Châteauroux : Gil Avérous vers un second mandat de maire


Après un premier mandat plutôt réussi, Gil Avérous a sorti de sa manche un projet industriel et agricole à échéance de trois ans sur la zone d’Ozans. Avec promesses d’emplois moins nébuleuses que le mirage chinois.
C’est l’actuel maire de Châteauroux, alors directeur de cabinet de Jean-François Mayet, qui avait attiré l’attention du sénateur maire sur les démarches d’industriels chinois pour installer une base logistique en Europe. Jean-François Mayet en avait fait la grande affaire de son second mandat. Onze ans plus tard, EuroSity existe, Châteauroux Métropole a investi des millions d’euros sur le site d’Ozans, les Chinois y ont construit trois mille mètres carrés de bureaux, mais aucun des 5 000 emplois rêvés n’est devenu réalité. Gil Avérous s’était d’ailleurs bien gardé d’évoquer les perspectives d’Ozans lors de sa première campagne électorale des élections municipales. Et pourtant, un an avant l’échéance de son premier mandat, il annonce très solennellement le lancement du projet «Green Challenge 36»

Monsieur le Maire qu’est-ce qui vous permet de penser que l’on ne recommence pas avec «Green Challenge 36» le rêve chinois ?
Gil Avérous :“Ce projet est porté par des grands noms de la haute technologie. Lorsque Siemens, Bouygues Energie ou EDF signent un contrat d’engagement sur un programme à 7M€, c’est qu’ils ont l’intention d’aller au bout.”

Pour le moment, cette annonce n’a pas fait l’objet de beaucoup de commentaires. Les Castelroussins attendent du concret…
“Il y a une étude environnementale à conduire, même si la zone d’Ozans avait fait l’objet d’une enquête publique. Le chantier proprement dit débutera fin 2020.”

Qu’est-ce qui vous a décidé à vous lancer dans cette nouvelle aventure ?
“L’originalité du projet et la personnalité de celui qui le porte. Il s’agit d’un projet industriel et agricole qui ne va pas concerner uniquement Châteauroux Métropole. L’idée de base, c’est un DataCenter qui concentre en un même endroit d’énormes serveurs. Ces serveurs ont besoin d’électricité. Elle sera fournie par deux parcs de panneaux solaires (100ha hors terres agricoles) implantés sur Ozans et La Malterie. Ces serveurs dégageront beaucoup de chaleur et c’est là que les échanges ont été fructueux entre Dirk Dobber, le père du projet, qui a conduit la réhabilitation de l’ancienne usine Seita de Châteauroux, la chambre de commerce et nous. La chaleur sera récupérée pour chauffer 80 ha de serres agricoles installées près de la zone, sur une exploitation que son propriétaire souhaite céder, mais aussi pour chauffer une unité de déshydratation de luzerne pour l’alimentation animale. Un projet qui concerne des agriculteurs de tout le département car il implique la mise en culture dans l’Indre de 2 000 à 4 000 ha de luzerne! Les trois ans qui nous séparent du démarrage de Green Challenge 36 ne seront pas de trop pour cette reconversion agricole très positive pour l’environnement.”

Et vous prendriez le risque d’avancer un chiffre du nombre d’emploi créés ?
“On l’estime à 1 500 emplois sur le site à terme, avec une gamme variée puisqu’il faudra du personnel dans les serres, des techniciens pour faire tourner le Data Center, des logisticiens, des emplois tertiaires, etc.”

On peut parler de projet qui tombe à pic, à un an du renouvellement de votre mandat.
C’est d’abord le résultat de cinq ans de travail avec Dirk Dobber. En ce qui concerne le prochain mandat, je peux m’appuyer sur les promesses tenues en matière de travaux de rénovation de Châteauroux. Pas seulement du centre puisque nous avons un nouveau projet de rénovation urbaine qui a démarré pour Saint-Jean et Beaulieu. La revitalisation commerciale du cours Saint-Luc a échoué mais l’installation d’un atelier de maroquinerie et de la maison des séniors a permis d’occuper les espaces vides depuis trop longtemps.

Donc vous repartez!
Le lancement officiel de la campagne n’interviendra pas avant le début du mois de janvier, mais j’ai déjà commencé à consulter les membres de mon équipe. Le mandat s’est tellement bien passé (un seul départ pour raisons professionnelles) que la plupart de mes colistiers sont partant pour un nouveau mandat. Six places seulement risquent de se libérer. Or pour une bonne gestion de la liste, il faut un tiers de renouvellement, soit onze sièges. Il risque d’y avoir des déçus.

Interview : Pierre Belsoeur