Un jour nous porterons aussi une étoile …


Une étoile de David pour montrer que l’on ne pourra pas aller au restaurant … Il est des symboles qui font naître de sacrés amalgames. Et pas seulement en bien. Une étoile de David comme un marqueur d’appartenance à une race, une caste à part. Une étoile de David en étendard, en signe de reconnaissance, comme pour se gaver d’un entre-soi puant, comme un crachat à la figure de générations qui ont connu cette même étoile, jaune cette fois.
Une étoile de David devenue tricolore sur sa propre page de réseaux tellement asociaux qu’ils en suintent leur abjection, pourris jusqu’à la moelle et infectés par le côté obscur de la Force. Une étoile de David marron à laquelle il ne manque simplement que l’odeur nauséabonde d’une déjection. On peut discuter de l’application du pass sanitaire. On peut trouver là une altération à nos libertés individuelles. On peut évidement être persuadé que l’obligation de vaccination est une atteinte à la démocratie. Quant à la comparer à une dictature sanitaire, à un holocauste sociétal, à une tyrannie de la santé publique, c’est fort. Très fort. Certes, le droit en offre la possibilité. C’est une part de liberté d’expression qui vaut ce qu’elle vaut. Qualifier la France de dictature, ça ferait se retourner dans leurs tombes les Erdogan, Poutine, Kim Jong-un s’ils étaient morts !
On peut aussi réfléchir ! Quand les hérauts auto-proclamés se nomment Mickaël Vendetta, celui de la nullité sous couvert de bogossitude, Jean-Marie Bigard, longtemps humoriste, beauf mais drôle, ou Francis Lalanne – le fameux concert extra-longue durée du Printemps de Bourges au siècle dernier restera dans les mémoires – celui des cuissardes de sept lieues et du catogan, démontrent qu’on peut être intelligent et atteindre malgré tout le niveau zéro de la réflexion. Surtout l’insignifiant Mickaël Vendetta …
Que l’on soit en faveur, ou en défaveur, de la vaccination contre la Covid-19, là n’est pas la question. On peut s’interroger sur la perception des valeurs – ces fameuses valeurs qui comprennent des expressions comme respect des autres, respect de soi-même, des attitudes comme une forme d’honneur, une certaine fierté d’être sans le paraître, et toutes ces sortes de choses- qui font réagir les anti-vaccins de la première heure. Des sceptiques comme la fosse du même nom, mais pas jusqu’au-boutisme. Faut pas déconner. La liberté des uns ne peut tout de même pas s’arrêter à la porte du troquet ou du galtos des autres. Une allocution de Not’Manu et 3 millions de réfractaires se précipitent pour avoir un rendez-vous. Faire la queue devant un vaccinodrome pour obtenir le sésame permettant d’aller boire un coup et manger une pizza, plutôt que d’avoir reçu le vaccin pour éviter la propagation du virus, voila qui indique bien le niveau d’implication des individus dans la société actuelle, le fameux vivre ensemble. Que dire de ces plus que boomers refusant les injections en raison du manque de recul. Sans vouloir copier la méthode employée face à l’âgisme dans Soleil Vert, le film de Richard Fleischer, ou encore l’empirique éradication de L’Âge de Cristal, de Michael Anderson, on le sait, son 90e anniversaire passé, il est plus raisonnable d’envisager la sortie que la prochaine rentrée scolaire. On peut d’ailleurs affirmer sans faillir que Joseph Meister, le premier vacciné contre la rage, est bel et bien mort. Il avait alors 64 ans… Il avait été mordu, et vacciné par Louis Pasteur, à 9 ans. Le calcul est simple, cela donne 55 ans de bonus pour l’Alsacien, avec un vaccin même pas testé dans notre empire de ce moment-là !
David n’est pas mon prénom. Je n’en prendrais pas ni son étoile ni son flambeau. Pourtant, il n‘est pas impossible qu’un jour, si les loups d’Albert Vidalie entrent de nouveau dans Paris, nous devrions, vous comme moi, porter une étoile…

Fabrice Simoes