Romorantin : Le Parti Socialiste “inquiet face aux dérives de la municipalité”


La démission de Sylvie Baudat, vice-présidente des finances, suivie de celle de Christophe Thorin, premier vice-président de la Communauté de communes du Romorantinais et du Monestois (CCRM), de son poste de responsable des finances, sont sur le bureau du préfet François Pesneau. Des nouvelles qui interpellent, en particulier dans l’opposition. Le groupe “Un Avenir pour Romo” réagit.
En cette rentrée de septembre, le sourcil est un brin froncé chez Yannick Cordonnier, conseiller municipal d’opposition “Un Avenir pour Romo”, également secrétaire de section du Parti Socialiste pour Romorantin. Après les vagues du départ quelque peu forcé de Nicolas Perruchot et de l’élection à sa place dans la foulée à Blois du nouveau président du Conseil départemental de Loir-et-Cher de droite vendômoise, Philippe Gouet grâce à une certaine gauche de Romorantin, les ricochets ont fini par arriver jusqu’au rivage solognot. Sylvie Baudat puis Christophe Thorin ont jeté l’éponge de leurs fonctions respectives à la mairie et à l’intercommunalité, non sans liens avec ces faits. Au PS, alors, Yannick Cordonnier résume et constate, dénonçant un mélange des genres et une absence de facto de contre-pouvoir. Il énumère les problèmes, nous le citons. “Ces 2 démissions ne sont pas des gestes anodins mais une interpellation forte sur les dérives de la municipalité. Si Jeanny Lorgeoux reprend ces dossiers et la délégation finances, plus personne ne s’opposera à lui, il fera tout ce qu’il veut et on sait bien qu’un comptable public ne pourra pas tout vérifier. Dérive populiste : (les conseillers départementaux ex-PS) Tania André et Bruno Harnois rejoignent, alors qu’ils avaient juré qu’ils ne rejoindraient aucun groupe, le groupe co-dirigé au Département par (le conseiller départemental LR du canton de Chambord) Guillaume Peltier,” détaille et assène le secrétaire du PS Romorantinais. “Autre dérive populiste, par opportunisme du maire (Jeanny Lorgeoux, ex-PS) et accointances notamment avec le jeune maire populiste de Salbris (Alexandre Avril) qui était son ancien attaché parlementaire. Ou par convictions ? Jeanny Lorgeoux fut le seul sénateur PS à s’abstenir sur le mariage pour tous pour rappel… Dérives financières encore avec un fonctionnement digne des années 80. Les marges de manœuvre n’existent quasiment plus et les 7 millions d’euros pour construire un nouveau bureau à la CCRM vont étrangler les habitants. Enfin, reste l’affaire des factures du Lion d’or. Nous pouvons nous interroger sur l’opportunité de la dépense et le respect des règles des marchés publics de l’époque des faits. Il est temps de se réveiller.”

Un intergroupe d’opposition en pourparlers
La ville de Romorantin demeure une place gauloise ! Et l’édile Lorgeoux, accusé, évidemment se défend. Il a lui-même confié à nos confrères de La Nouvelle République qu’il convient de ne pas confondre élections départementales et affaires municipales, ajoutant que son équipe municipale “est une biodiversité politique”. En séances de conseils municipal et communautaire auxquelles nous assistons régulièrement, nous l’avons souvent noté : Jeanny Lorgeoux a toujours nié être un dictateur. Si c’est si dramatique selon la description des adversaires dudit maire, que compte concrètement faire l’opposition ? Le duo de démissions menace-t-il vraiment d’ébranler le château de cartes ? “Jeanny Lorgeoux a encore tous pouvoirs, demeure un faiseur de rois,” admet Yannick Cordonnier. “Il peut à tout moment faire basculer le Département et la voie lui est dégagée pour les sénatoriales qui vont se jouer ensuite. Néanmoins, notre groupe « Un Avenir pour Romo » (avec Didier Guénin, PS et Anicette Pauchard) réfléchit à créer un intergroupe d’opposition pour peser en conseil avec le groupe “Ensemble pour Romo” (mené par Dominique Giraudet, avec Louis de Redon et Claude Naudion ; Modem / divers droite). Nous discutons. Il faut être capable de s’entendre dans le combat d’idées, se rassembler au-delà des égos. Qu’en pensent les Romorantinais ? Ils ont d’autres préoccupations et surtout, ils ont compris, ils vivent désormais leur vie…” Quant au préfet de Loir-et-Cher, François Pesneau, il a pour sa part confirmé qu’il avait bien reçu les démissions de Sylvie Baudat et Christophe Thorin. Il dispose de deux mois pour donner suite. “Je vais évidemment les accepter. Je vais les traiter sans précipitation, au fil des réceptions des dossiers, comme je le fais pour d’autres communes. Cela fait partie du cours normal des évènements de la vie politique et démocratique.”
É. Rencien