Blois : Les Amis de l’Hôtel-Dieu et leur nouvelle prise de courant alternatif…

Après sa création et première assemblée générale, l’association redonne de la voix au chapitre en proposant d’autres solutions concernant l’Hôtel-Dieu, quai Abbé-Grégoire. Le site, ex-abbaye Saint-Laumer, non sans polémiques particulièrement pendant la campagne des élections municipales en 2020 (*), a bien été vendu par la mairie au groupe « Histoire et Patrimoine », mais ses « amis » persistent et signent, plus que jamais en croisade.
Si vous pensiez, après avoir suivi les péripéties que l’histoire ici était finie, que nenni. À Blois, les Amis de l’Hôtel-Dieu continuent de faire entendre leurs doléances sur le sujet. Ils auraient bien aimé bloquer la vente mais ce n’est pas ce qui est arrivé. Leur combat perdure néanmoins pour ce bâtiment. Pourquoi ? Selon eux, dans un but de « le conserver tout en le valorisant. » Or, en face, la mairie et municipalité Gricourt affichent le même diapason : « sauver l’Hôtel-Dieu des fausses rumeurs, »peut-on lire sur le site Web de la ville. « L’Hôtel-Dieu étant classé Monument historique (MH), il sera évidemment préservé. Le but étant même de le mettre davantage en valeur. » Et pourtant, derrière les mots de prime abord paraissant en concorde, ça coince encore et l’harmonie est visiblement loin. «Notre dossier de projets a été envoyé au maire en recommandé. Ces propositions interviennent en fonction des objectifs de l’association : protection – valorisation – conservation de l’accès public des lieux, » explique Xavier Anquetin, secrétaire et membre des « Amis », en déplorant. « Quelques informations ont été transmises en visioconférence par « Histoire et Patrimoine » et une réunion est prévue mais non encore programmée avec les responsables du projet de la société reposant essentiellement sur la création d’une centaine de logements et des places de stationnement correspondantes. Or, l’Hôtel-Dieu est une vraie opportunité pour Blois, le département et la région ! Nous nous dirigeons vers une occasion ratée.» L’autre « Ami » Michel Géant, coprésident avec Aymeric Gaubert, ajoute, suite à la visio-conférence précitée, mise en place à la demande du groupe  » Histoire et Patrimoine ». “Nous avons appris que durant l’année 2020 et jusqu’au mois de février 2021, trois réunions de travail avaient eu lieu regroupant l’architecte de l’opération, le groupe de promotion, l’atelier d’urbanisme de la ville, la Direction régionale des affaire culturelles (DRAC) et l’Architecte des Bâtiments de France… Contrairement aux promesses du maire Marc Gricourt, notre association n’a pas été conviée à ces réunions ! Le projet, dans sa description précise, prévoie 97 logements (du studio au 5 pièces), une surface commerciale et deux salles réservées aux activités artistiques. L’ensemble complété par un parking de surface de 100 places exclusivement réservé aux occupants du site et clos. Manifestement un certain nombre d’ouvertures dans les toitures seront modifiées, châssis de toit entre autres. Nos remarques sur le parking en surface a manifestement embarrassé le promoteur qui n’a pu que nous opposer des arguments sans grande valeur : Notamment que la DRAC était opposée à un parking souterrain… et selon ce dernier dans l’avenir (un siècle!), le parking souterrain serait sans intérêt puisque les voitures disparaîtraient du paysage! Nous avons demandé l’organisation d’une vraie réunion de travail à Blois, avec des documents lisibles. C’est à notre association de proposer des dates et nos interlocuteurs y sont favorables.”

