Après France Camuzat, président de l’association des maraichers de Bourges, le Petit Berrichon a rencontré un autre « ange gardien » du site des marais : Michel Melin.
Passionné on s’en doute, Michel Melin est au marais comme dans sa deuxième maison, lui qui milite depuis tant d’années pour la préservation de ce site classé. Monde secret, monde des eaux et des vertes frondaisons, titre la ville de Bourges dans sa présentation des marais et Michel Melin est naturellement d’accord sur la beauté du site, la convivialité qu’il inspire aux visiteurs et ces 135 ha de parcelles que chaque maraicher bichonne à souhait.
L.P.B. : Michel Melin, parlez nous de cet amour pour les marais ?
M.M. : « Nous avons fêté cette année, début septembre, la 35e édition de la fête des marais qui regroupe en un week-end, plus de trois mille personnes et moi, j’en étais à ma 13e organisation. Les marais sont toute une partie de ma vie et ce, depuis de nombreuses années, c’est un site magnifique qui attire de plus en plus de visiteurs et que nous devons préserver tant il demeure fragile. A chaque fois que nous le pouvons, nous alertons les visiteurs sur les dangers qui guettent ces marais afin de mieux leur faire comprendre l’intérêt de veiller sur tout ce qui est entrave à la pérennité du site : Pollution, qualité de l’eau, incivilités etc. Vous qualifiez nos associations « d’anges gardiens » ; j’accepte cette expression car nous sommes des vigies et veillons sans relâche sur le site. Les marais sont mis en danger par les éléments naturels comme les dernières inondations qui ont ravagé les cultures maraichères mais aussi et c’est bien plus grave, par la pollution qui arrive, notamment du Langis*. Nous sommes conscients que les travaux de protection coûtent cher mais l’installation par exemple de bacs de rétention serait une bonne chose. Nous avons eu une campagne de faucardage qui a donné entière satisfaction. Lorsque nous promenons les visiteurs à travers les coulants, nous insistons sur cette qualité à préserver, nous montrant en quelque sorte les pédagogues de la nature respectée ».
L.P.B. : L’association Patrimoine Marais dans ce rôle de vigie ?
M.M. : « Nous avons un rôle d’interface entre les pouvoirs publics et les maraîchers. Nous écoutons ces derniers et faisons remonter leurs doléances au près des services municipaux par exemple. Nous avons aussi une mission de surveillance car 135 ha d’étendue pour 1500 parcelles privées n’est pas simple à mener et l’apport des bénévoles de l’association est bien entendu un sérieux réconfort. Animations, organisation de fêtes populaires comme la fête des marais, visites commentées en barque sur les coulants font partie de nos activités associatives. Notre objectif est bien de sensibiliser le public sur la vie du site et sa préservation ».
Jacques Feuillet
*Langis : Une des sept rivières qui traversent Bourges. Elle charrie des déchets de toutes espèces, ramassés sur la zone nord par exemple. C’est la rivière qui hélas pollue les marais.