Romorantin Municipales 2020 : Jeanny Lorgeoux : « Je sais maintenant à quoi m’attendre …»


Le maire sortant, ex-PS, est candidat à sa propre succession. Il est élu depuis 1983, soit au compteur, 35 ans de mandat municipal en 2020. Questions, réponses du ténor solognot.
Nous avons lu le récent entretien que vous avez donné à nos confrères du quotidien la Nouvelle République. Vos propos sont violents… Si la presse relate ce genre de postures et pensées jusqu’en mars 2020, ne pensez-vous pas que dans un contexte de morosité, de défiance envers la classe politique et aussi de Gilets jaunes, les chicaneries et autres bassesses risquent davantage de démotiver les citoyens à se déplacer vers les urnes ?
« Je suis d’un naturel sanguin mais mes propos ont été mal retranscrits, compris. Quand je déclare que « je suis le chef » ou que « je suis bon », c’est évidemment avec humour ! Et puis, quand vous êtes maire, c’est bien le but, il faut quelqu’un qui tranche, non ?»
Parlons donc du fond. Votre liste et votre programme sont-il prêts ?
« Je suis en train de peaufiner la composition de ma liste. Depuis les années passées à la mairie, je sais maintenant à quoi m’attendre, mais ceci n’est pas le plus important. Ce qui compte, c’est en effet le programme. Mon programme pour l’élection municipale de mars 2020 sera très réaliste, tel que je l’imagine aujourd’hui pour les six prochaines années à venir. Depuis le temps passé à la tête de la mairie, je sais maintenant ce que je peux proposer, ou non. Je veux écrire une nouvelle page de Romorantin tout en continuant les grands projets, c’est-à-dire les chantiers du quartier Romo I, la MJC, le musée de Sologne, la restauration des églises st-Etienne et de Lanthenay… Egalement, j’envisage une grande politique de l’eau en lien avec la Communauté de communes (station d’épuration, mutualisation et connexions réseau, etc.) . Aussi, il sera question de la revitalisation de notre centre-ville; il s’agira notamment d’accompagner l’initiative privée. Et puis il convient de s’interroger sur les modes de déplacements : depuis 30 ans, je pose la question à l’Arca (Association romorantinaise des commerçants et artisans) concernant la place de la voiture en centre-ville. Doit-on aller vers une piétonnisation ? Je vous livre un scoop : si je suis réélu, je prépare pour fin 2020 un grand plan alternatif et je soumettrai un référendum municipal en 2021 afin que la population choisisse et se prononce sur le sujet. La lutte contre la désertification médicale fait enfin évidemment partie de mes idées; je réfléchis à un grand pôle avec l’opportunité, à étudier, du centre médical du Mail actuellement mis en vente.»
Et au niveau culturel ? Où en est par exemple le complexe de cinéma Sologne dont on parle depuis un moment déjà ?
«Le projet de déménager le cinéma de la famille Fourneau du centre-ville vers l’avenue de Paris suit son cours. On part sur 5 salles pour débuter. Le fils de Francis Fourneau, qui est un professionnel et qui aime notre ville, sera aux commandes. L’ouverture est prévue pour la Toussaint 2020. »
Revenons pour boucler la boucle aux considérations politico-politiciennes de départ. Votre premier adjoint, le socialiste Didier Guénin, se présentera face à vous, au scrutin municipal 2020. Peut-on imaginer qu’en coulisses, derrière tout cela,le maire PS de Blois, Marc Gricourt, veut votre peau encore et encore, depuis votre chute aux élections sénatoriales ?
«J’ai été battu en national, cela m’a mis un coup. Il n’y a pas de problème avec Marc Gricourt. La démission de Didier Guénin de ses fonctions en mairie et sa candidature pour 2020, c’est une sale meurtrissure personnelle, mais c’est la vie. Je suis en posture mentale et physique excellente. Je veux terminer ce que j’ai commencé.»
Que le meilleur gagne, alors ?
« Oui. Bien que parfois, l’histoire prouve que ce ne sont pas toujours les bons, les vainqueurs… »

Propos recueillis par Émilie Rencien