Saint-Aignan-sur-Cher Dôme de Beauval : en coulisses, en attendant la réouverture


Après quelques mois d’activité, le Dôme de Beauval trouve sa vitesse de croisière grâce à sa centaine d’employés et aux installations techniques. Pour rêver un peu, confinés, visite distanciée.
Nous nous sommes déjà fait l’écho dans ces colonnes des prouesses techniques et architecturales du Dôme équatorial de Beauval, mais si le public est fasciné par les différents bassins et les 200 espèces d’animaux qui vivent sous le dôme, en coulisses s’activent des personnels invisibles, soigneurs, techniciens, plombiers, mécaniciens, serveurs… qui assurent le bon fonctionnement de cette bulle d’un hectare de surface.
Sous le plancher du dôme se cache un monde souterrain à l’activité intense : livraison en camion et stockage de la nourriture des animaux, filtration de l’eau des bassins, stockage de l’eau de pluie, manutention et soins des animaux, salle de repos du personnel, chaufferie… Et aussi, que d’eau ! À la périphérie du dôme court un chemin de ronde caché, consacré à l’entretien et la culture des plantes par des jardiniers botanistes. Les plantes équatoriales gigantesques requièrent une surveillance et un entretien régulier, certaines se développent sur plusieurs mètres de hauteur et approchent du plafond du dôme, d’autres rampent dans les sous-bois, mais toutes exigent beaucoup d’eau. L’arrosage se fait avec l’eau de pluie récoltée dans un immense bassin souterrain de 1 000 m3. Le sous-sol c’est aussi le domaine de la filtration de l’eau des 20 bassins avec une machinerie et des pompes capables de filtrer les 3.500 m3 des bassins chaque heure. De cette filtration dépend la transparence des aquariums et le confort de vision des visiteurs. Afin d’assurer la transparence des grandes glaces des aquariums, des plongeurs avec bouteilles nettoient régulièrement les glaces, protégés des alligators et autres prédateurs marins par un plongeur de garde qui repousse les animaux trop entreprenants, un balai à la main !

Bassin hôpital, développement prudent
Les cinq vétérinaires qui s’occupent en permanence des animaux du dôme ont une lourde tâche avec des animaux comme les lamantins des Caraïbes dont le poids peut dépasser la tonne ! Aussi les lamantins sont-ils dressés à venir déguster une friandise, de la laitue pour ce grand végétarien, dans un bassin “hôpital“ à l’écart du public, dans lequel le sol peut se soulever pour permettre aux vétérinaires de soigner ou examiner ces gros patients. Toute une machinerie invisible aux visiteurs qui permet même de sortir de l’eau ces mammifères imposants ou de les ramener dans le bassin. Les animaux du Dôme dévorent une tonne de nourriture chaque jour : laitues, fruits, poissons, moules, crevettes…conservés dans les chambres froides du sous-sol. Sous-sol d’où part un ascenseur qui permet d’alimenter les restaurants du Dôme aux différents niveaux sans interférer avec la circulation des visiteurs. Derrière cette belle vitrine, comme dans tous les autres secteurs de l’économie, le ZooParc de Beauval a évidemment subi le contrecoup des confinements et des restrictions sanitaires. Pour l’instant, son directeur Rodolphe Delord envisage les deux ans à venir comme une période de petits travaux avant de relancer de grands projets dont il a le secret. Par exemple, la construction d’un cinquième hôtel de 150 chambres est déjà envisagée en 2023 à Saint-Aignan. Au-delà du millier de salariés à la forte saison, ce sont plus de 2 500 personnes qui vivent grâce à Beauval en vallée du Cher, et au total plus de 4 000 emplois en comptant les fournisseurs en France, un beau score !
G. Br.
www.zoobeauval.com