Salbris : L’Atelier doit se réinventer


Miguel Lebron qui avait repris l’ancien centre des impôts pour y installer l’Atelier, lieu de partage autour de l’art contemporain, annonce le 13 juin sur les réseaux sociaux la fin de cette aventure.
« Une page est tournée, une belle aventure s’achève, après 2 années à créer, à partager ma passion et à faire vivre l’art contemporain dans une petite ville de campagne, écrit le plasticien. Ce fût malgré tout une belle réussite. En 2 ans, et en partant de rien, nous avons organisé 8 vernissages, présenté une vingtaine d’artistes, accueilli un public de plus en plus nombreux, et surtout nous avons passé de bons moment autour d’une œuvre ou d’un verre de rosé. Mais un petit virus aura eu raison du projet de créer un espace culturel ouvert au public et mis à la disposition (gratuitement) d’autres artistes. Faute d’exposition, aucune vente n’a été réalisée depuis mars, je ne pouvais plus payer le loyer à la mairie, propriétaire des lieux. »
Miguel va donc installer son atelier à Montrieux-en-Sologne. « Mon père qui avait racheté dans les années quatre-vingt l’ancien café de la gare me cède cette maison pour y installer mon atelier afin de poursuivre l’aventure des Chants de la Terre. Ce lieu où je concevrai mes tableaux sera ouvert uniquement à mes clients et ne sera pas une galerie. », explique-t-il avant d’ajouter : « J’ai été très content des deux années que j’ai passé à l’Atelier. Les expositions ont connu un succès croissant et la notoriété du lieu commençait à s’étendre vers Romorantin et Blois. Mais organiser des expositions actuellement avec un public limité est très difficile, Le port du masque est aussi un obstacle car je me vois mal parler de mon art dans ces conditions. Les œuvres vivent par le regard du public et si ce public n’existe plus, mon rôle d’artiste n’a plus lieu d’être. »

Une nouvelle formule
Malgré cet avenir incertain, Miguel Lebron souhaite poursuivre son projet salbrisien autour de l’art contemporain. « Compte tenu des événements, nous les plasticiens, peintres et sculpteurs, allons être obligés de trouver un modèle différent pour continuer à exister car nous ne dépendons pas du régime des intermittents du spectacle, constate-t-il. Si nous ne vendons pas d’œuvres, nous ne pouvons pas gagner notre vie. Comme le marché de l’art est l’un des premiers impactés par la crise, nous devons nous réinventer. C’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai laissé l’atelier en l’état afin d’y envisager toutes les possibilités. Soit le lieu est repris par un collectif d’artistes, soit il devient une galerie d’art municipale. » Après les élections du 28 juin, Miguel Lebron contactera l’équipe municipale en place pour lui proposer une nouvelle formule pour faire vivre ce lieu. « Tout en y exposant de temps en temps, mon vœu est de conseiller la municipalité en mettant à profit mon réseau afin que cette galerie conserve un certain professionnalisme et soit complémentaire de la salle Léon Belly qui accueille les artistes locaux, précise-t-il. Ce sera différent du modèle précédent car les expositions se feraient dans le cadre de la saison culturelle de la ville. Une galerie d’art municipale de qualité serait une bonne base afin que Salbris soit une plaque tournante de l’art contemporain. J’ai mis le projet de l’Atelier en stand bail mais rien n’est définitif et j’ai bon espoir que l’une ou l’autre équipe en lice pour les municipales continue à poursuivre cette aventure. »
F.M.