Conseil régional, la nouvelle opposition veut aller plus loin


La première session du nouveau conseil régional du 23 juillet (élu en juin dernier), fut l’occasion pour l’exécutif reconduit, de défendre auprès de la nouvelle assemblée, le bienfondé du budget voté en février 2021. François Bonneau et ses vice-présidents ont donc tour à tour rappelé quels étaient les engagements pris alors. Avec conviction mais sans acrimonie, les groupes d’opposition se sont montrés plutôt conciliants.
« Pas d’autosatisfaction ni de déni de nos erreurs ». Harold Huwart, vice-président en charge de l’économie, donne le ton. Marc Gricourt, vice-président en charge des finances, rappelle quant à lui que l’année 2020 aura été marquée par un recul sans précédent de l’activité économique depuis les guerres mondiales. Néanmoins, l’emploi, l’économie, les solidarités, le tourisme, le transport ou encore le développement durable, tous ces secteurs qui sont de la compétence des régions, font l’objet de lignes budgétaires âprement défendues par l’exécutif régional.
En cette première session donc, tous les groupes politiques se sont exprimés, et ont donné le ton d’une mandature qui pourrait bien être consensuelle, donnant raison aux électeurs qui ont reconduit le président François Bonneau pour un troisième mandat.

Bien mais peut mieux faire
Nicolas Forissier (UDCI) a exprimé pourtant ses regrets : « La région manque de dynamisme, dit-il, on a le sentiment qu’elle fait du sur-place. Le budget en ces temps de crise aurait été une belle occasion d’aller plus loin. La région poursuit-il, a bien réagi à la crise, mais sans doute pas assez au regard de ce que d’autres régions ont fait. Pourtant, ce budget n’est pas assez stratégique et devrait être orienté davantage sur le développement économique, l’investissement massif sur l’agriculture, la mise en œuvre d’une politique de sécurité. Il faut concentrer le tir, résume-t-il. Nous serons là pour être constructifs et vous aider à relancer la région ».
Marc Fesneau (CDRC) s’est associé à cet élan, regrettant toutefois que les effets économiques de la crise soient mal identifiés dans le budget régional. Et le ministre d’ajouter : « difficile par ailleurs de voir se dessiner la dimension stratégique pour l’avenir ».
Une stratégie que Charles Fournier, 2ème vice-président (groupe écologie), voit pourtant clairement : « le mandat ne sera pas simple, admet-il, mais appelle à des engagements d’autant plus importants. Nous poursuivrons le soutien à la solidarité et au déploiement de la COP régionale, mais aussi aux associations qui sont des acteurs économiques au même titre que les entreprises ».
Des entreprises largement critiquées par Sylvie Dubiois (Groupe CR, communistes et républicains), qui les accusent d’avoir « profité de la crise pour licencier, contribuant à faire basculer 9 millions de français dans la pauvreté. Néanmoins, a-t-elle ajouté, les collectivités ont su se montrer solidaires. C’est le cas de la région Centre-Val de Loire, comme le montre le compte administratif présenté ».
Pour autant, Harold Huwart insiste sur la nécessité impérieuse de soutenir le tissu économique, saluant au passage l’investissement de l’agence de développement économique Dev’up : « La priorité doit aller à l’écosystème le plus local, car 70% des emplois se trouvent dans des communes de moins de 20 000 habitants ». Nicolas Forissier a approuvé.

Une main tendue
Charles Fournier a souligné: « Je note qu’en terme de développement durable, bon nombre d’entreprises font des efforts louables. Assez pour se mettre aux normes mais pas assez pour aller vraiment de l’avant ». Finalement, cette remarque appliquée à l’écologie, reflète assez bien la volonté au sens large qui est celle du Conseil régional : « aller plus loin ». Aucun groupe politique ne s’est vraiment opposé aux décisions modificatives pour l’exercice 2021. Des abstentions tout au plus. Nicolas Forissier (union de la Droite) appelle à une collaboration constructive, et Matthieu Schlessinger (CDRC) avec le concours de son groupe a posé la question au président Bonneau : « À la lumière de l’épreuve de la crise vécue, comment prévoyez-vous d’associer les groupes à vos travaux » ?

Stéphane de Laage