La Capricieuse et les chèvres du Berry s’attaquent au marché du digestif


Issoudun

Une liqueur à base de lait de chèvre, deux gars d’Issoudun aux commandes, les gros producteurs de boissons alcoolisées n’ont qu’à bien se tenir : La Capricieuse arrive dans les godets pour les fins de repas.

« Il était une fois dans l’ouest… du Berry ! Un jour, La Capricieuse et le Berry domineront le monde des liqueurs… mais pas demain, y’a marché ! »

Toute la philosophie de la liqueur créée par les deux Berrichons Nicolas Guilloteau, le trentenaire, et Alexandre Rizzoto, le plus jeune et ci-devant trois-quart aile au Rugby Club d’Issoudun, est résumée dans ces quelques mots pompés sur leur page facebook. Et attention tout ce qui va être décliné dans les prochaines lignes devra être pris avec modération, et parcimonie si vous souhaitez déguster à plusieurs…

C’est donc après que le second nommé ait créé une vodka à la Française, « La Philosophe » à base de blé « travaillé » au cognac, que les deux compères se sont associés dans un nouveau projet : une liqueur berrichonne à base de lait de chèvre. Nous nous sommes dit que dans le Berry nous n’avions rien de spécial à proposer en matière de boisson alcoolisée alors que la Normandie, les Charentes et d’autres régions avaient des produits spécifiques. C’est à ce moment là que nous avons décidé de créer un digestif berrichon. Au début ce devait être autour du gin avec les lentilles du Berry. C’était compliqué d’avoir un suivi qualitatif… et un copain de passage nous a lancé que « en Berry, à part le lait de chèvre, y a rien ! ». « Le déclic est venu de là » explique Alexandre Rizzoto.

Un gros travail plus tard du « génie du truc » Daniel Leboiron, le Vatanais, et les deux Issoldunois avaient trouvé la Capricieuse (la crème du Berry, comme l’appellent aussi ses concepteurs) : une boisson à base de lait de chèvre et à 17° d’alcool qui s’utilise comme le Bailey’s. Les matières premières viennent du Berry, les recettes y sont également élaborées, mais elles sont assemblées en Charentes, d’une part, en raison de la réglementation de la production d’alcool et, d’autre part, parce que le créateur de la liqueur n’a pas trouvé la capacité de production suffisante dans la région.

Un projet financé par du crowndfunding (financement participatif sur Internet) et soutenu par la filière caprine toute heureuse de voir arriver sur le marché un possible débouché supplémentaire de sa production et surtout ancré sur un terroir local.

Alors que les premières versions, à la menthe, l’hysope et la camomille, ont été commercialisées au cours de 2016, chez le copain « Les vins de Laurent » à Issoudun, d’autres sont venues s’ajouter pour donner plus de variantes encore. Ainsi, la crème du Berry est devenue un best-seller en Corse avec sa déclinaison à la châtaigne tandis que le lait de vache est apparu pour supporter le caramel-fleur de sel en Bretagne et le calva-pomme en Normandie. Si le contenant, une bouteille en verre transparent type apothicaire, trouve tout logiquement sa place dans toute bonne crémerie-fromagerie qui se respecte, son contenu aussi. Il revendique par ailleurs son origine du Berry et le mélange miel-lait-alcool en est la parfaite représentation gustative.

Et puis, dans la continuité régionaliste, c’est avec les sirops Monin que l’on pourrait avoir la prochaine innovation avec la création d’un cocktail chaud. « Un Caprichino » comme l’a déjà baptisé Alexandre.

Au fait, pour ceux qui ne voudraient pas boire la bouteille sur un temps trop court, la date limite d’utilisation optimum (DLUO) est de 18 mois après la fabrication.

F. S.