Chambre régionale d’Agriculture : Philippe Noyau va jouer la carte de l’Innovation


À la veille de ses 57 ans (le 15 mai prochain), le vendômois Philippe Noyau, natif de Neuillé-Pont-Pierre (37), ancien président de la chambre d’Agriculture de Loir-et-Cher, vient d’être élu président régional, tout en conservant le poste de premier vice-président en Loir-et-Cher.

En étant conscient que cela va poser quelques problèmes nouveaux à ses deux associés (son épouse et son  frère) qui exploitent, à Nourray, une ferme en polyculture, après avoir abandonné la filière vaches laitières. Asperges vertes et autres productions rythment sa vie, sur le terrain, entre des séances de travail dans les instances où il siège pour représenter ses amis de la terre qui lui ont donné mandat pour faire entendre leurs voix. Dès son installation, après un bac agricole, spécialisation végétale, au lycée d’Areines, avec ses parents, en 84, Philippe prend des responsabilités au CDJA, puis à La chambre d’agriculture avec Pierre Guillard, alors président. Au bout de 5 mandats, il succède à Guy Vasseur qui, président national, lui avait confié le poste de président délégué « une excellente formation doublée d’une confiance entière », et dynamisme l’association « Bienvenue à la ferme », avec des opérations d’ouverture vers le public qui a soif d’apprendre sur les métiers de la terre, mais aussi vers les consommateurs qui veulent savoir d’où viennent les bases premières qu’ils utilisent. Son credo reste le même, depuis son engagement au service des autres « Être utile aux paysans pour qu’ils gagnent leur vie au sein d’exploitations durables, en alliant travail, temps libre – comme tout le monde – et en en vivant le plus dignement possible après leurs installations. Ils sont des chefs d’entreprises comme les autres dans d’autres secteurs et leurs performances doivent entraîner un dynamisme autour d’eux, sur leurs territoires ».

Avenir … durable

En plus du Loir-et-Cher qu’il connaît parfaitement, Philippe Noyau va s’investir pendant ces six ans de mandat, à aller dans les autres départements où il s’engage à rencontrer, en plus des élus agricoles, toutes les forces vives du secteur, pour des actions communes, afin de relever la force de cette économie importante. « En travaillant l’Innovation, la Recherche et le Développement, l’agroécologie, l’avenir avec un développement durable sans faille, en misant au maximum sur la qualité de l’eau, en associant techniciens et usagers, en cohésion », Philippe Noyau, vice-président du bassin Loire-Bretagne, s’inquiète de ce que nos générations laisseront à leurs enfants…, et ce, en relation avec les politiques qui votent les lois.

« Il faudra évoluer, dans nos métiers, sans revenir en arrière, mais en respectant les nouvelles normes environnementales qui s’imposent, en enlevant la pénibilité de certaines tâches et en accompagnant, intelligemment, paysans et collectivités, sans prendre les mesures à leur place. Il ne faudra laisser personne de côté, en encourageant la mutualisation, en dynamisant les petites productions où il y a encore des niches et en répondant, si c’est possible naturellement, à toutes demandes sociétales et aux marchés qui règlent toute la vie économique. Innover en vivant bien de son travail doit être la règle première, tout comme une adaptation perpétuelle aux idées nouvelles à condition de bien les accompagner. Le paysan a sa place dans un marché de produits nobles, si, responsable, il évite aussi de faire n’importe quoi ! ».

En liaison avec la ligue de Protection des Oiseaux, Philippe Noyau, conscient que la paysannerie a un rôle à jouer dans la survie de certaines espèces, encourage la sauvegarde du milieu naturel, et pense qu’avec le réchauffement climatique il ne sera pas utopique de se tourner, sous peu, vers la culture d’oliviers, pistachiers…après l’acclimatation des noyers au nord de la Loire. Son souhait de voir revenir la culture de cornichons en Val de Loire se concrétise. De même, de nouveaux crus pourront replacer certains cépages dans les vignes. « Il y a plein de projets en région Centre-Val de Loire. Sachons les saisir et les mener à terme. La terre est porteuse d’avenir. Soyons au rendez-vous des possibilités énormes qui s’offrent à nous ».

Jules Zérizer.