Une toile réalisée en public


En clôture de son exposition à l’office de tourisme, l’artiste peintre Catherine de Mareüil a réalisé un tableau en direct sur la place du marché le 5 février, sur son thème de prédilection, l’eau. Le temps d’un samedi matin, le marché de Salbris avait un petit air de la place du Tertre à Montmartre.
«Même si j’aime travailler seule dans mon atelier, j’ai besoin de partager ce que je fais, indique l’artiste installée à Nançay pour expliquer sa démarche. Ma relation à la peinture n‘est pas uniquement un besoin d’expression personnel, mais aussi guidée par le sentiment que mon travail a une fonction dans la société car je ne vis pas sur une île déserte. L’artiste a pour fonction de soulever des questions sur l’humanité et je trouve mon énergie par les autres car seul, on n’est rien. J’ai besoin de communiquer avec autrui et j’estime que mes toiles ne peuvent être abouties tant qu’il n’y a pas le regard d’autrui sur mon travail. J’ai déjà réalisé une toile sur la place de l’église de Nançay et je vais souvent peindre aux bords des étangs où je rencontre des promeneurs. J’ai envie de continuer cette action en public même si les tableaux réalisés sont des esquisses que je termine dans mon atelier. Faire de la sorte me permet d’aller vers les gens et de faire partager ma vie d’artiste. En France, il y a un problème avec les artistes car on a souvent des idées reçues sur nous.J’ai prévu d’aller à l’EHPAD
de Salbris et je m’interroge souvent pour savoir où je pourrai aller peindre pour aller à la rencontre des gens. »
Catherine de Mareüil, dont la mère Christiane est aussi artiste (peintures sur porcelaine), travaille actuellement sur la thématique de l’eau, réalisant des toiles de paysages marins ou d’étangs. « Un jour, je n’avais plus d’eau chez moi et réalisé l’enchaînement des conséquences de ce manque d’eau, se souvient-elle. J’ai donc pris conscience des grands défis qui nous attendaient en raison du manque d’eau lié au réchauffement climatique. Nous sommes faits de 80 % d’eau et l’eau est le premier élément avec lequel le bébé dans le ventre de sa mère est en contact. L’eau est véritablement un élément de la vie. Comme je communique à travers mon art, j’ai décidé de faire une série de tableaux sur le thème de l’eau. De plus, peindre l’eau apaise et c’est techniquement très intéressant car il y a des formes d’eau différentes avec des couleurs variées. Je me suis donc mise à peindre des étangs et des rivières de Sologne tout en réalisant de mémoire des paysages de mer et d’océan. »
Autre ambiance : jusqu’au 5 mars, la galerie Maurice-Genevoix de l’office de tourisme accueille l’exposition photos de Véronique Fleuriau et Cyrille Delorme, « Sologne, tant qu’il y aura des rêves », mettant en scène les grands animaux de Sologne et inspirée de leur dernier ouvrage.
F. M.