux maires de Souesmes, de Brinon ou de Sainte-Montaine – sont convaincus de la nécessité de prendre en compte cette exigence qui conditionne l’avenir de la Sologne. Les objections, comme celle du maire de Lamotte-Beuvron, me semblent porter plutôt sur la complexité administrative ou les délais nécessaires.

Beaucoup de gens pensent que l’amendement voté dans le cadre du SRADDET a réglé le problème de l’engrillagement ?
L’amendement, que le député Guillaume Peltier a fait voter dans le cadre du SRADDET (Schéma régionale d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires), à l’unanimté par les membres du conseil régional, est une étape importante mais n’est pas opposable en tant que tel. Il est nécessaire qu’il soit retranscrit dans les documents d’urbanisme. Cela implique des réunions, des rencontres entre les différentes communautés de communes pour permettre l’adoption d’un schéma de cohérence territoriale (SCOTT) et sa retranscription dans les POS et PLU. Le respect de ces procédures administratives demande donc du temps.

Les réponses au questionnaire étaient-elles claires, sans ambiguïté ?
Nous avons peut-être fait l’erreur de ne pas laisser la place aux commentaires. Plus de 75% sont favorables à l’amendement du Conseil régional limitant les clôtures à 1,20m avec un espace au sol permettant la libre circulation de la faune, mais nous ne savons pas parmi les 25% qui est contre l’amendement ou quels sont ceux qui pensent qu’il ne devrait pas y avoir de grillages du tout.
Parmi la centaine de commentaires qui nous ont été adressés l’immense majorité porte sur la nécessité d’éradiquer tout forme de grillage ! Naturellement ce serait excessif. Chacun doit pouvoir se clôturer, notamment parce que les intrusions ont malheureusement tendance à se multiplier. Le droit de propriété est inscrit dans la Constitution, il doit être préservé et respecté mais il doit s’exercer dans le respect de la loi et des règlements. De toute façon, trois rangs de fils barbelés ou un grillage limité en hauteur et laissant un espace minimum au sol sont suffisants pour écarter les importuns.

Les Solognot ont été nombreux à répondre au sondage. Que souhaitez-vous leur dire ?
Alors que certains déplorent la passivité de nos concitoyens, peut-être parce qu’ils ont l’impression que quoiqu’ils fassent rien ne changera, il semble que sur le sujet de l’engrillagement les Solognots se soient mobilisés. Ils ont pris le temps de remplir le questionnaire, parfois de l’annoter, de l’envoyer par courrier ou même de se déplacer pour le déposer. La Sologne les remercie, elle le mérite.

Propos recueillis par F. Rose