Sans le bac point de salut


Salon de l’orientation

Au salon de l’orientation, les collégiens et lycéens ont au moins retenu une chose : pour trouver un métier intéressant désormais, il faut d’abord décrocher le baccalauréat

Voici un demi siècle on pouvait encore envisager un beau parcours professionnel avec un certificat d’études primaires. A quatorze ans on partait en apprentissage sans regret pour les bancs d’école. On pouvait également, à peu près au même âge, accéder aux premiers postes de l’administration après avoir décroché le BEPC (brevet d’études du premier cycle du second degré) en fin de troisième.

Désormais le certificat d’études est une animation pour manifestations culturelles et le brevet des collèges ne stresse plus qu’une minorité d’élèves, la plupart obtenant le diplôme en contrôle continu.

Pour les collégiens et lycéens qui sont passés au forum de l’orientation organisé dans l’Indre les 12 et 13 janvier la référence unique c’est la bac, qu’il soit soit classique, scientifique, technique, agricole, professionnel. Sans bac, point de salut.

Les élèves du lycée hôtelier d’ Argenton leur ont remonté le moral en leur faisant déguster les créations des élèves cuisiniers, expliquant au passage que oui,  on peut pousser jusqu’au BTS, mais qu’avec un bac pro on peut trouver du travail dans l’hôtellerie.

Même les marins sont bacheliers

Le lycée Henri Brisson de Vierzon donnait envie en présentant des formations spectaculaires, mais Philippe Parat, directeur délégué aux formations professionnelles et technologiques, précisait que si Henri Brisson propose, en plus des baccalauréats techniques, des baccalauréats professionnels, l’usine de demain aura surtout besoin de techniciens supérieurs. Il faut donc envisager après le bac, la préparation d’un BTS de concepteur de produits industriels, ou de systèmes numériques, de fonderie, d’industrie céramique (c’est le seul en France).

Autrefois, lorsque l‘on avait «planté» ses études au niveau de la troisième, il restait une solution c’était de s’engager. L’armée, bonne poire, remettait dans le droit chemin les brebis égarées. Il fallait juste accepter de marcher au pas et d’apprendre à faire un lit au carré.

Et maintenant ? «On peut se présenter à partir du niveau troisième, confirme le premier maître Renard, du Cirfa de Tours, mais comme les candidatures vont de troisième à bac +5 vous imaginez bien que la sélection sur dossier est impitoyable, d’autant plus qu’il n’y a que 3500 postes ouverts chaque année sur toute la France.»

Pourtant le premier maître sait donner envie aux jeunes de rejoindre la marine. « J’ai posé mon sac voici un an et demi après avoir navigué pendant vingt-deux ans. Je suis un technicien, engagé avec un BEP et je suis en train de préparer une licence en alternance. C’est dire les possibilités qu’offre la marine. »

Mais le premier maître donne la recette pour se retrouver un jour coiffé du bonnet au pompon rouge. « Vous pouvez suivre une préparation militaire. Vous allez consacrer neuf week-ends à apprendre la vie militaire à Tours, sur la base du volontariat bien sûr et au cours de cette formation vous irez passer, en général pendant les vacances de février, cinq jours à Brest pour découvrir les différents métiers de la marines, voir les bateaux, naviguer… Au terme de cette préparation vous saurez à quoi vous en tenir quant à votre vocation et une préparation militaire est évidemment un atout dans votre dossier. »

Un dossier qu’il conseille de présenter « Après avoir passé le bac».

Pierre Belsoeur

www.onisep.fr choisir mes études