Sauvegarde des abeilles : Ruches sur le toit de la mairie de Bourges


Décimés par les pesticides agricoles notamment et  un environnement défavorable, la sauvegarde de ces insectes pollinisateurs est devenue une priorité nationale. Les abeilles disparaissent peu à peu, intoxiquées par les produits phytosanitaires. Constat qui inquiète un grand nombre d’apiculteurs, conscients de l’importance du rôle de ces insectes. Depuis une dizaine d’années, se mettent en place en milieu urbain des ruchers reconnus pour produire mieux et plus que dans certaines zones de campagne. Là où les scientifiques s’interrogent sur la responsabilité des produits chimiques utilisés dans l’agriculture intensive quant à la disparition des abeilles, les apiculteurs français  eux en sont persuadés. C’est donc aussi pour sensibiliser l’opinion publique que face à la sollicitation des professionnels, des mairies ou autres bâtiments publics ont installé des ruches qu’ils entretiennent. A Bourges depuis 2010, un rucher est installé sur la terrasse de la mairie sous l’œil vigilant de M. Serge Capet apiculteur, membre du Rucher Ecole de Bourges installé au Val d’Auron qui à en charge l’entretien et la récolte du miel. L’abeille est une sentinelle de l’environnement. Le pollen butiné dans les espaces verts et les jardins urbains produit un miel plus abondant et plus riche au goût dit-on que dans certaines zones rurales. On trouve en ville des ressources alimentaires plus abondantes et plus diversifiées que dans les zones où l’on cultive qu’une seule plante. Des floraisons étalées sur l’année et un micro climat favorisent la pollinisation. Pollen et nectar de fleurs sont les fondamentaux de l’alimentation des abeilles. Elles entretiennent la biodiversité et cette pollinisation est vitale pour la fécondation d’une majorité d’espèces de plantes à fleurs que l’on cultive pour leur graine, (colza, tournesol…), leur fruit (pomme, poire, melon…),leur racine ou leur bulbe (carotte, oignon, radis), leur feuillage (choux, salades). La ville sert donc de refuge à l’enrayement du déclin des abeilles. Certes, cela ne sauvera pas la biodiversité dans son ensemble mais « tout ce qui peut favoriser la prise de conscience est bienvenu… » Alors, comme dans tout domaine et c’est bien français, il y a ceux qui contestent. Pas anti mais relativisent l’action sur la biodiversité, la qualité du miel produit en ville, la situation favorable pour les abeilles en ville ce qui disent-ils « ne les sauvera pas » et bien entendu, l’éternelle question du profit . Toujours est-il que cette initiative berruyère conjointe entre apiculteur et ville est intéressante car elle prend en compte des paramètres pédagogiques, environnementaux et de sauvegarde d’une espèce tout à fait louables comme l’explique Anne Paepegaey chargée de mission environnement à la direction de l’écologie de la ville de Bourges : « l’installation de ces ruches à pour objectif de sensibiliser la population au respect de la nature, de ces insectes pollinisateurs que sont les abeilles, véritables sentinelles sensibles à la dégradation de l’environnement. C’est aussi pour ces abeilles, un lieu de choix pour polliniser les arbres fruitiers et plantes potagères dans les jardins berruyers… » Ce à quoi adhère Serge Capet : « l’abeille est un formidable indicateur de la santé et de l’équilibre de la biodiversité de la ville… Cette année, les conditions climatiques n’étaient pas très propices et la cuvée 2014 (50% en moins) ne sera pas si prolifique que celle de 2013 (105 kg de miel) ». Plus de 100 pollens ont été identifiés c’est dire si le choix des abeilles est immense. Une ruche produit 30 kg de miel et c’est environ 15 kg par « hausse » c’est à dire une plaque où l’on extrait le miel. Il existe de par le territoire des expériences pour préserver la santé des ruches et contre la mortalité des abeilles ; faciles, rapides et apparemment efficaces. Il s’agit des innovations d’electroculture en apiculture soit un fil de cuivre à l’entrée des ruches contre les parasites ou des aimants placés de part et d’autre de la ruche mais ceci  est une autre problématique. Savourons d’abord comme il se doit cette initiative de ruches en ville.ruches photos