Romorantin : Derniers coups de pinceau, de haute voltige, pour le Moulin des garçonnets


Les travaux de rénovation du Moulin des Garçonnets sont arrivés à leur terme. La dernière touche apportée au bâtiment est une bande peinte en jaune symbolisant le niveau d’eau atteint lors de la crue de 2016.

Pour le chantier de peinture, l’entreprise Lacour Déco de Romorantin a dû faire face à une contrainte technique pour atteindre les façades situées au-dessus de la Sauldre. Deux solutions étaient possibles, le montage d’un échafaudage dans la rivière ou passer par le haut du bâtiment suspendu à des cordes. Jean-Pierre Bertin, gérant de Lacour Déco depuis décembre 2020, pratiquant lui-même l’escalade, a rapidement opté pour la seconde solution, plus simple à mettre en place d’autant que moins onéreuse pour la ville de Romorantin et également plus sympathique. « Il aurait été dommage de louper une telle opportunité de se faire plaisir à l’occasion d’un chantier », a confessé Jean-Pierre Bertin. Pour l’accompagner dans ce projet, Il a fait appel à un partenaire, Benjamin Prouveur, gérant de la société PCSE de Selles-sur-Cher et son équipe de cordistes. C’est ainsi que cette prestation a pu être réalisée efficacement et dans des conditions optimales de sécurité sans endommager l’écosystème de la rivière. Une partie des activités de la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) reprendront en ce lieu.
Le 16 juin 2021, Éric Daniel-Lacombe, architecte de la réhabilitation du Moulin des garçonnets, a écrit ces phrases de Paris : « L’exemple du projet de métamorphose de la MJC à la suite de l’inondation de juin 2016, amorce une première production de sens fortement lié aux enseignements du quartier Matra : une maison des jeunes et de la culture comme un moulin traversé par la rivière souriante ou ombrageuse et dont les berges douces deviennent un lieu d’observation du monde vivant. Sa traduction architecturale est visible dans la réouverture de la rivière en régulation naturelle, l’invention de nouveaux usages en rez-de-chaussée transparents à l’eau et la création d’un jardin sensible au monde aquatique. Ces interventions spatiales n’ont pas modifié les volumes de l’ancien moulin, mais ont transformé les façades des rez-de-chaussée, enlevé les murs qui canalisent la rivière et son écluse, et organisé un jardin en thalwegs rejoignant la rivière en deux endroits. L’architecture devient ici un jeu sur les sols et les pentes qui invite à de nouveaux usages et de nouvelles cultures. Ce premier sens préfigure différentes formes de co-production qui se feront sans l’architecte. Elles se joueront entre les jeunes et la directrice de la maison, les enseignants de sciences naturelles et leurs élèves, les pécheurs en conflit avec les acteurs de la police de l’eau, et sûrement les personnes âgées du quartier venant chercher un peu d’ombre sous les préaux frais par temps de canicule. »

FT