Quatre souhaits alternatifs sur le papier
Des croisés pugnaces, nous l’écrivions… Xavier Anquetin poursuit par conséquent le raisonnement des « Amis » en détaillant leurs propositions sur la tablée. « Les « aménagements » du promoteur immobilier entraîneront une dégradation irrémédiable des espaces intérieurs et des abords. Les intérieurs seront défigurés, par le cloisonnement du cloître et par la création des cuisines et sanitaires, alors qu’ils ont été préservés et remarquablement restaurés par la Direction Départementale des Territoires, occupante des lieux depuis 1980. Les abords seront nécessairement transformés en parkings pour offrir les places nécessaires aux résidents. À la place, nous proposons d’y créer un jardin, soit un poumon vert au cœur de la ville. Puis des salles d’exposition : par exemple, le travail de l’Association des Voûtes du Puits-Châtel est remarquable mais elle ne dispose que d’un local ne dépassant pas 100 m2 nécessairement réservé à des œuvres de petites dimensions; une galerie à l’Hôtel-Dieu apporterait donc un complément appréciable pour des expositions locales et régionales. Nous proposons aussi un centre d’interprétation, sur les rêves de la Renaissance et une présentation globale des Châteaux de la Loire, qui offrira aux visiteurs des informations pour une meilleure compréhension des édifices dans le but d’enrichir la visite de ceux-ci, dans une approche à la fois pédagogique et ludique. Enfin, pourquoi pas un pôle universitaire et multimédia, pour un accroissement de la dimension universitaire de Blois; des contacts ont été pris avec le centre d’études supérieures de la Renaissance de Tours et l’IUT de Blois, section des Métiers du Multimédia et de l’Internet. En résumé, ce monument constitue un atout essentiel pour le rayonnement de la ville, par un investissement permettant plusieurs installations susceptibles d’attirer un public important. Un pôle touristique supplémentaire permettra d’allonger ce temps à une journée ou plus et entraînera évidemment des retombées économiques, principalement pour la restauration et l’hôtellerie.» Les deux doigts dans la prise d’idées, à contre-courant, les « Amis » de l’Hôtel-Dieu tentent donc une nouvelle fois l’alternative. Et la lumière jaillira ? Pour rappel, de surcroît, le 30 septembre 2019, en conseil municipal, l’édile de Blois, Marc Gricourt, avait assuré. « Nous pourrions tous adhérer à cette nouvelle association des « Amis » de l’Hôtel-Dieu ! Nous sommes tous attentifs à notre patrimoine, c’est notre priorité. » …
Émilie Rencien
(*) Association des Amis de L’Hôtel-Dieu, 9, rue du 18 Juin 1940. Au passage, Malik Benakcha (LR), actuellement conseiller municipal d’opposition, fait partie des membres discrets; leur lutte demeure toutefois apolitique. Pour plus d’informations : anquetin.xavier@wanadoo.fr

 

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Carré St-Vincent aussi : une pétition en ligne
Le groupe politique d’Étienne Panchout (Modem) de son côté a sollicité les avis sur mesopinions.com, concernant un autre dossier parfois décrié, le fameux carré Saint-Vincent. Ce dernier, tout comme la vente de l’Hôtel-Dieu, continue de faire couler de l’encre. « Les arguments, notamment avec la crise que nous sommes en train de vivre, sont nombreux pour la mise en place d’un « stop and go » sur ce projet. Afin d’essayer de faire bouger les lignes, nous avons mis en place une pétition en ligne, confirme Étienne Panchout, conseiller municipal de Blois et conseiller communautaire d’Agglopolys. Lorsque nous proposons, de façon constructive, de repenser l’aménagement du Carré Saint-Vincent, les élus de la majorité de Blois affirment : « les Blésois.es sont tout à fait d’accord avec le projet du Carré Saint-Vincent ». Soit… Sauf que… cela ne correspond pas du tout aux retours que nous avons depuis près de 2 ans de la part des Blésois.es… Interpellés sur ce point, essayant d’être à l’écoute et positif, nous sommes donc repartis, il y a quelques semaines, à leur rencontre, au hasard des rues. Munis de stylos, papiers, bonnets, écharpes et masques, nous vous avons posé la question fatidique : « pour ou contre ? ».
É.R.