À Romorantin, un tien vaut mieux que deux, tu l’auras ?


Si communément, il est affirmé que les femmes affectionnent tout ce qui brille, la gent masculine semble fortement apprécier tout ce qui est pouvoir. La guerre du bouton hôtel de ville est ainsi déclarée dans la capitale de la Sologne.

« L’un est sûr, l’autre ne l’est pas, » dixit la fable du petit poisson et du pêcheur, de Jean de La Fontaine. Comprenez que l’acquis est tangible, la promesse illusoire. Le recours, ici en l’espèce, s’avère en passe d’être effectif. Mais si, cette épée de Damoclès inopinément sortie de son fourreau et signée Louis de Redon (Modem) ciblant expressément Raphaël Hougnon (LR) et surtout, qui pourrait, si elle aboutissait, se terminer par une élection municipale tout bonnement annulée et par conséquent, à réorganiser. Vous saisissez ? Certains pensaient être définitivement tranquilles, mais quand il n’y en a plus, il y en a tout compte fait encore ! Pour se remémorer le contexte, nous sommes le dimanche 28 juin 2020, quatre listes demeurent en lice face aux urnes. Après un premier tour de scrutin le 15 mars, suivi d’un confinement dans la foulée de mars puis d’un déconfinement en mai, l’épilogue électoral survient avec trois mois de retard, mais clôt enfin les interminables supputations. Le maire sortant ex-PS, sans étiquette (SE), Jeanny Lorgeoux, se voit conforté dans son fauteuil d’édile pour un septième mandat. Félicitations par poignées, chamailleries épuisées, alors au travail. Oui, mais voilà, c’était sans compter, peu après, sur la vindicte nichée poétiquement dans la manche des concurrents, rats des villes ou des champs, visant cet élu assis de nouveau, indirectement. Assurément, «quelqu’un troubla la fête pendant qu’ils étaient en train… ». Et il est avéré que ce « quelqu’un » s’affiche tel un mauvais perdant : Louis de Redon, précisément, habillé pour toutes les saisons de cet épithète, parmi d’autres sobriquets, attribués par ses adversaires et « haters ».

Sur le banc des accusés, CQFD ?

La raison de ce brin de vent ravivant les braises ? Un recours, donc, est prêt à être dégainé par le candidat de Redon, flagellant le postulant Hougnon qui a délaissé son siège de maire de la bourgade d’à côté, Villeherviers, pour briguer la cité de Romorantin. Ainsi, le premier incrimine formellement le second pour ne pas avoir respecté les critères d’éligibilité à la municipalité solognote visée, lui reprochant particulièrement de résider à Villeherviers, et non réellement à Romorantin. Succinctement, selon le Code électoral, pour être candidat dans une commune, il faut justifier d’un « lien », c’est-à-dire être électeur ou contribuable dans cette même commune, notamment.  Et inutile d’enquêter : aussi, il est avéré que la presse, souvent accusée mais qui n’exerce somme toute que son métier, peut attester qu’elle fut conviée, elle-même, dans le cadre de portraits des castés confirmés pour les municipales 2020, à poser son carnet d’interview politisée, l’an passé à Villeherviers. Soit l’adresse de domiciliation mise sur le banc des accusés par ledit recours précité. «La Paix est fort bonne de soi : j’en conviens ; mais de quoi sert-elle avec des ennemis sans foi ?»  Pendant que la brebis demeure chroniquement traquée par le loup, chez La Fontaine et même au-delà, en revenant à nos moutons d’actualité, c’est bien le tribunal administratif, le cas échéant, qui statuera et apposera le dernier mot de toutes les façons sur cette histoire d’égos quelquefois mal élevés.

Émilie Rencien