Ziako, une longue marche vers la lumière


Ziako, son chapeau, sa guitare et son sourire.

Quinze ans après ses premiers concerts l’Issoldunois Ziako sort enfin son premier vrai disque distribué par Universal. Belle leçon de patience, d’abnégation et… de talent.
Il pourrait être amer, revanchard face à tout ce temps perdu en galères. Il est simplement heureux. Ziako, de son vrai nom Johann Brard est un gentil, qui, la quarantaine passée s’émerveille de ce qui lui arrive. La chanson, c’est sa passion depuis sa première guitare, reçu à l’âge de douze ans. « Mon grand-père était batteur de bal, l’atavisme a sauté une génération. »
Ses premiers émois face au public, ce n’est pas sur scène qu’il les a ressentis, mais sur un ring. Son père était prévôt de la salle de boxe d’Issoudun, puis de Déols et Johann a enfilé les gants pour faire un parcours qui a conduit le vice-champion de France scolaire jusqu’aux jeux de l’avenir à Wasquehal. « Grand souvenir. A travers le sport j’ai découvert des thèmes que reprennent mes chansons : les valeurs, le voyage, les rencontres. »
La chanson il l’a d’abord connue au sein de Zodiane, un groupe de copains avec lesquels il a réussi à faire quelques scènes sympas « On s’est retrouvé par exemple devant 3 000 personnes, tête d’affiche du festival de Mutzig, les gens reprenaient les refrains de nos chansons. Le pied. »
Mais ce n’est pas avec la chanson que l’on fait bouillir la marmite. Et Johann, marié et père de quatre enfants, a passé vingt ans dans une usine sidérurgique. Et c’est une maladie professionnelle qui l’a écarté de l’usine. « J’étais exposé à l’acétone et j’ai été reconnu inapte par la médecine du travail. Mais dans les textes il fallait dix ans d’exposition pour avoir droit à une pension. » Alors pour Johann, ce fut la case chômage en 2015. Entre temps il avait quitté Zodiane et se produisait seul depuis 2008 sous le nom de Ziako. Ce coup du sort allait être l’opportunité de se lancer à corps perdu dans la musique.

Des rencontres fructueuses
Ziako avait un répertoire. « Je fais mes musiques et c’est un parolier normand Christophe Renault qui signe la plupart de mes textes. On se parle au téléphone depuis huit ou dix ans, mais on ne s’est jamais rencontré. La difficulté c’est évidemment de trouver des concerts. On envoie deux cents mails et on reçoit deux réponses. » Et pourtant Ziako est artiste région Centre depuis 2010, accompagné par Les Bains Douches où il a fait par exemple la première partie de Romain Didier. « Une belle rencontre comme en offre la musique, j’ai aussi croisé Didier Lockwood et Alain Leprest, un chanteur exceptionnel, quand il te dit la pluie tombe, tu la vois tomber. »
C’est une autre rencontre, lors du concert de soutien au journal « L’Echo la Marseillaise » qui va être l’accélérateur du projet de disque qui vient de sortir. Ziako comptait deux singles auto produits en 2012 et 2014, enregistrés à la Boîte à Musique d’Issoudun, il était passé en première partie des Zouffris Maracas l’été dernier au festival Darc mais il lui fallait une structure pour vraiment décoller. « Ce soir-là, j’ai retrouvé Christian de Tarlé, le producteur Castelroussin à la tête d‘ EPM (N.D.L.R. : auquel le Petit Berrichon avait consacré un article voici tout juste une an) et il m’a proposé de faire un bout de chemin ensemble. » C’est EPM qui a produit les dix titres enregistrés encore une fois à La Boîte à Disques et mixés par Serge Babkine « Né en voyage » qui sera distribué nationalement par Universal. Ziako a également un manager, celui des Zouffris Maracas, rencontré à Darc. « Cela me permettra de trouver un tourneur pour 2019. »
En attendant Ziako attaque la promotion de son disque, avec une émission sur France 3, une autre à Clermont Ferrand et des dates à La Rochelle, Tours, un passage au festival country d’Issoudun (23-25 mars), au Printemps de Bourges sur la scène du Département du Cher le 26 avril, sur la place Monestier le 21 juin pour la Fête de la Musique et puis le 1er juillet à Descartes, dans la ferme des Bodin’s.
Et le disque au fait ? Un dix titres alternant chansons rythmées, une belle ballade « Comme Corto » meilleur titre du disque à notre avis, un slam également « La bilan » et puis l’endiablé « Mamy Gisèle » plébiscité dans les maison de retraites ou Ziako anime des après-midis avec sa gentillesse naturelle.
Pierre Belsoeur

Pratique : Ziako « Né en voyage » www.epmmusique.fr
vente en ligne 13€