Vers une politique départementale, “autrement” ?

Qui dit nouveau monde, dit nouvelle politique ? Certain(e)s essaient en tout cas de poser des jalons différents. Au Conseil départemental, le groupe d’opposition « Loir-et-Cher Autrement » (PS et DVG) a souhaité communiquer sur la méthode de travail et les actions en découlant, dans un climat dépeint comme constructif.

Pour assister régulièrement aux sessions de l’assemblée départementale, il faut le concéder : l’ambiance semble au beau fixe, tout le monde n’est pas toujours d’accord sur tout mais l’expression, différente, est respectée; il n’y a pas de voix plus haute que l’autre, ni de rivalités exprimées verbalement.  « Avec les présidents Maurice Leroy (Udi) puis Nicolas Perruchot (les Républicains), nous avons passé un cap. La réflexion est partagée, s’attachant au fond des dossiers,» confirme la conseillère départementale Geneviève Baraban, présidente du groupe « Loir-et-Cher Autrement », entourée ce matin-là de quelques colistiers, Michel Fromet, Gilles Clément, Geneviève Repinçay et Michel Contour. «Nous sommes le seul département qui travaille ainsi, et nous souhaitons garder cet esprit durablement. Notre secret ? Des politiques de projets et de convictions. Pas de postures, pas de politique politicienne.» Les dossiers et projets, justement, les élus « autrement » nous les énumèrent : contrat financier Etat/département voté, journées et réunions publiques cantonales bienvenues, plateforme Job 41 en plein essor, première rencontre avec le député de la première circonscription, stratégie numérique en route, incertitudes quant à la fiscalité, au financement de la hausse du RSA ou encore à la proposition de conseillers territoriaux qui refait surface. Parmi ce flot de sujets, une poignée de mots sur le départ de Maurice Leroy qualifié d’ « orchestré » par le groupe. « La loi le permet mais on se serait bien passé de cela, » aura sobrement commenté Geneviève Baraban. « Nous sommes toutefois ravis d’accueillir les nouveaux, 2 Philippe (NDRL. Philippe Mercier, canton de Montoire en remplacement du député Maurice Leroy délaissant ses fonctions locales pour s’installer à Moscou, et Philippe Gouet, canton de Vendôme en remplacement du maire Pascal Brindeau devenu député). » Pour résumer, l’heure était au bilan, positif et non véhément, pour ces élus de gauche et donc tout va bien, même depuis un siège sis dans l’opposition. En sortant de cet échange, une interrogation : derrière ce tableau apaisé, les échéances électorales à venir motivent peut-être certain(e)s à placer des pions de discours, en amont, en douceur, sans en avoir l’air ? On parle beaucoup du vote municipal de 2020 mais rappelons au passage qu’en 2021, un scrutin départemental suivra, avant les présidentielles de 2022. Le groupe « Loir-et-Cher Autrement » évoque d’ailleurs 4 grands axes (innover, amplifier les atouts, simplifier le quotidien des habitants, investir pour l’avenir) du projet 2021… Vers un projet 2024, selon leurs propres termes.

É. Rencien