Un accident de la route et Fernand Piaroux n’est plus

L’ancien avocat, tour à tour photographe et poète, venait d’éditer son dernier opus, «Parenthèse blaisoise». Il disparaît à l’âge de 75 ans …
Le dernier livre écrit, à quatre mains, par Fernand- Piaroux (textes et photos) et Marie-José Moulier-Kault (poèmes) réunit, sous le titre de «Parenthèse blaisoise, un jour, un lieu, une heure…», l’histoire de Klara et Jean, avec en fond d’écran, la gare de Blois, cadre de la rencontre fortuite, à près de quatre décennies d’intervalle, d’une femme et d’un homme. Chabada, bada… Ce livre, paru aux éditions Héron de Cheverny, sorti en tout début du mois de décembre dernier, démarrait fort bien, quand son auteur a été victime d’un tragique accident mortel de la route à «Clénord»-Mont-près-Chambord, le samedi 19 décembre suivant. Fernand Piaroux n’aura pas eu le temps de mesurer le succès qu’il aurait pu connaître, sans nul doute, vu l’excellent démarrage des ventes, à l’issue d’une carrière bien plus consacrée au métier d’avocat qu’à l’écriture… Certes, cet homme avait acquis, à près de 75 ans, une plénitude philosophique que sa retraite avait déclenchée, loin des prétoires et des dossiers, autour de cette passion folle qui le dévorait secrètement. Celle de coucher sur le papier d’autres mots et phrases que le langage codé qu’il employait dans ses plaidoiries plus axées sur les affaires de famille et de droit social que sur les grands crimes de sang ! Car, l’homme était sensible et secret sans trop exposer publiquement ses sentiments. Avec son complice, Jean-Pierre Terrien, il animait le journal local de «La Grenouille», paraissant sur Cheverny et la commune voisine/limitrophe de Cour-Cheverny, et avait commis deux ouvrages «Des grandes heures de Cheverny et Cour-Cheverny, en Loir-et-Cher», ainsi que «Nos petites histoires», en local. Fernand avait tâté, aussi et humblement, du journalisme, en collaborant à la revue mensuelle «Épicentre» et il s’était découvert une fringale photographique qui lui valut, via plusieurs expositions fort appréciées, de montrer son immense talent de retoucheur d’un primo-cliché pour le transformer en œuvre d’art, après des manipulations informatiques harmonieusement équilibrées flirtant avec de la magie, puissance XXIe siècle…
Un brin poète, Fernand fourmillait d’idées artistiques, ce qui ne l’empêchait pas de consacrer du temps aux autres, notamment, dans le domaine du handicap. Il fut, il y a plus de 40 ans, aux haras de Blois, l’un des précurseurs de l’approche fusionnelle cheval-jeune handicapé(e), avec dispense de cours d’équitation adaptés et contrôlés, techniques reprises depuis dans de nombreux centres équestres…, mais aussi dans d’autres sports comme le golf au Château de Cheverny dont Fernand en fut la cheville ouvrière, chargée plus particulièrement, de la partie juridique. Fermons donc la parenthèse. Au revoir Fernand… RIP.
Jules Zérizer