Un soir à Vienne : Orchestre symphonique de Bourges


Bourges

Qui n’a pas, au moins une fois dans sa vie, été émerveillé par ce magnifique concert du Nouvel An donné à Vienne par le Wiener Philarmoniquer dans cette somptueuse salle dorée du Musikverein.

En ce premier vendredi de décembre, avec quelques semaines d’avance, Serge Conte, qui assure la direction artistique et musicale de l’orchestre symphonique de Bourges  et ses élèves, ont offert au  public venu nombreux, un concert de très bonne qualité. Retrouver l’esprit et l’élégance du concert traditionnel du Nouvel An à Vienne ; telles étaient leurs ambitions. Bien même que l’auditorium ne brille pas par ses lustres étincelants, que les tenues des spectateurs n’avaient rien de majestueux, toujours est-il que tous étaient conquis par cette remarquable prestation et il fallait être vrai mélomane et professionnel pour y trouver à redire et encore. Orchestre composé de très jeunes, jeunes ou moins jeunes musiciens, tous nous ont entraîné au rythme des valses de Vienne et lorsqu’on connaît la difficulté à exécuter les œuvres de Yohann Strauss père et fils, le résultat était remarquable. Belle soirée où d’entrée, nous était offert la valse des patineurs, œuvre emblématique d’un compositeur trop méconnu Emile Waldteufel. Puis, la famille Strauss faisait son entrée avec Yohann le fils et sa Valse de l’Empereur, une composition alerte qui reste comme beaucoup de ses valses, associée à la joie de vivre pour les Viennois. Suivait Yohann Strauss Père et sa célèbre Marche de Radetzky, jouée traditionnellement chaque année à l’occasion du concert du Nouvel An. On soufflait un peu avec une belle et gracieuse balade sur le fleuve bleu et l’œuvre du fils Strauss : Le Beau Danube Bleu. Cette œuvre remplaçait l’Ouverture de la Chauve Souris prévue au programme et annulée par manque de temps pour répéter ; ce qu’annonçait avec délicatesse Serge Conte. Qu’importe en fait, cette balade romantique sur les flots du Danube qui a tant fait rêver, faisait vite oublier La Chauve Souris. Le temps passait vite, trop vite et déjà, le concert s’achevait. Pourtant, le public allait avoir sa « petite cerise sur le gâteau » puisque Serge Conte et ses élèves reprenaient La Marche de Radetzky avec cette fois, la participation de tous en tapant dans les mains et personne ne se faisait prier. Les rêveurs pouvaient même se laisser aller, un instant seulement, dans l’une des meilleures salles du monde au niveau de l’acoustique et d’une beauté à rêver, c’est ce que nous avons fait… Bourges, un soir à Vienne ? Possible, grâce aux talents de tous ces musiciens et musiciennes  et à leur chef : Un vrai bonheur.

Jacques Feuillet