La ville de Blois effectue un premier pas vers son identité culinaire


Un concours de casseroles était organisé samedi 11 mars. Deux épreuves, l’une salée et l’autre sucrée, ont permis de faire émerger deux recettes qui figureront peut-être bientôt sur les cartes des restaurants.

« Quel plat pour Blois ? » La question a été posée dès juin 2016 et la réponse a été obtenue en mars 2017. Les mauvaises langues se délieront en ne trouvant aucun intérêt à une telle quête face à des enseignes de restauration rapide qui ont poussé comme des champignons en périphérie blésoise. D’aucuns argumenteront sur le fait qu’il faut vivre avec son époque et que l’un n’empêche pas l’autre. Ce qui est sûr, c’est que ce n’est pas parce que deux plats ont été hissés sous le feu des projecteurs lors d’une compétition populaire organisée samedi 11 mars dans les murs du lycée hôtelier et du CFA de la Chambre de métiers de Blois que c’est gagné. Le travail commence maintenant en fait… La poularde safranée de Catherine Lloret et le verger fruit-chocolat d’Olivier Dupont trouveront-ils un jour leur place au menu des établissements de Blois et de son agglomération ? On constate la difficulté parfois pour le grand public d’établir la corrélation entre un mets donné et un territoire précis. L’exemple de la tarte Tatin à Lamotte-Beuvron le prouve ; des palais ignorent encore que le bien connu dessert est né dans un fourneau solognot. Quoiqu’il en soit, les chefs de talent présents dans le jury samedi 11 mars, comme les deux fameux Christophe (Hay à Montlivault et Cosme à Blois), entre autres personnalités, devraient faire en sorte que la mayonnaise prenne et que le soufflé ne retombe pas.

Des actions de promotion vont suivre

En patientant, il convient de féliciter les 20 participants à ce challenge version sucré-salé. Sans oublier le duo gagnant qui a laissé s’exprimer toute sa créativité dans l’assiette. Dans les cuisines du lycée hôtelier le 11 mars, rue Albert 1er, Catherine Lloret, une habitante de Sassay de 57 ans, accompagnée de son mari, nous l’avait confié. « Évidemment que je participe pour gagner ! Oui ! J’aime cuisiner. Mes amis reviennent, alors c’est que ce ne doit pas être si mauvais! » Sa poularde cuite à basse température, agrémentée d’épices, de gelée de coings carthamée et de légumes de saison rissolés, estampillée « 1550 » pour rappeler la première ordonnance royale signée à Blois pour réglementer le commerce du safran aura séduit, et pas que ses proches connaissances cette fois. Quant à la note de douceur, celle du Villabaronnais Olivier Dupont a su mêler tradition et modernité, pommes de Mont-Près-Chambord et chocolat noir extra de chez Poulain. Il ne reste plus qu’à déguster… Les deux recettes devraient être mises en avant les 22, 23 et 24 septembre lors de la Fête de la gastronomie tandis que les restaurateurs et les pâtissiers du coin sont d’ores et déjà encouragés à réinterpréter ces saveurs à leur façon afin de les révéler au plus grand nombre. L’Office de tourisme Blois-Chambord s’invite en sus dans l’équation de marketing territorial en s’engageant à convier volaille épicée et gâteau gourmand lors de repas découvertes à l’occasion par exemple d’évènements blésois tels que les Rendez-Vous de l’Histoire en octobre. Le pain est sur la planche et la brioche dans le four…

É. Rencien