Lignières
L’Air du Temps (24, 25, 26 et 27 mai) ne s’arrête pas, Jean-Claude et Annie Marchet ne seront pas les patrons de l’édition 2018, mais resteront dans son environnement.
Ce qu’il y a d’agaçant avec Jean-Claude Marchet c’est que lorsqu’il termine la présentation d’une saison ou d’un festival, on n’est pas plus avancé. Il est tellement enthousiaste, il aime tellement ses chanteurs, qu’il donne envie de tout voir. Une aubaine pour les nouveaux venus auxquels il déroule le tapis rouge.
Même la très sage Annie est capable de vendre avec conviction Parité mon Q, une bande de malfaisants amateurs de chansons de corps de garde. Mais attention, avec l’élégance Radio France et une mise en scène de Charlotte Gaccio, la petite fille du professeur Choron. « Et puis, ajoute-t-elle, car le naturel reprend bien vite le dessus, c’est à 23 h 30 aux Bains Douches, à cette heure là les enfants sont couchés. » N’empêche, on s’encanaille à l’Air du Temps.
Ces garçons mal embouchés termineront une première journée de festival ouverte par O, pas celle de l’histoire, mais Olivier Marguerit, l’ancien guitariste de Barbara Carlotti qui réussit assez bien dans une pop scintillante mêlée de folk… et de sensualité ajoute le programme. On n’en sort pas.
Entre ces deux spectacles vous pourrez découvrir Klô Pelgal jeune artiste québecoise qu’il faut voir sur scène où son talent d’improvisation fait merveille.
Jeudi, Thomas Fersen
Entre les Frères Scopitone à la halle, trio improbable qui chante à la demande pour un public de quinze personnes dans leur caravane (rassurez-vous il y aura plusieurs fournées) Syrano qui est venu en résidence aux Bains Douches en octobre, Gabriel Saglio et ses vieilles Pies qui regarde le monde sans concession (il a d’ailleurs été interdit dans une mairie FN, plutôt une bonne référence) vous allez avoir un après-midi chargé. Mais ce sera sans compter la soirée au Manège.
On commence avec Tim Dup un jeune auteur qui va bien. Il fera d’ailleurs l’ouverture du concert de Renaud, au Printemps. Mais là, vous le verrez de près… et plus longtemps.
Il sera le chauffeur de salle de Thomas Fersen qui viendra présenter son dixième album. C’est son troisième passage à Lignières. La dernière fois c’était en piano voix. « Cette fois c’est très musical, savoure Jean-Claude Marchet. Un bon cru. Thomas est un fabuliste d’aujourd’hui et son album est plein d’animaux dans plein d’histoires bizarres servies avec malice et élégance. »
Vendredi, François Morel chante
Ce n’est ni l’acteur, ni le metteur en scène, ni le chroniqueur, mais le chanteur qui sera sur la scène du Manège vendredi soir. Ce n’est pas coup d’essai, ce touche à tout plutôt brillant en est à son troisième album. On y retrouve de la poésie, de l’humour, une touche de nostalgie, un poil d’insolence, de l’ironie aussi. Bref, du François Morel comme on l’aime. Attention il n’y aura pas de la place pour tout le monde !
Avant ce grand moment du festival vous pourrez suivre une promenade chantée à Montlouis avec Guillaume Farly, Syrano et Olivier Brunhes écouter Jules et le Vilain orchestra, un spectacle créé aux Bains Douches et qui a reçu en 2016 le prix révélation scène de l’académie Charles Cros. Il y a aussi Volo, trois guitaristes qui racontent nos années 2000, on en a rencontré certains au sein des célèbres Wrigles.
C’est Pomme qui ouvrira la route à François Morel. Une deuxième chance si vous avez raté cette chanteuse acidulée cet automne à l’Asphodèle, la salle du Poinçonnet.
S’il vous reste un peu d’oreille, passez par le café du commerce avant de vous coucher « Rien dans ton folk » vous bordera avec un répertoire qui va de Dylan à AC/DC.
Samedi, détournement de tubes
On commencera en douceur au jardin des Bains-Douches avec Facteurs Chevaux : guitares acoustiques, voix tendres, superbes harmonies vocales, une reconversion étonnante pour deux anciens artistes de la scène rock.
« Il était déjà là l’an dernier, comme interprète, mais son nouvel album est tellement génial qu’on ne pouvait pas faire autrement. « Cyril Mokaiesh retrouvera donc encore une fois Lignières… pour le meilleur évidemment.
Les banquettes arrières, ce sera la découverte de l’après-midi à la Halle. Trois filles aux voix étonnantes, au service d’un humour qui ne l’est pas moins. Elles jouent beaucoup de leur physique et de leurs voix.
Enfin au Manège, Guillaume Farley, fil rouge du festival présentera un concert sur mesure de chansons françaises intemporelles.
Le bouquet final sera tiré parLes Franglaises, champions toutes catégories de détournement de tubes anglo saxons. Une troupe de douze chanteurs et chanteuses récompensée par un Molière du meilleur spectacle musical. C’est drôle et d’une qualité vocale exceptionnelle.
Pierre Belsoeur
Pratique :
Pass Festival 120 € (144 € pour les non adhérents). vente en ligne
www.bainsdouches-lignieres.fr
réservations par téléphone au 02 48 60 19 11