Après une première édition en 2019 au château de Chambord à la thématique effet papillon, la deuxième s’est ensuite brûlée les ailes et a été maintes fois repoussée avec l’arrivée d’une pandémie inopinée. Elle a enfin pu avoir lieu le 28 novembre dans la salle du Jeu de Paume à Blois, et l’attente en valait la chandelle.
Peut-être est-ce la conséquence positive du confinement mais toujours est-il que le TEDx de Blois, version 2021, fut d’une consistance intéressante. Peut-être aussi est-ce le choix de la salle du Jeu de Paume, totalement opportune pour l’accueil de ce genre d’évènements, qui aura joué. Peut-être encore est-ce la résultante de la thématique déployée, fortement dopante ! Les exposés réalisés autour de la dopamine ont réussi leur petit effet le 28 novembre. Sur scène, des speakers, experts dans leurs domaines, originaires de Paris, d’Orléans, de France et de Navarre, qui ont tour à tour fait rire ou s’émouvoir. Contrairement à la première édition TEDx – déclinaison française d’une manifestation d’expressions d’idées née au pays de l’oncle Sam – où il n’était pas d’emblée aisé de saisir la réelle finalité des récits déroulés, cette deuxième édition est apparue brillante du fait d’intervenants captivants ! « Vingt-trois mois de travail, cent partenaires ainsi qu’une vingtaine de bénévoles mobilisés, » a égrené Lenaïg de Freminville Duisit qui est à l’origine du lancement du TEDx Blois. «Les reports furent éprouvants mais aujourd’hui, c’est oublié ! Le but est d’offrir et de partager des idées d’importance, bénévolement, pour le bien commun.» Ainsi, sur scène, la psychologue et psychothérapeute Ariane Nguyen n’a pu laisser indifférent avec ses histoires de « vieux » pas du tout obsolescents et au contraire, très touchants, tandis que l’hypnothérapeute spécialisé dans la gestion des addictions numériques, Aurélien Guihéneuf, a donné une autre vision du smartphone à la fois utile et invasif. Aussi, Nicolas Breton, auteur et éditeur de guides de voyages engagés dans le tourisme durable, a ressuscité l’envie de « partir loin, juste à côté de chez soi », prouvant que d’inopinées contraintes peuvent parfois créer des opportunités vertueuses, pendant que le chercheur en neuropsychologie, Hervé Platel, a démontré que la musique est bonne, bonne, bonne pour le cerveau et les pathologies qui peuvent parfois l’affecter.
Orgasme collectif
N’oublions pas le savoureux César Dugast qui, d’un éco-geste individuel à une cause commune de sauvetage de la planète, a invité chacun d’entre nous, collectivement à « ouvrir les yeux très grands ». Julien Bédouret, data scientist et créateur d’Intellencia, a quant à lui désacralisé les idées reçues négatives sur l’intelligence artificielle en démontrant ses bienfaits quotidiens notamment pour épauler les décideurs et citoyens à consommer plus localement. Terminons avec l’excellente Léa Toussaint, créatrice de contenu sur les sexualités conscientes et positives (Instagram, « merci beau cul »; jeu de cartes « Discultons ») qui a possiblement défloré certaines chastes oreilles mais permis au public conquis de prendre son pied avec des narrations d’orgasme, de sexualité et plus largement, de développement et d’épanouissement personnel sans tabous. Un fil artistique aura tissé l’ensemble, animé par deux représentants de la radio Sweet FM : la fascinante compagnie parisienne IFunamboli mixant ballet classique et musique électronique dans un « plaisir à trois », puis l’étonnant tourangeau DJ et batteur Antoine Garrel, ou encore la voix puissante de la chanteuse, gagnante de The Voice All Stars, Anne Sila. En résumé, une parenthèse qui a tardé mais qui a su administrer à 1 100 spectateurs une jolie dose de vaccin anti-morosités !
É. Rencien