Chaumont se pare dare d’art, et de jardins ! Enfin, se prépare…


La contrainte sanitaire demeure forte mais le domaine régional se projette, espérant ouvrir ses granges et allées à la mi-mars. Avec une saison d’art et un festival des jardins 2021 chargés de promesses de jours à la fois meilleurs et ensoleillés.
« Art, nature, culture ». C’est le triptyque consacré chaque année pour désigner des liens qui font du bien à Chaumont-sur-Loire. Des liens qui se sont certes distanciés, entravés par la crise de Covid-19 (dire qu’il y a un an, au lieu d’une visio dont nous ignorions encore l’existence et l’utilité, la présentation des festivités comme à l’accoutumée s’était déroulée autour d’un bon repas en présence à Orléans) mais qu’il est impossible d’oublier. Chaumont, effectivement, est associé au rendez-vous incontournable annuellement qui est noté à chaque fois sur l’agenda, en deux temps : l’art contemporain puis la flânerie aux jardins. Une complémentarité d’expressions artistiques qui attire de façon récurrente public et talents dans le Loir-et-Cher. «L’art, le patrimoine et la culture changent nos vies et les élèvent, nous avons besoin de ces liens, » a assuré Chantal Colleu-Dumond, directrice du domaine régional de Chaumont-sur-Loire, lors d’une visioconférence le 11 février. « J’ai bon espoir que nous puissions réouvrir nos portes à la mi-mars car il y a désormais une différence établie entre le public circulant et le public statique. La jauge peut être revue à une personne pour 10 m2, etc.» La nouvelle saison d’art contemporain débutera -et n’écrivons pas au conditionnel, le positif attirant le positif ! – le 3 avril; pour les jardins, ce sera le 22 avril; des inaugurations sont prévues en avril et mai pour ce duo de sorties déconfinées.

Tomber le masque et se projeter
Dans le marasme covidé qui dure depuis un an, il est très motivant de se donner des objectifs pour avancer ! Alors croisons les doigts et en attendant tels des enfants pour le Père Noël, la presse a eu la permission d’admirer l’affiche du festival végétal (Cf. notre photo) ou encore de découvrir les univers conviés cette année. Chaumont tombe le masque (au figuré, ne paniquez pas) et confirme en teasing, côté art, “des géants, des ogres”. Parmi ceux-là, des noms et des styles affirmés : des lianes de céramique aux cristaux au parfum d’enfance en passant par des fils arachnéens et bien d’autres somptuosités avec Jean Dubuffet, Paul Rebeyrolle, Miquel Barcelo, Sheila Hicks, Safia Hijos, Chiharu Shiota… Puis, si nous nous mettons au vert maintenant un instant, le visuel 2021 du festival des jardins est subjuguant, avec un écrin nervuré (ou une cage thoracique) qui renferme un coeur qui bat (ou bien peut-être une tomate), et qui de facto, ouvre déjà une fenêtre de rêverie et d’évasion où chacun peut y noter ce qu’il perçoit en fonction de sa sensibilité, grâce à une image amuse-bouche de la thématique 2021 retenue, à savoir le biomimétisme. Le but est de continuer à sensibiliser le public aux fondamentaux en période d’urgence écologique; petits et grands pourront croiser des zèbres, des fourmis, des toiles d’araignée et des larmes, des lotus, des alvéoles, de l’eau et du désert, etc. “Le coronavirus nous montre qu’il vaut mieux observer puis imiter la nature plutôt que de la dominer,” ont commenté François Bonneau, président de la région Centre-Val de Loire, accompagnés des vice-présidentes Christelle de Crémiers et Agnès Sinsoulier-Bigot. “Léonard de Vinci avait réalisé de son temps de grands développements par rapport à ce qu’il avait observé dans la nature.” Par conséquent, prenons-en de la graine, et en tout cas, nous croyons bien qu’aujourd’hui plus qu’hier, nous avons hâte de voir survenir le printemps, vivement !

É. Rencien

www.domaine-chaumont.fr

 

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Chambord paré également
Artiste aussi à l’aise dans la peinture, le dessin, la sculpture que dans les performances, Lydie Arickx est l’une des figures majeures de l’expressionnisme français. À Chambord, le projet de son exposition, planifiée du 30 mai au 17 octobre 2021 est, tout simplement, la vie ! De circonstance en ce moment… La vie donc, son efflorescence, sa pluralité joyeuse, soulignant la signification du monument comme lieu de l’élan vital, dont l’escalier monumental, avec sa structure rappelant celle de l’ADN, constitue le symbole majeur. Les arborescences proposées par Lydie Arickx refusent toute hiérarchie pour prendre le parti du multiple, de l’excédent, du croisement et des transfuges, de sorte que les trois règnes (animal, végétal et minéral) sont appelés à se croiser au sein d’une même œuvre et d’un objet à l’autre, au fil des 150 qui seront rassemblées à Chambord, dont la moitié créées pour l’occasion. Véritables hymnes à la vie, les travaux présentés rappelleront également, en un tourbillon de couleurs, matières et formats proprement sidérants, les figures des « grands ancêtres » de l’artiste : de Botticelli (dont elle réinterprètera, en public, le fameux Printemps, les après-midi du 12 au 18 avril 2021 au deuxième étage du château) à Germaine Richier, en passant par Bosch, Rubens, Greco, Goya, Courbet, Ensor ou encore Rebeyrolle. Là également, vivement !