Vierzon : Plaidoyer pour l’alimentation en eau du Canal de Berry


Les 20e rencontres de l’ARECABE, “de biefs en écluses”, cette année, le premier weekend de ce mois de juin, ont permis de discuter alimentation en eau, au bord de l’eau.
André Barre, le passionné et passionnant président de l’ARECABE, association pour la réouverture du Canal de Berry fondée en 1996 par François Faucon, Nadine Godon et Patrick Lingué, présentait le colloque, insistant sur l’intérêt touristique, économique et patrimonial que constitue cet ouvrage remarquable, bâti historique, axe propice au tourisme fluvial. Pour résumer, le canal mérite d’être réhabilité, entretenu et valorisé. André Barre passait en revue les évolutions, l’état des lieux de la structure avec la modélisation hydrologique des débits entrant et sortant par biefs, les secteurs déficitaires (amont de la branche ouest, branche est et branche sud vallée de la Marmande), les secteurs non déficitaires ( long de la vallée du Cher et de l’Yèvre). Pour alimenter en eau le Canal de Berry, il convient de déterminer les besoins (en septembre et octobre 2018, le bief amont de l’écluse de Vierzon se traversait à gué, l’amont et l’aval de l’écluse de Givry était à sec), ainsi que les travaux à entreprendre.

Vers un guichet unique ?
Parmi les autres moyens à mettre en oeuvre, il faut créer un nouveau plan d’eau en remplacement des étangs réservoirs, devenus aujourd’hui base de loisirs (exemple de l’étang de Goule qui alimentait le canal à Lienesse), de plus redonner nouvelle vie à cette ancienne voie d’eau avec le développement du tourisme de plaisance fluvial à travers le Cher, depuis l’Allier jusqu’au Loir-et-Cher. C’est le projet du Canal à Vélo, souhaité par le syndicat du Canal de Berry, chiffré à 25 M€ mais à ce jour, investissement jamais réalisé à ce niveau qui concerne la mise en place d’un parcours véloroute aux retombées touristiques et économiques importantes le long du Canal de Berry (190 km de linéaire). Les acteurs concernés reconnaissent qu’il s’agit d’un “enjeu qui dépasse le seul département du Cher et qui mérite une concertation plus efficace pour une meilleure gestion.” François Dumon, président de la Communauté de communes Vierzon Sologne Berry (CDC) confirme. “Aujourd’hui, l’impact touristique du Canal de Berry est reconnu grâce notamment aux actions de l’ARECABE mais se pose le problème de l’alimentation en eau. Si nous voulons être efficaces et faire du bon travail, il nous faut un seul décideur. C’est d’ailleurs ce que nous allons débattre dans notre prochaine réunion en sous-préfecture avec État, Syndicat et CDC. On sait ce qu’il faut faire en termes de travaux, mais comment les financer ? S’unir est la meilleure solution pour aller chercher des financements”. Même réflexion de la part de Rached Aït Slimane, vice-président de la CDC en charge du tourisme : “ On ne se parle pas…il faut absolument mieux s’organiser. Nous allons mettre en place une structure soit interne avec la ville de Vierzon, soit avec une entreprise pour l’entretien et le faucardage des berges sur notre linéaire. Il nous faut être plus réactifs et s’adapter aux demandes; donc plus de souplesse dans les décisions…”. Franck Michou, maire adjoint de la ville de Vierzon, reconnaissait à son tour “ l’opportunité de se servir de cet élément patrimonial et touristique qu’est le Canal de Berry” mais pointait les complications qui existent comme “les finances des collectivités locales sérieusement amputées ces dernières années et la problématique de l’eau bien que Vierzon ait une réserve naturelle convenable”.
J.F.