Viticulture : Un bon millésime


DANS LES VIGNES Le Millésime 2018 s’annonce pour l’instant excellent dans notre région. A défaut d’une récolte abondante, la qualité devrait être au rendez-vous, les vignerons de Sologne ont plutôt le sourire.
Gérard Bardon

Une douzaine de vendangeurs s’activent dans les vignes de Chambord.

Les vendanges se font dans de bonnes conditions, débutées pour certaines dès la fin du mois d’août. La majorité de la récolte ayant débuté entre le 3 et 9 septembre dans les vignes du Val de Loire. Un printemps propice, un ensoleillement remarquable cet été, le vignoble ligérien a en effet bénéficié d’un début de printemps très favorable et la floraison de la vigne a été remarquablement précoce. La vigne a aussi été épargnée par la grêle et le gel cette année. Même si le mois de juin pluvieux, comme partout ailleurs en France, a conduit à des attaques de mildiou, dans l’ensemble, la maladie a été maîtrisée sauf chez certains viticulteurs bio où les traitements alternatifs ont semblé peu efficace. La chaleur estivale a été historique, le mois de juillet est monté 3,5°C au-dessus de la moyenne des trente dernières années. Cependant, la vigne n’a pas vraiment souffert de la sécheresse même si un peu plus d’eau aurait permis d’avoir une récolte plus conséquente.

Le vin des 500 ans de Chambord
Chambord fait ses premières vendanges, qui seront aussi celles de ses 500 ans. A un peu plus d’un kilomètre du château, au lieu-dit
« l’Ormetrou », 12 hectares de vignes biologiques ont été progressivement plantés depuis juin 2015. La culture a été confié a Henry Marionnet, spécialiste des cépages anciens et du vin naturel, implanté en Sologne viticole, à Soings-en-Sologne, depuis plusieurs générations.
A la mort de François Ier en 1547, on sait que les métairies de Chambord possédaient toutes leur clos. Entre 1518 et 1519, François Ier avait fait venir en Val de Loire, depuis Beaune en Bourgogne, 80 000 pieds d’un cépage qui prit ensuite le nom de Romorantin et qui subsiste uniquement en appellation Cour-Cheverny.
Il est attesté qu’au XVIIIe siècle, le château possédait une vigne d’au moins six hectares, qui devait s’étendre jusqu’à 36 hectares mais qui disparut le siècle suivant à cause du phylloxera, comme ce fut le cas pour de très grandes autres surfaces de vignes en France.
En 2015, dans sa mission de conservatoire du patrimoine et dans un esprit d’éco-responsabilité, le Domaine national de Chambord a pris la décision de replanter des cépages anciens. Parmi ces cépages oubliés figurent quatre hectares de Romorantin issus de plants pré-phylloxériques, de l’Arbois ou menu Pinot, ainsi que du Pinot noir et du Gamay pour faire du Cheverny en assemblage, et enfin du Sauvignon.
Les vendanges ont débuté le lundi 10 septembre. Les premières bouteilles seront mises en vente au printemps 2019 et formeront donc la cuvée des 500 ans de Chambord. Les vignes de Chambord font partie d’un circuit de promenade librement accessible depuis juin 2017 (www.chambord.org).


ZOOM ▶ Les foires au vin

C’est devenu une habitude, la majorité des achats en vin se fait lors des foires au vin proposées en septembre, octobre. Chaque grande enseigne propose une sélection de vins toujours plus élargie. Pour le consommateur les tentations sont grandes, et il va lui falloir garder la tête froide afin de faire sa sélection. Soyez prudents et agitez les chausse-trappes lors des foires aux vins. Ce n’est pas simple car la Grande Distribution sait communiquer et diriger le choix du consommateur. Soyez très vigilants, et surtout, préparez bien vos Foires aux Vins.
Attention, les mentions «Coup de coeur des sommeliers» ou de l’enseigne, «sélection des oenologues» comme les médailles sont rarement des garanties. Elles servent souvent les intérêts de l’enseigne et son besoin d’écouler du stock. Méfiez-vous également des trop petits prix. Par contre, servez-vous des guides du vin, tels Hachette, ou des revues tels la Revue du Vin de France et d’autres revues spécialisées.