Blois : Gildas Vieira, Don Quichotte de tous les scrutins


Il paraît qu’il faut battre le fer tant qu’il est chaud. Alors, après un essai présidentiel, le conseiller municipal d’opposition se soumettra à l’avis des urnes législatives. Il entraîne dans son sillon des duos, dont un composé d’un adjoint au maire de Selles-sur-Cher.
« Proposer une alternative aux partis traditionnels.” Au regard du ratatinement de ces derniers, le quadra Gildas Vieira ne se trompe pas trop en affichant cette ligne directrice. En même temps, son credo citoyen et humaniste n’a pas attendu cette déconfiture, si on se remémore la création de son mouvement citoyen “La France autrement”(LaFRA), agrémenté de multiples candidatures spontanées à moult scrutins (en 2017, sénatoriales; en 2019, municipales à Blois, puis en 2021, départementales et régionales, avant une tentative de présidentielle 2022). Pour le moment, aucune médaille électorale. Gildas Vieira, en début d’année, nuançait. “Je ne perds jamais, je me bats pour les générations à venir et ça, ce n’est jamais vain. » Peut-être que les législatives des 12 et 19 juin seront enfin fructueuses ? Il y croit une nouvelle fois et s’il se présente comme titulaire sur la première circonscription de Loir-et-Cher (Blois, Vineuil, Contres, Montrichard) aux côtés de la suppléante Colette Pinson-Chapelle, une enseignante retraitée de 71 ans, son élan aura motivé deux autres binômes, complets ou presque (la liste des suppléants n’est en effet pas encore bouclée) dans l’aventure de la députation : à savoir pour la deuxième circonscription (Bracieux, Lamotte-Beuvron, Mennetou-sur Cher, Neung-sur-Beuvron, Romorantin-Lanthenay, Saint-Aignan, Salbris, Selles-sur-Cher) Patrick Pinson, 69 ans, ancien chargé d’affaires, et Bruno Bernard (maire adjoint à Selles-sur-Cher); pour la troisième (Vendôme, Droué,Herbault, Marchenoir, Mer, Mondoubleau, Montoire-sur-le-Loir, Morée, Ouzouer-le-Marché, Saint-Amand-Longpré, Savigny-sur-Braye, Selommes), l’également retraitée Dabhia Kermad, 72 ans. Sur le papier, parmi leurs axes programmatiques, écologie non punitive et circuits courts, lutte contre les discriminations et la désertification médicale, pouvoir d’achat et aux citoyens, retraites à 60 ans.

Haro sur les moutons
Gildas Vieira, par ailleurs dans la vie directeur général de la Fédération Régionale des Acteurs en Promotion de la Santé (FRAPS, Orléans), annonce d’autres postulants présentés dans l’Hexagone : Esther Mvondo (Bordeaux), Mabadi Madali (Marseille) et Jeanne Montagnon (Paris-Montreuil). Ah bon ? Il justifie cette déclinaison hors Loir-et-Cher pour LaFRA du fait d’une “architecture nationale de partenariats avec le soutien de Cap 21 de Corinne Lepage, Pais Nostre de Grégory Sanchez, Démocratie ÉcoLogique de Jérémy Clément, Le Mouvement des Progressistes / François Béchieau, Jean-Marc Governatori avec Écologie au Centre, Alexis Boudaud de l’Écologie Autrement, etc.” Habitué aux critiques, M. Vieira vante les mérites de ces compagnons seniors, “dotés d’une expérience de vie contrairement à des jeunes de 20 ou 30 ans.” Quant à la sempiternelle interrogation sur le financement de ses campagnes successives, il rétorque. “Je gagne bien ma vie. J’ai contracté un prêt aussi et j’ai reçu des dons. Des participations à chaque élection ont été demandées. Et plutôt que de voyager, j’utilise mon argent pour faire avancer mes idées ! Je ne veux pas voir des moutons pendant encore cinq ans. Notre but est de gagner, notre ambition de faire entrer une vraie démocratie participative à l’Assemblée Nationale.”
Émilie Rencien


DES IDÉES EN COMMUN….
François Chéreau, à l’instar de Gildas Vieira, pense qu’il faut une
parade aux partis traditionnels. Mais lui représente localement
“En Commun!”. Qu’est-ce ? Les férus de politique savent, les
citoyens sans doute moins. Il détaille. « Il s’agit du parti de (la
ministre) Barbara Pompili, au sein de la majorité présidentielle. Il
rassemble des écologistes de longue date, sociaux et solidaires,
capables d’apporter des solutions réalistes. La gueule de bois
est de mise pour les partis extrémistes RN, LFI et affiliés. Tous
et toutes souhaitent un 3ème tour « revanchard » aux législatives
2022 alors que nous devrions tenter de nous rassembler pour
résoudre les fractures profondes qui divisent les français et les
françaises. En Commun! va indéniablement jouer un rôle impor-
tant dans les prochaines législatives. Nous sommes prêts dans
le Loir-et-Cher mais aussi dans la région Centre-Val de Loire pour
relever ce défi vital. »


CANDIDATS PLUS EXTRÊMES
Le 7 mai, le Rassemblement National 41 a dévoilé ses cartes pour
juin. Le 24 avril, le conseiller municipal d’opposition de Blois,
conseiller régional et référent départemental RN, Michel Chas –
sier, avait informé que son parti présenterait “2 femmes, l’une sur
Romorantin, l’autre sur Vendôme”. Les lignes ont bougé depuis :
il y aura Roger Chudeau (ex-Filloniste, ex-LR) à Romorantin (cir-
conscription 1), Michel Chassier à Blois (circo. 2) et Marine Bardet à
Vendôme (circo. 3). Alors qu’il faut s’attendre à Blois à un second
tour retour entre Michel Chassier et Marc Fesneau (Modem-Re –
naissance), les regards se tournent beaucoup sur la Sologne où
le conseiller départemental et député sortant non inscrit (ex-LR,
parti pour la “Reconquête” d’Éric Zemmour, co-directeur de cam-
pagne législative), Guillaume Peltier n’a toujours pas prononcé
mot. Ira ? Ne rempilera pas ? Sur Europe 1 et CNews le 1er mai,
il précisait sur la question d’une éventuelle candidature de M.
Zemmour, que “les généraux montreront bien entendu l’exemple.
Que ce soit Éric Zemmour, moi-même, Marion Maréchal, Nicolas
Bay ». Ses posts récents sur les réseaux sociaux avec un hastag
#Sologne et #lavenir donnent peut-être déjà un indice. L’élu a en
sus participé aux commémorations du 8 Mai 1945 à Neung-sur-
Beuvron. Ce qui n’est sans doute guère innocent. À suivre.
É.R.