Blois, Nathalie Truchot, l’Égypte dans le cœur … et la plume !


Il paraît que les voyages forment la jeunesse. Ils créent aussi les romancières. Pour preuve, le roman « À l’encre du Nil » (éditions L’Harmattan) que vient de signer Nathalie Truchot, auteur aux racines blésoises.
« Valentine, romancière et photographe, alors qu’elle pose pour la première fois un pied en Égypte, pressent que plus rien ne sera comme avant dans sa vie. Et c’est un jour Le Caire qui finira par l’envoûter… » Comme par hasard, s’amuse le lecteur en lisant ces premières lignes, un sourire bienveillant aux lèvres. À lire le pitch du nouveau livre de Nathalie Truchot, impossible de ne pas noter en effet d’emblée une certaine inspiration personnelle, puisque celles et ceux qui connaissent l’auteure ne sont pas sans ignorer sa passion pour l’Égypte, ni même son appétence pour l’écriture. Ce qui n’est guère dérangeant, car il est toujours plus simple de raconter une histoire à partir de ce que l’on connaît bien. Les voyages forment la jeunesse, et assurément, les livres. Ainsi, si Katherine Pancol, née au Maroc, à Casablanca, a réalisé dans son tout premier roman un clin d’oeil aux univers de journaliste et de professeur dans lesquels elle a navigué elle-même avant le succès en librairie, Nathalie Truchot, journaliste indépendante en presse écrite et TV, spécialiste de l’Égypte (elle a tourné en 2006 le pilote d’un 52 min pour Gédéon Programmes consacré à la ville du Caire; collaboré aux « Cahiers de l’Orient », revue dirigée par Antoine Sfeir; a été en 2017 coordinatrice de production en Égypte sur le tournage de deux documentaires pour RMC Découvertes, ainsi que celui d’un reportage pour le magazine Grands Reportages sur TF1, etc.), a pour sa part vécu une enfance africaine à Djibouti. Elle a ensuite souhaité marcher dans les traces de son passé en décidant de poser ses valises durant une quinzaine d’années, en terre égyptienne. Aussi, un peu à l’instar de Colette, Nathalie écrit en quelque sorte « avec ses sens, avec les odeurs, les couleurs, les touchers, les bruits ». De cette cuisine littéraire, elle a au début servi à ses lecteurs un menu de récits de voyage (« Le Caire, l’inconnu dévoilé » aux Éditions Spezie Création en 2010, gratifié d’un Prix du récit de voyage 2018 décerné par « La Caravane Des Arts » ; puis « Les caravanes oubliées » en 2018 aux Éditions Riveneuve qui évoque cette fois-ci l’enfance, le désert). Avant de tenter une aventure plus intime, celle du roman. Elle le confie elle-même : “Écrire un roman, c’est différent. On se met dans sa bulle. Je n’écris jamais sans musiques, et ma playlist est éclectique : Mika, Obispo, Mozart… Pour « Les caravanes oubliées”, c’était plutôt la bande son du film “Out of Africa”. Pour “À l’encre du Nil”, à la fin, j’étais contente d’être arrivée jusqu’au bout de mon intention, et en même temps, j’étais un peu triste quand j’ai quitté mes personnages. Je me suis tellement prise au jeu.” En 2022, son troisième ouvrage a été publié, ce premier roman donc, intitulé «À l’encre du Nil », s’il-vous-plaît aux éditions L’Harmattan.

Un voyage sur papier
Avec toujours ce même fil conducteur, sa passion pour le fameux pays des pharaons et des pyramides. De retour en Loir-et-Cher et plus particulièrement à Blois, où se nichent ses autres racines, cet automne 2023, en dédicace dans les murs de la librairie Labbé le 21 octobre dernier, elle était d’ailleurs intarissable sur cet endroit du monde. Quand d’autres journalistes ne ratent pas une miette de l’actualité de la ville de Cannes par exemple, Nathalie Truchot est, elle, capable de tout relater dans les moindres détails sur l’Égypte, d’hier et d’aujourd’hui. La situation politique, l’islam, le désert qu’elle adore, le Printemps arabe, les plats dans l’assiette, sa population qui “pleine d’humour et qui garde toujours le sourire” selon elle, les sentiers battus qu’elle aime faire découvrir hors des traditionnelles pyramides… Elle ne récite pas qu’une carte postale, parce qu’elle a vécu ses situations sur place, et même davantage. Elle a même rencontré au gré de ses pérégrinations hors de France, celui qui partage aujourd’hui sa vie, Olivier, journaliste aussi et grand reporter. Elle accompagne qui plus est celles et ceux qui sont intéressés dans des voyages d’exception en Égypte, donne des conférences. Et sans doute c’est cet ensemble d’humanités qui touche son lectorat : une plume singulière qui retranscrit des émotions qui ne trichent pas. Sa prose fait voyager, sans prendre un avion, ou a contrario, en donnant l’envie de réserver un vol ! “On me dit souvent que grâce à moi, on est ailleurs. Enfant, j’aimais raconter, et c’est un bonheur via mes livres de partager tout cela avec les gens, ” souligne-t-elle encore, après avoir échangé à Blois avec l’une de ses plus fidèles lectrices, une certaine Patricia. Avant de confier qu’elle nourrit de nouveaux projets de livres. Peut-être une suite à “l’encre du Nil”, peut-être un pont tissé entre Maghreb et Centre-Val de Loire, Talleyrand et la commune de Valençay… Nous n’en saurons pas davantage, patience; c’est encore un secret. Aussi bien gardé que les mystères des sarcophages égyptiens.
É. Rencien
https://www.editions-harmattan.fr/livre-a_l_encre_du_nil_nathalie_truchot-9782140298868-74885.html