Une rue de Blois au nom de François-Mortelette, ancien député


Il y avait comme un petit vent froid du Nord fin 2021 pour l’inauguration de la rue François-Mortelette, du nom de l’ancien député de Loir-et-Cher, élu le 21 juin 1981, le jour de la fête de la musique, version Jack Lang, qui n’existait pas encore (la fête; pas le ministre, futur maire de Blois!), comme pour accompagner cette nomination officielle à la mémoire de ce natif de Waziers (20 mars 1926).
Un autre Nordiste de lignée familiale, bien que né à Blois, Marc Gricourt, premier vice-président du Conseil régional et maire de Blois, se fit un plaisir de le rappeler en soulignant le parcours de ce fils de cantonnier qui, après une carrière et des mandats tant municipaux que syndicaux (il fut l’un des fondateurs de la CFTC) dans son département natal, arriva à Blois, à la Banque régionale de l’Ouest (CIC Ouest aujourd’hui) en tant que cadre. Le maire égrena sa carrière politique de conseiller général, puis de maire de Saint-Sulpice-de-Pommeray et, enfin, de député au service de ses semblables. «Cette rue est symbolique car il va y côtoyer celle qui porte le nom d’Yvette-Chassagne, première préfète de Loir-et-Cher et de France, dont il fut très proche et avec qui il lia des relations d’amitié et de complicité évidentes, pas loin des Restos du Cœur et sur la route de Saint-Sulpice, sa commune d’adoption dont il fut maire pendant plus d’un quart de siècle, le tout dans ce quartier du canton dit de la ZUP dont il fut conseiller général. Il assura aussi les fonctions de président de la LICRA Loir- (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) de Loir-et-Cher». Puis Michel et Jean-François Mortellete, ses fils, en présence de bon nombre de membres de leurs familles, saluèrent le rôle de député de leur père, notamment dans le cadre de la loi sur l’abolition de la peine de mort, «peine contraire à la fois à l’esprit du christianisme et à l’esprit de la révolution (Jaurès), et ce ne sont pas les sondages défavorables à nos convictions qui feront reculer les humanistes que nous sommes, héritiers des Camus, Hugo, Jaurès et tant d’autres». Et de se souvenir, aussi, que cet anciens membre de la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) et président de la CAF du Nord, avait coutume de dire : «Élevé dans les corons miniers, j’étais témoin de la solidarité ouvrière au sein de laquelle j’ai trouvé ma vocation. Au contact de ces femmes et de ces hommes, au dur labeur, à l’inquiétude des coups de grisou, j’ai appris que rien ne sert de «causer» si l’on n’agit pas, sans trahir ses croyances tout en sachant respecter l’ami(e) et ceux qui peuvent nous combattre».
Et où qu’il soit, François-Mortelette, qui était un homme de consensus et de partage, a dû apprécier, en souriant, en coin, comme il avait l’habitude de le faire, de constater qu’autour de SA plaque et de SA rue, se trouvaient, fraternellement, réunis un ministre, chargé des relations avec Le Parlement, Marc Fesneau, et deux conseillers départementaux Modem, Marie-Hélène Millet et Stéphane Baudu, mais aussi Yves Olivier, ancien conseiller municipal de Blois et responsable départemental du Mouvement républicain et citoyen ; Michel Fromet, ancien député et actuel conseiller départemental, plusieurs membres du PS 41 et de nombreux amis qui avaient connu et apprécié François dans ses activités politiques. Une question reste encore posée avec cette inauguration, comme à chaque fois : quels sont les coûts des précisons à apposer sur la plaque à la suite du nom, type dates de naissance et de mort, fonctions qui ouvrent cette nomination, car dans 60-70 ans qui saura qui était François-Mortelette ou X, Y ou Z? On devrait y penser pour chaque nouvelle décision municipale et, aussi, compléter les plaques déjà existantes en ville, car tout le monde ne se balade pas avec Google in the pocket…

Jules Zérizer